Essai DS 4 : L’heure de la maturité et la recette du succès ?
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Essai DS 4 : L’heure de la maturité et la recette du succès ?

DS 4 (2021)
DS 4 (2021)

Le premium à la française : quête interminable ! Mais il se pourrait bien qu’avec cette nouvelle DS 4, on en ait enfin une belle démonstration. Revue de détails sur la nouvelle star de DS, essayée dans le secteur de Chantilly.

Design : le sens de la mesure enfin trouvé ?

Au niveau du design, comment se positionne alors la DS 4 (lire ici) ? Eh bien, selon mon avis totalement subjectif, (et encore ?) je pense qu’après quelques errances stylistiques, de trop ou de trop peu, DS a su prendre la bonne mesure ; depuis les premières photos, c’était vraiment l’effet wahou ! De nouveaux feux de jour à l’avant, agrandis et singeant les crocs LEDs de Peugeot, assurent la présence de l’auto, en sculptant cette face avant.

DS 4 (2021)
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La face avant présente une bonne symbiose des divers éléments et une parfaite intégration des éléments chromés notamment ! Les fines optiques gardent ce côté technologique avec ces lentilles façon diamants, partie intégrante de la personnalité DS. Le logo, de belle taille, se positionne bien au cœur de la calandre diamantée, quand l’emblème stylisé trône sur la nervure du capot, inaugurée sur la DS 9 (lire notre essai ici).

DS 4 (2021)
DS 4 (2021)

Le profil montre une structure « long capot / arrière court », partagée avec la nouvelle Peugeot 308, et évoquant les anciennes glorieuses BMW Série 1, gage de prestance et de dynamisme. Les nervures règnent sur le profil, mais ne sont pas envahissantes. Elles sont davantage marquées sur le bas de caisse, autour de l’élément en plastique noir qui réduit visuellement la hauteur de caisse ! Combiné avec le montant C très seyant dont on parlait plus haut, avec le logo DS joliment intégré, et les poignées affleurantes, vous obtenez un profil distinctif, dynamique, élégant. Une belle leçon !

DS 4 (2021)
DS 4 (2021)

Les optiques arrière, toujours en motif en écaille, sont un autre point de convergence des nervures, entre le montant C plongeant et le ¾ arrière. Les fausses sorties d’échappement chromées semblent elles plus discrètes que sur la cousine 308, et rajoutent un peu de dynamisme à l’arrière.

DS 4 (2021)
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En bref, sur des deux petits jours d’essai, on ne pouvait s’empêcher de n’avoir qu’un « « effet wahou » permanent, signe de la réussite de ce design novateur, moderne, trouvant la bonne mesure face aux quelques excès du passé. Un design épuré mais très travaillé, avec un côté concept car … Les coupés et cabriolets de standing ont la BMW i8 et la Lexus LC (lire nos essais ici et ), il se pourrait bien que les compactes aient la nouvelle DS 4… Mais c’est une affaire de goûts !

DS 4 (2021)
DS 4 (2021)

On rappellera que la précédente DS 4 est née légèrement surélevée … puis s’est dédoublée en une version standard, rabaissée, et une version Crossback, à la hauteur d’origine. Vous suivez ? La nouvelle conserve d’un peu plus d’altitude que ses rivales, mais remplit bien ses passages de roues avec les jantes de 20de nos modèles d’essai ! La déclinaison Cross ne fait qu’ajouter des protections plastique sur les boucliers avant et arrière … et un logo du même nom sur le côté. On se rend mieux compte du bien-fondé de cette version avec la version présentée à l’exposition, avec sa couleur orange plus flashy, et ses jantes noires.

DS 4 (2021)
DS 4 (2021)

Un intérieur de grand soin

A l’intérieur, oubliez les aérateurs proéminents du DS 3 Crossback. Ils cherchent ici à s’effacer. On règle ainsi, via de discrètes molettes, en plus de l’intensité du flux, leur orientation. Voyez les élégantes contre-portes toutes de cuir vêtu : de quoi se croire chez Lexus, et ce n’est pas le plus petit des compliments ! Il se dégage une vraie impression de haut de gamme dans cet intérieur, portée par le cuir bracelet de montre de nos versions, le point perle fétiche à DS depuis peu, les coutures non-débouchantes des contreportes pour qu’elles s’arrêtent de manière nette et « invisible », mais encore le volant totalement en cuir, jusqu’au moyeu : rare.

