Le rallye du Tour Auto 2025 monte en intensité en ce troisième jour de course, marquant le point médian de cette édition avec la plus longue étape du parcours : 607 kilomètres au programme. Depuis Mulhouse, les concurrents rejoindront Clermont-Ferrand, capitale de l’Auvergne, en fin de journée, après avoir traversé le Haut-Doubs, le Jura et les vignobles du Beaujolais. Il s’agit de l’étape la plus exigeante du rallye, tant en distance qu’en nombre d’épreuves spéciales, au total quatre… ou plutôt trois et demie.
La première voiture quitte dès l’aube le parc fermé du musée de la collection des Frères Schlumpf, rejoignant l’autoroute pour une petite heure afin d’atteindre la première spéciale de la journée. Ensuite, le parcours traverse les panoramas du Haut-Doubs, empruntant les routes des lacs, enneigées il y a quelques mois à peine lors du Rallye Neige et Glace (lire ici).
Voici l’une des trois Lancia Stratos Gr IV engagées cette année, celle de Stefano Roversi et Tommaso Oggioni, des habitués de l’épreuve.
À l’heure de la pause déjeuner, les concurrents ont rendez-vous sur le superbe circuit de Bresse, un lieu dont on ne se lasse pas. La concentration est de mise sur la grille de la course du plateau 5 !
En tête du classement GHI, Olivier Breittmayer et Jérémy Mennechet se livreront une lutte acharnée pour la victoire, avec même quelques petites touchettes en cours de route !
En troisième position, on retrouve le fils Breittmayer, au volant de sa GT40. Il franchira la ligne d’arrivée à seulement 8 dixièmes de son père !
Sur ce tracé sinueux, le spectacle sur la piste est constant. Des roues qui se lèvent, des glissades et des freinages un peu trop appuyés, le public en redemande.
La journée étant très longue, nous reprenons la route après un déjeuner pris sur le circuit, direction les routes mâconnaises.
À quel autre moment de l’année pourriez-vous être dépassé par une Matra MS650, un prototype des 24 Heures du Mans, sur une route ouverte ?
Un rapide passage par la Terrasse du Beaujolais, à proximité de Beaujeu (69), pour admirer le panorama qui s’étend sur la plaine de la Saône.
Puis vient déjà, ou plutôt enfin, l’heure de la dernière épreuve spéciale de la journée. La spéciale de Marchampt, bien connue du Tour Auto puisque déjà empruntée à plusieurs reprises, dont la dernière fois était en 2016. Second au général en VHC la veille, Patrick Bonnardel est victime d’une sortie de route importante dans cette spéciale, entraînant un temps d’arrêt.
Lorsque la spéciale est relancée, le soleil est déjà bien bas à l’horizon, et la lumière, très forte, est souvent de pleine face. Vous savez, cette lumière de fin de journée qui nous oblige à imiter Ari Vatanen pour ne pas être aveuglé, et qui nous rappelle à quel point notre pare-brise est sale ? C’est dans ces conditions que les pilotes du plateau 5 ont dû parcourir la spéciale.
A l’arrivée, le pilote de la De Tomaso Pantera annonce au commissaire avoir perdu l’une de ses sorties d’échappement sans savoir précisément où. Quelques instants plus tard, la BMW M1 Procar arrive avec un pare-chocs avant fendu par l’impact avec cet échappement. L’équipage est furieux, car il n’a pas été prévenu et n’a pas pu voir l’obstacle à cause du soleil. Les radiateurs sont percés, et de l’huile et du liquide de refroidissement jonchent désormais une bonne partie de la spéciale. Tous les autres concurrents ne manquent pas de mentionner : « La spéciale est ultra glissante, c’est très dangereux ! »
Malheureusement, Armand Mille en sera la principale victime, subissant une sortie de piste violente suivie de plusieurs tonneaux. L’abandon est inévitable, mais l’équipage s’en sort fort heureusement indemne.
La scène est surprenante, mais c’est bien Émile qui tirera la BMW M1 de son père avec sa GT40 pour rejoindre l’assistance quelques kilomètres plus loin.
La bonne nouvelle tombera plus tard dans la soirée : la BMW M1 pourra continuer le rallye grâce au prêt d’un radiateur par Nicolas Leroy-Fleuriot (BMW M1 Procar Jaune #258), qui lui, a dû abandonner plus tôt dans la journée en raison de dégâts irréversibles sur un cylindre.
Le soleil se couche petit à petit lorsque les dernières voitures du plateau 5 entament la dernière liaison jusqu’à Clermont-Ferrand.
Suite aux incidents survenus dans la spéciale précédente du Tour Auto 2025, il a été décidé d’annuler cette dernière pour les régularités. Il est déjà 19h30 passé, et les concurrents ont encore 150 kilomètres à parcourir pour atteindre le parc fermé à la Grande Halle d’Auvergne.
Classement général du Tour Auto 2025 après l’étape 3 :
Général, compétition VHC :
7. Breittmayer/Vilmot – Ford GT40 #253
8. Doux/Paque – Jaguar Type-E #220 (+2)
9. Satanas/Diabolo – Jaguar Type-E #215
Général, compétition GHI :
7. Mennechet/Loubet – Ferrari 308 Gr IV #264 (+1)
8. Breittmayer/Sibille – BMW M1 Procar #250 (-1)
9. Jean/Jean – Porsche 911 SC Gr IV #260
Général, régularité :
7. Sucari/Sucari – Porsche 911 2.0 #39 (+1)
8. Dietrich/Mocciola – Porsche 911 2.2S #38 (+2)
9. Oxenford/Diaz – Porsche 911 2.7 RS #37