D’années en années, le succès populaire de Sport et Collection sur le Circuit du Val de Vienne semble exploser. Il faut dire que la recette, quasiment inchangée depuis 31 ans, à de quoi ravir tous les amateurs d’automobiles. Voir rouler, sur un même lieu, des centaines de Sportives et Supercars, des anciennes gloires de l’endurance et de véritables F1 est assez unique en son genre ! Sans parler d’un paddock plein de surprises…
Sport & Collection, 500 Ferrari contre le Cancer, ce n’est vraiment pas des paroles en l’air. Premièrement car cela fait une paire d’années que les belles de Maranello sont plus d’un demi milliers à participer à l’événement. Deuxièmement car chaque édition permet de récolter des fonds pour la recherche contre le Cancer. 6.6 Millions d’euros pour le CHU de Poitiers depuis 1995 tout de même ! Enfin, le subtil mélange de Sport et de Collection se renouvèle chaque année au gré des participations privées et des partenariats avec les constructeurs. De quoi conserver une certaine excitation pour les plus fidèles spectateurs et susciter l’envie de ceux qui découvriraient l’événement. Retour sur l’édition 2025 qui s’est tenue du 29 Mai au 01 Juin sur le Circuit du Val de Vienne.
Ferrari 499P Modificata en tête d’affiche
Après le duo des Ferrari 312T de Formule 1 des ’70s l’an dernier (lire notre article), c’est une Ferrari 499P Modificata qui était la star de cette édition. On perd en musicalité – ah le hurlement des V12 !! – pour gagner en performance. De manière simpliste, cette Ferrari 499P Modificata n’est ni plus ni moins que le modèle triple vainqueur en date des 24h du Mans s’affranchissant des contraintes réglementaires (lire notre article).
Bref, un monstre de technologie dont les apparitions sont rarissimes en dehors du championnat WEC ou des journées Ferrari sport prototipi clienti !
L’histoire de l’endurance
Restons dans la thématique des 24h du Mans avec une authentique participante de la classique mancelle. Cette Ferrari 365 GTB/4 Competizione – châssis #12467 – a un historique de course bien fourni avec notamment une 5ème place aux 24h du Mans ’71.
Dans les ’50s, les carrossiers italiens ont crée de véritables merveilles comme la Maserati Birdcage.
Mais ça c’était avant que l’aérodynamique ne viennent tout bouleverser. C’est ainsi que la Ford GT40 vit sa carrosserie passablement modifiée pour gagner en stabilité et vitesse de pointe à partir de la saison ’71. Ainsi naquit la Ford MKIV dont cet exemplaire J-9.
On termine après un bon dans le temps de près d’un demi-siècle. Cette monstrueuse Chevrolet Corvette C6-R GT1 a précédemment été engagée en compétition en Asie.
Et parce que jusque dans les années 70 l’endurance ne se cantonnait pas qu’aux circuits, petit coup de projecteurs sur deux exemplaires ayant participé au Tour de France Automobile. Edition 1954, pour cette Ferrari 735S Spider Scaglietti #0556MD qui vient de prendre le départ en épi « Type Le Mans » qui anime traditionnellement le samedi après-midi.
Et voici la Matra 650-02, victorieuse du Tour de France 1971 aux mans de Gérard Larrousse et Johnny Rives. La mélodie du V12 Matra – oui oui le même qu’aux 24h du Mans et en F1 – est tout simplement merveilleuse, d’autant que le grand Henri Pescarolo avait le pied lourd dans les 2 grandes lignes droites du circuit !
75 ans de F1, Vive la France !
La F1 fête ses 75 ans cette année. Un public conquis a assisté à de superbes démonstrations de Formule 1 de Renault – The Originals. Victor Jabouille – fils de l’illustre Jean-Pierre Jabouille – et l’inusable Alain Serpaggi s’en sont donnés à cœur joie à chacune de leurs sorties au volant des RS10 de ’79 et RE40 de ’80! Dans le paddock, ce n’étaient pas moins de 15 F1 qui illustraient les heures de gloire du losange entre 1977 et 2006.
La F1 française c’est aussi Matra dont la MS80 –motorisée par le V8 DFV Cosworth – avec laquelle Jackie Stewart fut champion du monde en 1969 !
On termine avec une pensée pour un pilote français au destin brisé, François Cevert. Cette Tyrrell 006 fut celle qu’il conduisit la majeure partie de la saison 1973 avant son tragique accident en Octobre de la même année sur le circuit de Watkins Glenn aux Etats-Unis. Michel Janvier, auteur de la bande dessinée « François Cevert » venant de paraître aux éditions Paquet, était présent pour des séances de dédicaces. Un ouvrage s’appuyant sur de nombreux témoignages rendant hommage à François Cevert mais aussi plus globalement aux héros qu’étaient les pilotes de cette époque.
500 Ferrari contre le Cancer
Et les Ferrari alors ?! Même si c’est encore plus vrai dans le paddock, sur piste aussi les Ferrari sont à l’honneur avec de nombreux plateaux dédiés. On commence par ce défilé d’anciennes participant au concours d’état à l’instar de cette Ferrari 250 GTE de 1960.
