Toyota renouvelle sa petite citadine Aygo. Pour cette 3ème génération, la marque japonaise est seule. Citroën et Peugeot, n’ont pas renouvelé leur partenariat débuté en 2005, pour les C1 et 107. Toyota a donc eu les mains libres pour faire évoluer sa petite urbaine du segment A, devenant une citadine « crossover », d’où son nom Aygo Cross, symbolisé par un X. Si le groupe motopropulseur est presque identique à la seconde génération (2014-2021), le châssis est dérivé de la plate-forme TNGA-B des nouvelles Yaris et Yaris Cross, produites dans la même usine de Kolin en République tchèque. Toyota ayant racheté les parts de PSA dans TPCA (Toyota Peugeot Citroën Automobile), la marque japonaise est maintenant maître à bord dans l’entité rebaptisée TMMCZ (Toyota Motor Manufacturing Czech Republic).
Toyota Aygo X, la cross… et la bannière
Avec près de 106 000 véhicules vendus en 2021 (+10 % vs 2020), le Groupe Toyota France (Lexus et Toyota) occupe une part de marché de 6,1 % (hors véhicules utilitaires) et même 7,4 % sur le le canal des particuliers (hors business), faisant de Toyota la 1ère marque étrangère en France. La part commerciale de l’Aygo est très significative puisqu’elle varie, suivant les années entre 12 et 15 %, soit 13 000 à 16 000 ventes annuelles en France. Sur 2021, ils s’est vendu en Europe plus de 85 325 Aygo (8,5 % du volume total de Toyota Motor Europe), soit la moitié du volume des Yaris et Yaris Cross réunies (179 383).
Autant dire que pour Toyota, l’Aygo est un modèle de conquête important (60%) lui permettant d’attirer une nouvelle clientèle, pour la fidéliser et la faire monter en gamme par la suite : Yaris, Yaris Cross, CH-R… Sur le segment A des petites citadines, en 2021 l’Aygo s’est classée 3ème avec 18,2 % de part de marché (canal des particuliers). La nouvelle Aygo X (prononcez Aygo Cross) n’échappe pas à la règle de la « SUVisation ». Mais sa garde au sol 145 mm n’est pas plus élevé que celle d’une Renault Twingo (170 mm). Ses concurrentes, outre la fille de Billancourt, se nomment Fiat 500 et Panda, Hyundai i10, Kia Picanto, Suzuki Ignis et même sa sœur Yaris et… la Mini One. On le verra en fin d’article au niveau des tarifs.
Par rapport à l’Aygo de deuxième génération, l’Aygo X a changé de dimension, au sens propre comme au figuré : +24 cm en longueur (3,70m), +13 cm en largeur (1,74m), +5,5 cm en hauteur (1,51m), +9 cm en empattement (2,43m), +63 litres de coffre (231 litres, soit 829 litres banquette arrière rabattue) et +25 kg sur la balance (940 kg à sec). Le diamètre des jantes augmentent également de 3 pouces (17 à 18 pouces). Le prix suivent l’inflation puisque le premier niveau de finition s’affiche 2000 euro de plus, à partir de 15 990 euro. On le verra en fin d’article au niveau des tarifs (bis).
Avec ses ailes élargies, ses passages de roues proéminents et ses jantes de 18 pouces, l’Aygo X ne passe pas inaperçu. Les couleurs sont également à l’honneur avec, en complément au Blanc, Gris, Noir, quatre teintes épicées : Beige Gingembre, Rouge Piment, Bleu Genièvre et Vert Cardamone, cette dernière étant associée à des touches orangées exclusivement sur le haut de gamme « Air Limited ». Quatre autres niveaux de finitions complètent la gamme : Active, Dynamic, Design et Collection, ces deux dernières ayant une carrosserie bi-ton noir (toit et pilier).
