Fort de 1 100 000 exemplaires produits en sept ans (2014-2021) dont 180 000 en Europe, Lexus renouvelle son SUV NX qui s’intercale entre le RX (le premier SUV de la marque lancé en 1999) et l’UX (le dernier arrivé au format compact). Au programme de cette seconde version du NX, une motorisation full hybride 350h de 244 ch, dans la continuité du modèle 300h qu’il remplace, et c’est une nouveauté, un PHEV hybride rechargeable 450h+ de 309 ch. Enfin, l’immense progrès vient de la nouvelle plate-forme modulaire TNGA GA-K (Toyota New Global Architecture), partagée avec le Toyota RAV4 de 5ème génération.
Esprit Lexus
Le Groupe Toyota est pour le moment le seul constructeur à avoir réussi à créer et imposer au niveau mondial une marque premium, Lexus. Vingt ans après son lancement, la gamme se compose aujourd’hui de sept modèles en Europe, trois SUV UX, NX, RX, deux berlines ES, LS (la nouvelle IS n’est pas importée en Europe) et deux coupés RC (lire notre essai), LC (lire nos essais ici et là). Pour se différencier des produits de sa maison mère, Lexus s’est créé un ADN : celui des maîtres-artisans Takumi qui transmettent une tradition de génération en génération. L’une de ces traditions est l’Omotenashi, sens profond de l’hospitalité japonaise, art ancestral de recevoir ses hôtes. A ces préceptes, Lexus a associé un design « disruptif », très clivant, permettant à la marque d’être immédiatement reconnaissable et de se démarquer des productions premium germaniques, suédoises, anglaises ou italiennes.
Pour cet essai, Lexus nous a convié en Belgique, à Anvers ville d’art et de culture, diamant brut de la Flandre. Des diamantaires aux écoles de mode, Anvers abrite des joyaux de la Renaissance comme des chefs-d’œuvre d’architecture. Un parcours essentiellement urbain et péri-urbain mettant en valeur les progrès réalisés sur l’hybridation thermique dont le Groupe Toyota est passé maître, étant le précurseur de cette technologie en grande série. La conduite s’annonce donc silencieuse et efficiente sur le plan énergétique.
Design extérieur plus affirmé et affiné
L’utilisation de la plate-forme Lexus GA-K, permet d’offrir plus d’espace dans l’habitacle pour les passagers et un coffre plus généreux. Par rapport à la précédente génération de NX, la longueur totale a augmenté de 20 mm, l’empattement de 30 mm, la largeur de 20 mm et la hauteur de 5 mm. La plate-forme GA-K autorise également un élargissement des voies avant (+35 mm) et arrière (+55 mm) permettant d’accueillir des roues et des pneus de plus grand diamètre (jantes de 18 à 20 pouces et pneus de 720 à 740 mm). Le Cx atteint 0,34. Le volume du coffre affiche 545 litres et jusqu’à 1 436 litres avec les sièges rabattus.
À l’avant, trône l’emblématique calandre de format trapézoïdale. Plus droite, elle prolonge le capot qui s’évase vers les ailes. La grille de calandre reçoit un nouveau motif fait de blocs en forme de U (que l’on retrouve dans le design des jantes alliage en haut de gamme). Sur les finitions hautes (F Sport Executive et Executive et en option sur Luxe), les projecteurs LED sont à quatre lentilles, dont une réservée aux feux de route adaptatifs (AHS). Chaque lentille contient 11 LED contrôlées individuellement par une caméra située à l’avant. Les feux de jour en forme de L sont placés au-dessus des phares. Les autres finitions (Pack, Pack Business et Luxe) sont équipés de projeteurs bi-LED simple lentille avec feux de route automatiques (AHB).
Le Lexus NX étant un SUV, la partie arrière est compacte et dotée d’un porte-à-faux court et de hanches généreuses. Elle se distingue également par ses feux arrière à LED en forme de L et par le fin bandeau lumineux qui court sur toute la largeur du véhicule (repris du SUV compact UX). Nouveauté, sur le hayon le logo Lexus a été remplacé par le lettrage« LEXUS », pour renforcer l’identité de la voiture. 11 couleurs sont disponibles dont le superbe Vert Kaki (essayé ici) apparu sur le coupé LC et un très bel orangé Ocre Coraline. La version F Sport Executive se distinguent par des détails extérieurs en chrome laqués d’une finition noire (contours de calandre et de vitres), une calandre en maille et des jantes en alliage de 20 pouces à 10 rayons inspirées du coupé LC. A noter que les boucliers avant et arrière bénéficient également d’un design spécifique, avec des entrées d’air latérales plus grandes à l’avant. Deux couleurs sont exclusives à la version F Sport Executive : Bleu Saphir et Blanc Nova (essayé ici).
Habitacle… conventionnel
Sur cette nouvelle version du Lexus NX, 95 % des pièces sont nouvelles. Au design extérieur revu, le style intérieur a également évolué… mais pas autant que l’on aurait pu le penser. Explications. La conception du tableau de bord est issue du concept-car Lexus LF-30 Electrified utilisant l’application « Tazuna » pour la conception du poste de conduite. Tirant son nom du même mot japonais, « Tazuna », décrivant le contrôle par un cavalier de son cheval à l’aide des rênes, cette approche vise à donner au conducteur un contrôle direct et intuitif du véhicule, en suivant le principe « les mains sur le volant, les yeux sur la route ».
