Fine, racée et sans aileron, l’hypercar LMH de Peugeot, la 9X8, n’a pas fini de faire parler d’elle. Allure féline, lignes fluides, flancs structurés et signature lumineuse à trois griffes caractéristique de la marque au Lion, elle incarne avant tout la vitesse.
Avec la nouvelle réglementation LMH (Le Mans Hypercar) voulue par l’Automobile Club de l’Ouest – organisateur des 24 Heures du Mans – et la Fédération internationale de l’Automobile, Peugeot est parti d’une feuille blanche pour concevoir la 9X8 (lire ici). Les ingénieurs et designers ont travaillé en étroite collaboration pour parvenir à une convergence entre style et technologie pour créer ce véhicule de compétition : « Nous étions en contact avec l’équipe Peugeot Sport et avons vraiment travaillé main dans la main avec eux. Sur les murs du studio de design où est né la 9X8, nous avions affiché trois mots clés : iconique, efficiente, émotionnelle. Ainsi, toute l’équipe partageait ces notions à tout moment, quelle que soit l’implication de chacun dans les différentes phases de développement. J’avais placé le mot Iconique en tête, car je voulais une voiture qui soit à la fois immédiatement reconnaissable et qui marque une rupture, un changement fondamental de génération. » explique Matthias Hossann, directeur du style Peugeot.
La caractéristique la plus marquante de ce concept – qui pour beaucoup la résume tout entière – c’est l’absence d’aileron arrière, qui lui confère une morphologie distinctive et unique, jusqu’à présent. L’aileron arrière est apparu pour la première fois dans les courses d’Endurance au Mans en 1967, avec la Chaparral 2F dotée d’une aile haut-perchée, mobile et contrôlable par pédale. C’est devenu depuis la norme incontournable. Depuis 1971, il y a 50 ans, plus aucune voiture ne s’y est imposée sans aileron arrière. La dernière victoire d’une voiture dénuée d’un aileron arrière horizontal remonte à 1971 avec la Porsche 917 K (équipée de dérives verticales).
Lors de la création de la Peugeot 9X8, la majorité des efforts ont été investis sur la partie postérieure. En suivant le sketch originel d’une voiture, est apparue une cabine légèrement piqueuse et cet enroulement très particulier que l’on voit aujourd’hui sur la roue arrière.
Dans le passé, Peugeot a déjà gagné au Mans, avec deux voitures de deux générations différentes : la 905 à moteur V10 essence en 1992 et 1993, et la 908 à moteur diesel V12 HDi-FAP en 2009. Aujourd’hui, la 9X8 entre dans une nouvelle ère, celle des groupes motopropulseurs électrifiés, avec un V6 essence 2,6L biturbo central-arrière développant 500 kW (soit 680 ch), associé à un moteur/générateur électrique placé à l’avant de 200 kW (soit 272 ch). La puissance maximale bridée à 500 kW soit 680 ch, pour être conforme au règlement, est fournie à une transmission intégrale. La masse minimum d’un prototype LMH est fixée à 1 030 kg et doit respecter une Balance de Performance (BoF) définie en fonction de différents critères tels que la puissance, le poids, la charge aérodynamique…
« Avec la Peugeot 9X8, la performance s’électrifie et devient plus vertueuse, sans rien sacrifier au niveau de la compétition. Nous avons voulu signifier ce changement technologique et culturel par une nouvelle signature de couleur, appelée Kryptonite. Nous l’avions déjà lancée un peu avant notre Hypercar hybride 9X8 sur notre nouveau modèle de série, hybride lui aussi : la 508 PSE [lire notre essai ici]. » ajoute Matthias Hossann.
Il ajoute : « Dans notre équipe du design Peugeot, il y a beaucoup de fans de l’endurance et notamment des 24 Heures du Mans. Pour y être allés en spectateurs, ils savent que la nuit, depuis le bord de la piste, les signes distinctifs des voitures ne sont pas nombreux. On peut reconnaître certaines autos au chant de leur moteur, mais à de nombreux endroits, la présence visuelle se limite le plus souvent à des traits lumineux qui s’éloignent dans la nuit. Pour que la 9X8 ne ressemble à aucune autre et puisse être facilement identifiée par tous de jour comme de nuit, nous avons donc complété notre travail de la silhouette par une vraie recherche sur les éléments lumineux. Pour la signature lumineuse, le motif des trois griffes, présent sur toutes nos voitures de séries actuelles, s’est imposé de lui-même. Nous n’avons pas eu trop de mal à les implanter à l’avant mais leur mise en scène à l’arrière nous a imposé un gros travail. Nous avons intégré les trois griffes lumineuses dans des éléments en matériau composite séparés, dont les interstices permettent l’extraction de l’air. »
Quand verrons nous la Peugeot 9X8 en compétition ? La voiture doit faire ses débuts au cours de la saison 2022. Elle sera absente pour l’épreuve inaugurale de Sebring et sûrement pour le troisième rendez-vous du championnat, les 24 Heures du Mans en juin prochain. En effet, Peugeot veut mettre toutes les chances de son côté et pourrait donc engager sa voiture plus tard. Le Mans, ça sera pour 2023.
Source CP Peugeot