Toyota Aygo X, plus grande mais accès restreint à l’arrière
A l’intérieur, c’est également un bon en avant sur le style de l’habitacle. Fini l’aménagement rustique de sa devancière, bien que l’on trouve encore des plastiques durs, incontournables à ce niveau de segment. L’Aygo X est équipée d’une planche de bord originale avec un grand ovale en son centre (non ce n’est pas rond comme dans la Mini…) qui accueille une écran tactile de 9 pouces sur Collection et Air Limited (8 sur Design, 7 sur Dynamic) dédié à l’infotainment avec Apple CarPlay et Android Auto. L’instrumentation est répartie entre un compteur à aiguille et un écran TFT de 4,2 pouces permettant de « piloter » l’ordinateur de bord et le menu des aides à la conduite du pack « Toyota Safety Sense », utilisant une combinaison de capteurs, de caméra monoculaire et de radar à ondes : caméra de recul, système de pré-collision avec détection des véhicules, piétons et cyclistes, alerte de franchissement de ligne avec aide au maintien dans la file et assistant de trajectoire, régulateur de vitesse adaptatif intelligent, gestion automatique des feux de route, etc. L’ergonomie générale bien agencée ne soufre d’aucune critique bien que le volant accueille beaucoup de boutons.
L’espace intérieur bénéficie également de cette augmentation des dimensions. Les sièges avant sont éloignés de 20 mm, augmentant l’espace aux épaules de 45 mm. Sa stature de « crossover » permet d’avoir une assise des siège plus élevée de 55 mm que précédemment, au bénéficie de la vision. C’est à l’arrière que cela se gâte car la base des portes est très courte du fait de l’augmentation des passages de roues dus au jantes de 17 ou 18 pouces. L’entrée et la sortie aux places arrières n’est pas aisée pour un adulte et il faut de la souplesse pour y accéder. Les vitres arrière fixes à ouverture par compas et les sièges baquets avant accentue cet effet exigu qui plaira aux enfants. Heureusement, l’option « Toit en toile », rétractable électriquement, permet de retrouver de l’oxygène. Un indispensable à choisir à la commande. Inutile de prendre l’option HiFi JBL dont le sub-woofer diminue la contenance du coffre.
Toyota Aygo X, chèrement agile
Sous le capot, le 3 cylindres atmosphérique de 998 cm³ (1KR-FE) développe une puissance de 72 ch (53 kW à 6 000 tr/min) et 93 Nm de couple (à 4 000 tr/min), non malussé en 2022 avec 107 gr CO2/km. Bien équilibré, il se révèle agréable à l’usage, pétillant et volontaire au dessus 2000 tr/min, et surtout sobre. En éco-conduite, en ville, il s’est satisfait de 4,8 L/100 km avec la boite manuelle à 5 rapports. Faussant l’itinéraire prévu au GPS, nous nous sommes aventurés en dehors de la ville, son terrain de prédilection. Sur route secondaire, en haussant le rythme vers les 4 500 tr/min, la consommation est montée à 7,3 L, ce qui est raisonnable. Par contre, des bruits d’air se sont fait entendre à l’approche des 100 km/h. Une boite automatique S-CVT à variateur, avec palettes au volant, est disponible en option pour 1000 euro, à réserver uniquement aux centres villes ayant des conditions de circulation très dense et aux reliefs légers.
Sans surprise, le châssis est imperturbable (surdimensionné pour les 72 ch) et les sensations de conduites sont très sécurisantes, malgré un réglage de suspension ferme accentué par les grandes jantes 18 pouces et les pneus étroits de 175/60 de large (pour alléger la conso). Le gros point fort de l’Aygo X est son rayon de braque de 4,70 m, soit un diamètre de 9,40 m se rapprochant des 8,60 m de la Twingo. Avec 3,70 m elle fait merveille dans la circulation urbaine où elle se faufile avec agilité et se gare dans un mouchoir de poche. La direction est communicative et douce.
Bien née, bien équipé, agile et économique en carburant, l’Aygo X affiche un tarif élevé, de 15 990 (Active) à 22 990 euro (Air Limited). A ce niveau, la concurrence est fournie. Exemples : la Dacia Sandero Stepway TCe 90 ch, plus grande, plus confortable et mieux motorisée, est proposée autour des 15 000 euro, comme les Fiat 500 et Panda, Renault Twingo et Suzuki Ignis Dual Jet Hybrid, l’Aygo X Design (17 990 euro) se place au niveau de la Yaris équipée du même moteur et de la doublette Hyundai i10/Kia Picanto T-DGi 100 ch, la version Air Limited affronte la Mini One (22 600 euro), 2 portes moins bien dotée mais motorisée par un bloc 1,5L turbo de 102 ch. Difficile de comprendre ce positionnement de prix, si ce n’est que, cela reste moins cher que les versions électriques du segment A, qui commencent vers 25 000 euro.