DS 4 (2021)
DS 4 (2021)

Aux combinés d’instrumentation numériques très à la mode, DS répond par un duo petit écran numérique et affichage tête haute de grande taille. De quoi rappeler le vrai intérêt ergonomique de ces systèmes, surtout que les informations ne sont pas redondantes entre les deux écrans. Aussi, le réglage de l’interdistance du régulateur adaptatif, avec effet de relief, fait son petit effet. On note aussi que la qualité des affichages est plus homogène que ce qu’on pouvait trouver sur le DS 7 Crossback ou la Peugeot 508 (lire notre essai ici) ; le bon côtoyait de près le très moyen, notamment avec l’affichage de la jauge d’énergie, très basique.

DS 4 (2021)
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Révolution aussi au niveau du système multimédia, tout nouveau, dénommé ici DS IRIS SYSTEM et partagé avec la nouvelle 308. Belle qualité d’affichage, jolis graphismes, de quoi permettre un gros progrès a la cartographie GPS. On nous a vanté la personnalisation des menus, à la manière d’un smartphone ; mais il est vrai que la manipulation n’est pas véritablement limpide, tout comme la globalité du système. Nous avions bien besoin de petites formations avant de partir en essai. Aussi, pour la personnalisation, voilà le genre de manipulation à faire possiblement une fois … pas plus.

DS 4 (2021)
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Le principe global est de « slider » d’une page à l’autre, et notamment de la principale comprenant la climatisation, les raccourcis de navigation, Mirror Screen et de l’audio, aux autres réglages plus poussés. Si les raccourcis physiques de ces menus, sur la cousine 308, sont plus envahissants, ils sont peut-être plus ergonomiques. De l’avis général des confrères, alors que nous baignons dans le monde du smartphone tous les jours, en bons ultraconnectés que nous sommes, oui, il fallait un peu de temps pour bien s’acclimater au système. Saluons sa bonne réactivité et sa belle définition (tout comme la nouvelle caméra de recul, avec vue aérienne 360, enfin au niveau). Sachez que vous pourrez désormais profiter de la pleine taille de l’écran pour la navigation, ou de voir encore apparaître en permanence les réglages de température de climatisation, au choix.

DS 4 (2021)
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Troisième écran sur la DS 4, nous avons le petit en bas de console, DS SMART TOUCH, hybride entre celui de l’affichage de la climatisation des grandes Audi et le touchpad du dessus de la molette de l’iDrive de BMW voire façon souris de PC Portable de Lexus … Le but est de pouvoir se déplacer et zoomer sur la cartographie GPS comme sur un smartphone, la reconnaissance d’écriture ou encore de pouvoir paramétrer des raccourcis pour accéder à nos fonctions préférées plus rapidement. Il faudra là aussi un peu d’habitude pour bien appréhender la chose. Sachez-le. Renault, avec son imminente Mégane E-Tech Électrique, semble avoir un peu d’avance sur la simplicité d’utilisation et la rapidité de son système.

DS 4 (2021)
DS 4 (2021)

Notez la belle harmonie entre notre sellerie en cuir bracelet de montre Gris Galet, les contre-portes, planche de bord avec parties de cuir Brun Criollo, accents de bois de frêne. Vraiment chic et élégant. A l’arrière, comme souvent, l’espace est plus compté, notamment en espace aux jambes. Le coffre présente de son côté un volume correct de 430 L en thermique et 390 L en version hybride rechargeable E-Tense.

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Agrément de conduite de premier plan : « la sérénité dynamique »

Première boucle d’essai avec la Puretech 225

Nous démarrons le premier jour d’essai par une version Cross Rivoli, soit la déclinaison crossoverisée dans sa finition la plus haute, et équipée de la motorisation thermique essence Puretech 225 associée à la boite Aisin EAT8. Un mariage déjà essayé sur l’ancienne cousine 308 (2) facelift, qui avait plus marqué par l’onctuosité du duo que par sa vigueur. En effet, le 1.6 Puretech, dans cette dernière évolution 100% thermique, est issu de la famille THP du partenariat PSA-BMW. Des moteurs qui se caractérisaient au départ et par leur fragilité … et par de solides performances dès les bas régimes … avant de s’essouffler passés les 5000 tr/min. Le 225, avec sa bonne allonge, ressemblait alors plus aux 208 et 270 de Peugeot Sport, qui réclamaient d’aller chercher haut la puissance. Pour l’agrément, c’est louable, mais pour le sentiment de bien avoir ses 225 ch bien présents en permanence, avec onctuosité, c’est moins réussi. Le petit trois-cylindres Puretech 130, sur la nouvelle 308 (lire notre essai ici), et évidemment disponible sur DS 4, semblait plus costaud à bas régime. Disons que comme pour un Skyactiv-X 180 Mazda (lire notre essai de la Mazda 3 ici), pensez plutôt, pour le 225, à une « puissance suffisante » (ça plaira aux amateurs de Rolls) qu’au fait de vouloir trouver une stricte remplaçante à votre Golf GTI et à ses quelques 200-245 ch.

