Essai Renault Clio RS 200 EDC
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Essai Renault Clio RS 200 EDC

Renault Clio RS 200 EDC
Renault Clio RS 200 EDC

Renault change son fusil d’épaule avec la dernière mouture de la Clio RS. Après le sport pur et dur, la citadine dynamique joue désormais la partition de la polyvalence. Performante et facile à vivre, la Clio RS 200 EDC prétend s’adresser à une clientèle aussi férue de plaisir au volant que de discrétion. Nous avons essayé la version équipée du châssis Cup pour nous faire une idée de ces compétences.

Renault Clio RS 200 EDC
Renault Clio RS 200 EDC

Une sportive qui cache son jeu…

Plus habitué aux GTI extraverties, le premier contact avec la nouvelle Clio RS est plutôt déstabilisant. Mis à part ses grandes roues au travers desquelles apparaissent les étriers de freins peints en rouge, ce n’est pas le discret béquet (finalement), ni même le spoiler avant ou le diffuseur qui différencient sans coup férir la RS de n’importe quelle autre Clio un tant soit peu équipée. Fort heureusement, l’ambiance intérieure est plus typée avec un volant sport, ainsi que des sièges baquets offrant à la fois un excellent maintient et un confort de grande qualité.
Les premiers kilomètres confirment l’accent mis sur le confort par les ingénieurs de Renault Sport. Avec sa boite, très agréable, en mode automatique, la voiture se conduit comme n’importe quelle citadine luxueuse. L’amortissement très travaillé, butées hydrauliques de compression, filtre à merveille les irrégularités de la chaussée et absorbe avec douceur les dos d’âne envahissant nos villes.

Renault Clio RS 200 EDC
Renault Clio RS 200 EDC

…Qui reste sportive malgré tout

Mais si le confort est appréciable, ce n’est tout de même pas l’argument principal qui doit vous faire apprécier cette Clio. Le système RS Drive propose trois modes.
En « Normal », vous avalez les kilomètres en ville ou sur autoroute sans fatigue. La boite en automatique, la réponse à la pédale d’accélérateur est plus souple et la voiture ne présente qu’un intérêt réduit pour qui voit la conduite autrement que le fait de se rendre du point A au point B.
En mode « Sport », le régime moteur de ralenti monte de 300 trs/min, la réponse à l’accélérateur devient plus nerveuse et les rapports passent plus vite. Cependant il reste encore un temps de latence à chaque passage de vitesse qui nuit au plaisir de conduite. Le moteur, plein à tous les régimes, ne demande qu’à être relancer et on a encore parfois la sensation d’être à contre-temps lors des changements de rapports à l’accélération.
Le mode « Race » accélère encore le passage de vitesses (moins de 150ms) et enfin, la boite semble en harmonie avec le caractère sportif revendiqué. Sans brutalité excessive, elle se montre nerveuse et que ce soit à l’aide des palettes, ou pour les plus « purs », avec le levier en mode séquentiel, elle participe au plaisir général lorsqu’on se décide à jouer un peu. La voiture se satisferait fort bien des deux modes Normal et Race au final.

Renault Clio RS 200 EDC
Renault Clio RS 200 EDC

Un châssis digne de ses prédécesseurs

De la Clio 16S en passant par la Williams, ou les deux premières générations de Clio RS (j’omets la dernière génération volontairement, n’ayant pas eu l’occasion de l’essayer), les Clio sportives ont de tout temps bénéficié de châssis efficaces mais prévenants. La dernière-née s’inscrit bien dans la lignée. Son train avant se montre très précis dans les changements de direction, même s’il est possible de lui reprocher des effets de couple assez marqués nécessitant de bien tenir le cerceau. Le train arrière quant à lui, accepte volontiers d’accompagner dans une dérive, aussi jouissive que facile à contrôler. Le châssis est à la fois ludique, efficace et sécurisant, ce qui représente en soi une belle réussite.

Renault Clio RS 200 EDC
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Moteur… action

Dans tout cela finalement je n’aurais pas tellement parlé du moteur (1.6L turbo de 200 ch à 6 000 tr/min et 250 Nm dès 1 750 tr/min). Sa sonorité est pourtant agréable et son allonge tout à fait acceptable. Dommage cependant qu’il ne prenne pas plus de tours (régime maxi 6 500 tr/min). En mode Race, le « bip » indiquant l’approche de la zone rouge semble à chaque fois intervenir trop tôt et devient rapidement agaçant. Dommage aussi que sa sonorité rauque ne soit pas plus présente pour le conducteur. Elle semble toujours filtrée par de trop nombreuses couches d’isolation phonique. Au rayon des gadgets, notre version d’essai n’était malheureusement pas équipée du RS Sound Effect permettant (entre autres) de simuler des sonorités de sportives aussi mythiques que la Berlinette Alpine, la R8 Gordini ou la Nissan GTR. Au chapitre gadgets, le “Launch Control” est certes amusant mais ne m’a pas convaincu par son efficacité, toujours ce satané rupteur qui limite trop rapidement le moteur en première.

Renault Clio RS 200 EDC
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En conclusion

Discrète, efficace, confortable et avec un potentiel ludique certain, la Clio RS 200 EDC semble avoir tous les atouts en main pour se tailler une part de choix dans le segment des « GTI ». Cependant en visant un public plus large, elle se coupe peut-être de ses plus fidèles admirateurs en perdant le côté radical des versions précédentes. Dans l’air du temps, elle cache son jeu autant par son look que par sa facilité d’utilisation au quotidien. Elle reste malgré plaisante en mode Race pour les sportifs et mérite qu’on s’y intéresse. Cependant c’est peut-être à force de compromis qu’elle risque de perdre le statut de référence qui fût le sien précédemment.
« Un choix, une vie » dit-on. La Clio, elle, n’impose pas de choix, histoire de pouvoir vivre plusieurs vies en fonction des envies de son conducteur… non de son pilote… enfin ça dépend de votre humeur finalement.

P. Lagrange

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3 commentaires

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  • Jef,

    Je n’irais pas jusqu’à dire quelle a perdu son âme car en mode Race elle reste une vraie sportive.
    Mais il est vrai que sa polyvalence ne donne plus le sentiment à son conducteur que c’est une auto qui se mérite.
    En ce sens, il est vrai que ceux qui aiment autant leur auto pour leurs qualités que pour leurs défauts (et j’en fais partie) ne ressentiront pas le grand frisson.

  • Bonjour Jef,

    Effectivement, Renault a fait le choix “d’assagir” la Clio RS afin de toucher un public plus large, mission accomplie tant l’auto est polyvalente. Le RS Mode permet tout de même de retrouver les couleurs de la sportivité et du dynamisme en mode “Race”. L’option “châssis Cup” est pour notre part à privilégier lors du choix des équipements, en attendant peut être une version “R” (?)… 🙂

  • Merci Philippe pour cet essai qui confirme mon ressenti lors de mon (bref) essai de cette Clio RS. Elle a perdu une partie de son âme (vendue au diable diront certains). Mais elle reste ultra efficace quand le conducteur veut se transformer en pilote.
    Jef

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