Par rapport à la première version du NX, il y a beaucoup moins de boutons (réduit de 78 à 45). Pour autant, l’arrivée d’un grand écran tactile de 14 pouces (9,8 en access gamme) au centre du tableau de bord dénote avec l’instrumentation, derrière le volant, dont le design semble dater des anciennes Lexus IS (lire notre essai) et GS (lire ici) et qui est moins ludique que celle du UX. L’ergonomie est bonne même si la navigation dans les menus de l’écran central n’est pas très intuitive et demande un temps d’adaptation. Depuis quelque mois les constructeurs ont, certains par excès, installé de grandes dalles regroupant à la fois l’instrumentions de conduite et l’infotainment. Avec l’arrivée de la Renault Megane E-Tech électrique (lire notre essai), le style du poste de conduite du NX, bien que premium, a vieilli. L’affichage tête haute (HUD) est toujours très lisible. Qualité des matériaux et finitions ne souffrent d’aucunes critiques même si la présence de plastiques de grande série sur les parties basses peut surprendre à ce niveau de prix.
Pour la première fois Lexus a équipé un modèle de série d’un système d’ouverture électronique des portes « e-latch » inspirée des cloisons coulissantes traditionnelles « Shoji » des maisons japonaises. Il remplace la poignée de porte intérieure habituelle par un bouton placé à côté de l’accoudoir sur la portière. C’est assez déroutant à l’usage. Par contre, cette fonction « e-latch » intègre une alerte de sécurité (Safe Exit Assist) permettant d’empêcher l’ouverture des portes côté circulation si des véhicules ou deux roues s’approchent par l’arrière (95 % des accidents par ouverture des portes). Toujours appréciable.
Motorisations et amortissements enfin au niveau
Inutile de se le cacher, le NX première version avait deux gros défauts : être sous motorisé (197 ch/210 Nm pour 1,7T) et trop souple d’amortissement. Lexus a corrigé ces deux points faibles. Cette nouvelle version du NX permet de profiter d’un amortissement confortable mais qui se tient en virage. C’est ferme, mais pas trop, le roulis est maîtrisé et la caisse ne s’écrase plus en appui comme auparavant. Le nouveau châssis donne entière satisfaction ainsi que les trains roulants et leurs réglages. La direction à démultiplication variable est précise et communicative. Inutile de brusquer la voiture, son crédo est d’être confortable, silencieuse, accueillante. Et c’est réussi. Le mode Sport n’est d’aucune utilité, n’ayant pas de différence dynamique avec le mode Normal, sans l’amortissement adaptatif (F Sport). Idem pour les palettes au volant qui passent des rapports fictifs en mode manuel, la boite de vitesse étant automatique à variateur continue CVT, et faisant très bien le job. Bon point, l’effet « emballement » du moteur thermique, tant décrié, sous forte accélération a été presque totalement gommé par Lexus.
Le moteur thermique est un 4 cylindres 2.5L atmosphérique à cycle Atkinson développant une puissance de 190 ch (140 kW à 6000 tr/min) et 239 Nm de couple entre 4300 et 4500 tr/min. Son rendement est le meilleur du marché puisque il affiche une valeur de 41 %. Il est secondé par un moteur électrique à l’avant offrant 182 ch (134 kW) et 270 Nm. L’ensemble combiné affiche 244 ch (179 kW) et 221 Nm. Il génère ainsi 24 % de puissance en plus que le précédent NX 300h alors que la masse en ordre de marche augmente de 10 % (1865 kg). En version 350h à deux roues motrices, notre modèle d’essai, le NX s’est révélé très sobre en conduite normale, soit 6,5L/100 km en péri-urbain (réservoir carburant de 55L).
Il est aussi plus léger que la version 450h+ PHEV qui affiche 2065 kg sur la balance. Ses 309 ch (227 kW) et 227 Nm ne sont pas de trop (cartographie différente du 350h). Il embarque un second moteur électrique de 54 ch (40 kW) sur le train arrière allié à une batterie lithium-ion d’une capacité de 18,1 kWh sous 355V. La recharge du 450h+ s’opère via un chargeur AC de 6,6 kW en série qui lui permet faire le plein en 2 h 45 sous 230 V/32 A ou 9 h sur une prise domestique. Lexus annonce jusqu’à 69 km d’autonomie full électrique en cycle mixte et même 98 km sur un cycle urbain. Nous avons effectivement été agréablement surpris par l’autonomie puisque jusqu’à 135 km/h il est possible de rouler en full électrique (en Belgique les voies rapides sont limitées à 120 km/h). Seule la consommation électrique fut conséquente puisque nous avons fréquemment atteint 30 kWh/100. La consommation de carburant affiche en moyenne entre 6,5L en parcours mixte et 7,5L sur autoroute.
Comme tous les véhicules actuels le Lexus NX est bardé d’aides à la conduite, dont la liste serait trop longue à faire ici. Face à la concurrence, il n’a pas à rougir de ses équipements qui lui permettent d’être bien positionné malgré des tarifs élevés dans la catégorie des SUV familiaux (Audi Q5, BMW X5, DS 7 E-Tense, Mercedes GLC, Volvo XC60…).
Même si nous avons préféré le Lexus NX dans sa version 350h plus légère et alerte qu’en 450h+, cette dernière fera le bonheur des usages essentiellement urbains et péri-urbains, puisque l’utilisation sera full électrique (si la recharge est faite). Le NX 350h s’adresse aux usages routiers de plus longues distances, en dehors des périphéries, où son efficience fera merveille.
Nous remercions pour leur accueil :
– le bar Atelier Paul Morel : https://www.morel.co/,
– le Collectif d’Anvers : https://collectifdanvers.com/,
– le Botanic Sanctuary Antwerp : https://www.botanicantwerp.be/,
– le bâtiment de la Capitainerie du port d’Anvers à l’architecture signée par Emiel Van Averbeke Architects,
– le vignoble Valke Vleug Winery à l’architecture signée par Vincent Van Duysen Architects : https://www.valkevleug.be/.
