Événement incontournable du printemps dans le monde des compétitions automobiles historiques, le Tour Auto entre cette année 2025 dans une nouvelle ère. Relancé en 1992 par Patrick Peter, le célèbre rallye fête ses 33 ans sous une nouvelle direction. Patrick Peter a en effet transmis les rênes de Peter Auto — société organisatrice du Tour Auto et du Mans Classic — à Marc Ouayoun, un autre passionné d’automobile.
Cette première édition de l’ère « post-Patrick » reste néanmoins fidèle à l’ADN qui a fait le succès de l’épreuve : une atmosphère conviviale, un plateau de véhicules exceptionnels et une passion partagée par des concurrents venus du monde entier. Après une arrivée sous un véritable déluge à Biarritz l’an passé (relire notre article ici), cap cette année sur la douceur ensoleillée de la Côte d’Azur !
Après deux journées de bain de foule à la Porte de Versailles, les 240 équipages ont quitté le parc des expositions pour une escapade parisienne aux premières lueurs du jour.
Ce départ matinal leur a permis d’éviter les restrictions de circulation avant de prendre la direction du Château de Vaux-le-Vicomte, redevenu cette année le théâtre du départ officiel du Tour Auto. Les premiers concurrents arrivent à l’aube, et rapidement, les rayons du soleil viennent réchauffer les équipages et leurs machines, prêts à s’élancer sur les routes.
Star incontournable de l’édition 2021, John of B fait son retour avec sa Matra MS650, bien décidé à continuer de parcourir la France au volant de prototype tant que rien ne l’en empêche. Chapeau bas et mille mercis au nom de tous les passionnés d’automobile.
Pour cette édition 2025 du Tour Auto, la Lancia Stratos Gr IV est mise à l’honneur, aux côtés de l’Alpine A106. Si la célèbre Stratos Chardonnet de Bernard Darniche était uniquement exposée à la Porte de Versailles, trois exemplaires de la Stratos Gr IV prendront tout de même la route cette année, dont deux engagés en compétition, ainsi qu’une version Stradale.
Le reste du plateau reste globalement fidèle aux éditions précédentes, avec toutefois un bon nombre de primo-engagés et de nouveaux châssis de modèles régulièrement présents. Les Américaines sont bien présentes, avec notamment plusieurs Cobra et une Camaro SS aux échappements résolument orientés vers le sol, qui malheureusement ne verra pas l’arrivée de cette première étape.
Les prototypes Porsche, à l’honneur en 2020 et 2024, reviennent en force cette année avec trois 904 GTS, deux 906 Carrera 6, une 910 et, pour compléter ce plateau prestigieux, une 550 Spyder.
La caravane a quitté le château en direction de la Bourgogne, où l’attendent les vignobles de grands crus et les toits vernissés de Dijon, mais aussi les deux premières des quinze épreuves spéciales prévues sur routes fermées et sur circuits.
Voici la première d’entre elles, une spéciale tracée en pleine campagne. L’entrée en matière s’avère délicate pour certains équipages, parfois rattrapés par leurs poursuivants.
À moins que ce ne soit la mécanique qui fasse défaut : à l’image de la Matra MS 650, qui cale dans un virage et doit être redémarrée à la poussette avec l’aide des commissaires et photographes présents. Plus de peur que de mal, mais John of B perd déjà près de 3 minutes sur Olivier Breittmayer et sa M1 Procar.
Kurt Leimer et sa copilote découvrent déjà les pièges du Tour Auto 2025, une épreuve de 5 jours où les erreurs sont peu tolérées et peuvent coûter cher. En suivant un retardataire de trop près dans un virage, ils ont failli se retrouver dans le champ.
La journée se poursuit sur les routes de Bourgogne, sous un soleil radieux et une température avoisinant les 18 degrés. De quoi débuter la semaine dans les meilleures conditions !