A l’autre bout du spectre, on retrouve les berlinettes modernes qui font parler la poudre sur un circuit leur permettant d’exploiter tout leur potentiel !
Et puis il y a ces séries spéciales « Icona » – SP2 et SP3 – que l’on a plus l’habitude de voir en exposition que sur la piste !
Idem côté compétition avec une forte prédominance des modernes et notamment des Challenge, de la 355 à la 488 et même une 488 GT Modificata. A l’instar de la 499P Modificata, elle s’affranchi des contraintes réglementaire pour offrir un maximum de performance à son pilote !
Au milieu de toutes ces pistardes, la Ferrari 599 GTO – ici parée de peintures de guerre pour mieux passer inaperçue – ne s’en laisse pas compter. La musique de son V12 aux montées en régimes diaboliques permet de l’identifier les yeux fermés.
Des baptêmes pour la bonne cause
Chaque jour, des créneaux sont réservés aux baptêmes de piste pour combler les amateurs de sensations fortes. S’il n’est pas question de choisir son bolide, le hasard fait souvent bien les choses. C’est ainsi que vous pourrez vivre la bataille David contre Goliath à bord d’une « frêle » Lotus Exige V6 ou d’une « grosse » Chevrolet Corvette C7,
Profiter des puissantes vocalises du V10 de la Lamborghini Huracan STO,
Et même vivre une improbable course poursuite où une Ferrari Testarossa prend en chasse une Alpine A110 de la Gendarmerie !
Le grand nombre d’autos en piste n’est pas favorable à la chasse au chrono mais l’enjeu est ailleurs puisque chaque baptême est une participation supplémentaire à la recherche contre le Cancer.
Populaires et Elégance
Le coeur du circuit est le théatre du Concours d’élégance où les propriétaires costumées présentent des véhicules aussi divers qu’une Jeep Willys ou cette Ferrari 275 GTB.
A quelques encablures de là, on retrouvait l’exposition des « populaires ». En ce début de soirée, les Citröen étaient parmi les dernières à quitter les lieux.
Une soirée dans le paddock
L’activité en piste se termine, il est temps d’aller faire un tour dans le paddock où les voitures sont regroupées par nationalité. Côté français, on retrouve une petite dizaine de Venturi dont ce magnifique duo Venturi 400 Trophy / GT. Cela fait plaisir de revoir en nombre les belles GT françaises à Sport & Collection comme c’était le cas il y a une dizaine d’années.
Malheureusement, à cette heure, pas mal de participants ont déjà quitté les lieux ou baissé le rideau. Il reste surtout les stands des constructeurs ou marchands de voitures de collection. Si vous voulez une Ferrari, vous avez l’embarras du choix !
Pas assez exclusif ? Vous devriez trouver votre bonheur parmi cet incroyable ensemble Porsche Carrera GT / McLaren Senna / Ford GT ! Les deux Ferrari 599 GTO et SA Aperta derrière sont très désirables également !
Vous préférez les nouveautés ? La Lamborghini Temerario est faite pour vous mais … il faudra repasser demain !
Si malheureusement vous n’avez plus de place dans le garage, les stands des artistes – comme ces œuvres d’Antoine Dufilho – vous permettrons de décorer votre salon avec goût.
La rançon du succès !
Depuis quelques années, Sport et collection enchaîne les éditions record en termes de fréquentation – 50 000 personnes en 2025. Un succès qui est évidemment une bonne chose pour la pérennité de l’événement ainsi que pour la recherche contre le Cancer avec des dons importants au CHU de Poitiers. Revers de la médaille, l’expérience spectateur peut s’en retrouver affectée : bouchons aux heures de pointes, paddocks bondés, stands moins ouverts qu’auparavant. Faisons confiance aux organisateurs et aux autorités locales pour trouver des solutions durables afin de conserver la convivialité, l’accessibilité et le sens du partage qui font partie de l’ADN de Sport & Collection. D’ailleurs, le nouvel agrandissement des paddocks cette année s’inscrit dans cette logique.
En attendant cette mutation, ceux qui ont choisi de profiter des soirées ou du petit matin se voient récompensés par des moments absolument magiques, loin du tumulte de la journée ! Soheil Ayari au volant de la Ligier JS21 ’83 enchainant de courtes sessions jusqu’au crépuscule est l’un de ceux-là.
Nous prenons d’ores et déjà date de Sport et Collection, 500 Ferrari contre le Cancer pour la prochaine édition qui se tiendra du 28 au 31 Mai 2026. Et n’oubliez pas d’aller découvrir le rallye touristique en marge des activités sur piste (lire notre article).
Nos plus vifs remerciements à Vincent Laplaud / passionetmans.com pour ses infos précieuses concernant l’historique des modèles les plus anciens.
Crédits photos : Sylvain Bonato/ Aventures-Automobiles.fr
Ajouter un commentaire