DS 4 (2021)
DS 4 (2021)

Au final, le bloc fait illusion au quotidien. On peut notamment remercier le fait que les modes de conduite s’affinent tant et plus sur les autos d’aujourd’hui, et perdent leurs premiers excès : terminé le côté hyper lymphatique de certains modes Eco. Le 225 montre alors une belle aisance, satisfaisante. Assez bien rempli à bas régime, il ronronne gentiment au quotidien, si bien accompagné par l’excellente EAT8, toujours très pertinente dans sa gestion. En revanche, comme évoqué plus haut, il ne faut pas hésiter à le cravacher pour le sortir de ses contraintes d’homologation drastiques … et goûter à sa puissance respectable. Il faut y penser pour s’insérer sur voie rapide, ou dépasser. Il donnera alors peut-être un brin trop de voix … Mais il marche bien dans des conditions « dynamique coulé ». En parlant de voix, sachez qu’il est enfin possible de couper le « fake noise » du mode Sport, caractéristique quelque peu irritante et irrémédiable sur les PSA récentes. Il est ici, très discret, sinon, plus en rapport avec la philosophie de « sérénité dynamique » promue par DS.

DS 4 (2021)
DS 4 (2021)

Comme toute bonne PSA, euh, Stellantis, qui se respecte, la DS 4 propose un agrément de conduite de premier plan. Commandes douces et idéalement assistées, direction limpide, on a vite envie d’enchaîner les kilomètres, pendant que l’on apprécie ce petit cocon douillet. Et en augmentant le rythme ? R.A.S. L’auto prend peu de roulis, se montre précise et dynamique, sans toutefois avoir l’agilité de la cousine 308. Mais le plus important reste que l’on se sent en confiance, pour pouvoir augmenter le rythme selon l’envie, à loisir, et sans inconfort notoire de la suspension pilotée, raffermie en mode Sport.

DS 4 (2021)
DS 4 (2021)

A l’autre bout du spectre des modes de conduite, le mode Confort dégaine l’Active Scan Suspension, système qui scanne via caméra les irrégularités de la route à venir, pour permettre à la suspension de les absorber au mieux. Ainsi, l’auto est en effet très confortable, avec même l’éventuel excès de confort par quelques mouvements de pompage, sur de grosses déformations de la forêt des environs de Chantilly. Toutes les trépidations, réactions sèches de la suspension, sont bien filtrées, et l’effet « tapis volant » est assez saisissant à ce niveau de gamme. Tout en sachant que ça pourrait être encore mieux avec la monte inférieure en 19’’, nos 20’’ montrant quelques signes de fermeté.  Mais en bref, le mode Confort n’a pas d’excès de mollesse au global, en suspension et direction. Du bel ouvrage ! Idéal pour absorber les dos d’ânes urbains, aux hauteurs peu réglementaires.

DS 4 (2021)
DS 4 (2021)

Notons que les aides à la conduite ne se montraient pas sous leur meilleur jour : leur ergonomie demande un coup de main à prendre, le maintien actif dans la voie se montrait plutôt trop peu autoritaire (un choix qui pourrait se comprendre à confirmer le terme « aide à la conduite » et non « conduite autonome »), tandis que, comme souvent, l’avertisseur de franchissement de ligne, connecté dans les situations de conduite standard, est lui plutôt trop intrusif… Il reste peut-être du développement à réaliser là-dessus.

DS 4 (2021)
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Consommation moyenne avec le 225 essence : 9,5L. Vue la boucle de roulage très variée de plus de 100 kms, c’est plutôt cohérent, mais en effet pas bien extraordinaire. On pourrait rêver de voir arriver une version 225, donc correctement motorisée, mais avec une hybridation 48V pour épauler le thermique … et alléger la consommation sur d’autres phases de roulage.

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Deuxième jour : place à l’hybride rechargeable E-Tech 225

Place cette fois à une version « standard », non-Cross, et qui perd ses parties plastique supplémentaires, à l’intérêt peut-être un peu limité, notamment avec les jantes optionnelles 20’, très chics, qui conviennent mieux à … notre berline La Première, version de lancement. L’intérieur troque le cuir Gris Galet pour le Brun Criollo, qui habillait jusqu’alors le reste de l’habitacle. Intérieur plus lumineux ou plus cosy, à vous de voir.