Arrivé à Dijon, je retrouve le plateau 4 en pleine course, qui se déroule alors sans encombre, avec de belles batailles sur la piste, notamment pour la victoire, mais aussi au cœur du peloton entre deux 904. Soudain, la Ligier JS2 de Philippe Vandromme casse son moteur. Bien qu’hors trajectoire, le premier secteur du circuit est entièrement recouvert d’huile, ce qui surprend trois voitures au premier virage, lesquelles terminent dans le bac à sable. Drapeau rouge et fin de course.
Auparavant intégré au plateau 5, les Lancia Stratos Gr IV évoluent désormais dans le plateau 4, mais restent classées en catégorie H/I. La De Tomaso Pantera Gr IV 1972 de Gauthier Gheysen, elle aussi reclassée dans le plateau 4, remporte la course, mais ne s’impose pas dans sa catégorie, étant battue au temps total par Olivier Breittmayer et sa M1. Il en va de même pour son fils, Emile Breittmayer, reclassé dans le plateau 5 avec sa GT40, mais toujours engagé en VHC. Ces changements compliquent la lisibilité des résultats, mais peu importe.
Finalement, c’est Patrick Bonnardel, au volant de sa Jaguar Type-E 3.8, qui remporte la catégorie VHC, suivi de Jean-Marc Merlin, également sur une Type-E, et de Damien Kohler en Cobra, qui complète le top 3.
Après une longue interruption, le plateau 5 prend enfin la piste pour quelques minutes d’essai, mais ceux-ci sont rapidement interrompus par trois drapeaux rouges.
Le gauche de la bretelle offre toujours un point de vue intéressant pour observer les départs de course. Ici, une BMW 3.0 CSL s’est détachée du reste du plateau.
La bataille fraternelle entre Porsche continue, 906 contre 910.
Les Allemandes sont une fois de plus bien représentées dans ce plateau, avec une multitude de 911 et quelques BMW 3.0 CSL et CSI. La BMW M1 Baltic remporte la course, devant une Ferrari 308 Gr IV Michelotto et une De Tomaso Pantera Gr IV, modèle 1975 cette fois.
Tracklimits vous dites ?
Tous les plateaux de compétition étant passés, ce sont maintenant les plateaux de régularité qui prennent la piste. Près de 150 véhicules y sont engagés, répartis sur 2 voire 3 plateaux selon les jours. L’objectif pour les participants est d’être le plus régulier possible en respectant les moyennes établies, ou simplement de profiter du rallye à leur propre rythme.
Le soleil se couche derrière un voile nuageux lorsque les équipages du plateau 1 quittent le circuit, direction le parc fermé de Dijon, situé à seulement quelques kilomètres.
Pour les amateurs de mécaniques, le parc fermé est un arrêt incontournable, offrant l’occasion d’observer les mécaniciens vidanger, purger, scier, souder et effectuer tous les travaux possibles sur ces véhicules d’époque.
Des vérifications les plus simples aux travaux les plus complexes, que ce soit en solo ou en équipe, les mécaniciens n’hésitent devant rien ! À l’image des Anglais d’Historika Racing Team, qui ont déposé le moteur et la boîte de vitesses pour remplacer l’embrayage de la 911 3.0l RSR Christine Laure, le tout dans le délai imparti de deux heures.
Classement général du Tour Auto 2025 après l’étape 1 :
Général, compétition VHC :
1. Breittmayer/Vilmot – Ford GT40 #253
2. Bonnardel/Bonnardel – Jaguar Type-E #206
3. Doux/Paque – Jaguar Type-E #220
Général, compétition GHI :
1. Breittmayer/Sibille – BMW M1 Procar #250
2. Mennechet/Loubet – Ferrari 308 Gr IV #264
3. Jean/Jean – Porsche 911 SC Gr IV #260
Général, régularité:
1. Pozzoli/Egidy – Dino 246 GT #32
2. Dietrich/Mocciola – Porsche 911 2.2S #38
3. Sucari/Sucari – Porsche 911 2.0 #39