DS 4 (2021)
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Hybride oblige, l’auto démarre en tout-électrique. Comme toute hybride, là encore, on se prend véritablement au jeu de l’écoconduite. Gage de silence absolu et d’une douce vivacité immédiate, le roulage en électrique offre toujours beaucoup d’agrément … autant alors essayer d’en profiter plus longtemps ! Le verdict tombe : 42 kms, score fort honorable, étant sur du très mixte, jusque 110 km/h, aux limitations, mais sans jouer la tortue.

DS 4 (2021)
DS 4 (2021)

Batterie vide, l’auto garde de bonnes performances, bien que l’on sente parfois le thermique travailler plus que de raison pour recharger l’électrique … avec un peu plus de voix et de vibrations que son homologue 225 essayé la veille. Une thermique alors utilisé comme générateur, un peu trop rugueux dans cette situation (phénomène similaire sur une Mégane E-Tech Hybrid).

Dès les premiers virages abordés en augmentant le rythme : le constat est évident … « Light is right » ! Et ce ne sont pas les multiples propriétaires de Lotus Elise et Mazda MX-5 de votre média favori qui vont dirons le contraire … La déclinaison E-Tense paie rapidement ses kilos en trop. Alors, attention, elle n’en devient pas pataude et plus « lourdaude » en direction, telle la Mégane déjà évoquée, mais clairement moins dynamique. Plus de plongée au freinage, plus de roulis en courbe, et une direction plus légère, peut-être trop, à présent. DS nous expliquait le besoin d’appliquer davantage d’angle volant avec l’E-Tense, pour un virage comparable. Aussi, il m’a semblé que cette E-Tense se montrait parfois un rien plus ferme sur les irrégularités, résultant très potentiellement d’un raffermissement lié au surpoids des batteries au sein de la structure.

DS 4 (2021)
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Dégradation du compromis confort/dynamisme, certes. Mais rassurez-vous, l’E-Tense conserve bien un avantage en agrément de conduite par le « boost » permanent de l’électrique, qui pouvait manquer sur le Puretech 225 … Notons que nous pourrions rêver (oui nous sommes exigeants !) d’une récupération d’énergie au freinage paramétrable, comme on peut le retrouver chez les coréens : elle est, comme la majorité des hybrides PSA, soit trop importante en Drive, soit pas assez marquée en « Brake ». On comprend la volonté de ne pas perturber l’utilisateur nominal, habitué aux thermiques, mais ce n’est pas pleinement profiter de la technologie.

DS 4 (2021)
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En bref, si vous pouvez augmenter le rythme de manière copieuse en version thermique, gardez en tête la moindre précision de l’hybride pour modérer vos envies de conduite dynamique. Mais le dynamique coulé lui ira parfaitement … tout comme à la boite de vitesse e-EAT8 semblant ici moins réactive et plus brutale (rechignant davantage à rétrograder avant les virages notamment), et comme toutes les hybrides Stellantis, privée de mode 100% manuel… les jolies nouvelles palettes à la prise en main agréable ne pouvant donc intervenir que partiellement.
On sera alors étonnés de l’indisponibilité du plus dynamique Puretech 225 sur la cousine 308 (3) … ne gardant que l’hybride à l’échelon 225 ch.

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La DS du succès ?  

Belle réussite que cette DS 4 au final. Stylée, au sens propre, par un look distinctif et bien travaillé, technologiquement à jour, bien finie, confortable tout en restant dynamique, et à l’agrément de conduite certain sur ces deux versions 225 ch. Une proposition de choix que l’on espère couronnée de succès. Un cocktail réussi, tout de même facturé au prix fort : 51 800 €pour l’E-Tense La Première ; et à peine moins pour notre Puretech 225 suréquipée (45 000 € hors options). Si l’équipement est véritablement pléthorique (affichage tête haute, trois écrans, sièges électriques ventilés chauffants et ventilés, AD niveau 2, optiques Matrix LEDs directionnels, … la somme en reste coquette … mais plutôt calquée sur celles de ses concurrentes allemandes, qui ont bien du souci à se faire quand à sa cohérence globale et son raffinement !

DS 4 (2021)
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Notons que nos autos n’avaient pas encore le soft définitif pour le système multimédia, en nous privant de la reconnaissance vocale, de la reconnaissance d’écriture, et présentait quelques défauts de jeunesse à corriger : bugs de caméra de recul, de couleurs d’affichage écran, faute d’orthographe au sein de l’écran (« feu de route automatiques » !), et quelques bruits de mobilier indésirables sur les pavés.

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Quelques soucis à corriger, et peut-être oui, montrer que le premium à la française est enfin bien établi. A suivre.

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Crédit photos @Arnaud Lescure

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