Suite du Mans Classic 2023 avec les 3 plateaux représentant l’âgé d’or du sport automobile, de 1962 à 1981.
Plateau 4 : de 1962 à 1965
À cette époque, Ferrari est devenu le constructeur le plus titré au Mans, tandis que les Américains ont fait leur entrée avec les Shelby Cobra et les prémices de la mythique GT40. Bien que nous rêvions de voir un plateau rempli de Ferrari 250 GTO, de 250P, de 330LMB ou encore de 250 LM qui ont dominé ces années-là, leurs cotes sont désormais bien trop élevées pour que leurs propriétaires envisagent de les faire rouler.
En 2023, il faut se contenter des “continuations” (notées (C)), qui sont des exemplaires fidèles aux plans de l’époque. Ainsi, nous avons pu entendre le V12 rugir de deux Ferrari 250 LM (C) parmi les 14 Ford GT40 présentes, les Porsche 904 GTS et les nombreuses Jaguar Type-E !
La victoire semblait promise à une GT40, et cela s’est avéré être le cas lors des trois courses. Diogo FERRAO a été le plus régulier, s’imposant à deux reprises avec la GT40 1965 #74. Il n’a cédé que lors de la première course à Christian GLÄSEL et Seb PEREZ, également au volant d’une GT40 de 1965.
Classement général Plateau 4 Mans Classic 2023
1. Diogo FERRAO – Ford GT40 1965 #74
2. Emile BREITTMAYER – Ford GT40 1965 #38
3.Shaun LYNN – Ford GT40 1965 #2
Si la première course au coucher du soleil m’a pas offert les belles couleurs attendues, le lendemain le soleil était de la partie pour éclairer la magnifique bataille entre la GT40 #1, partagée par James FARLEY et Eric VAN DE POELE et la #44 de Christian GLÄSEL et Seb PEREZ. La GT40 #1 a fini pris la tête de la course quelques tours après le départ mais la portière gauche s’ouvrait à haute vitesse, obligeant le pilote à passer par les stands pour y laisser tout espoir de victoire ! Un problème récurrent sur les GT40 au Mans !
Cette Cobra joliment décorée aperçu au Grand Prix de l’Age d’Or (lire ici) quelques semaines plutôt a toujours aussi fière allure
Les Jaguar Type-E ont un peu de mal à lutter contre les GT40 ou Cobra bien plus puissantes, le tracé du circuit ne les avantage pas
La force du V8 s’exprime pleinement dans les Hunaudières
La Porsche 904/6 Carrera GTS essaye de mettre à profit son poids plume et sa finesse…
Plateau 5 : de 1966 à 1971
Le plateau 5 marque la fin des Sixties et l’entrée dans les Seventies avec Porsche. Les noms emblématiques de Gulf, Salzburg, Martini et Psychédélique vous évoqueront certainement les décorations caractéristiques des Porsche 917 qui ont apporté les premières victoires de Porsche au classement général sur le circuit sarthois. Cette année, le plateau comptait trois exemplaires de ces légendaires Porsche 917, dont une version “longue queue”.
Toutefois, les Lola T70, fidèles à leur réputation, étaient largement représentées et se sont une fois de plus imposées en tant que référence avec trois victoires en trois courses ! Malgré cette domination, la diversité de ce plateau incroyable est restée remarquable, rassemblant des prototypes Porsche 908, 910, 906 et Alpine A220, aux barquettes Chevron et Lola, en passant par les nombreuses GT, plus ou moins préparées pour la piste.
Classement général Plateau 5 Mans Classic 2023
1. David HART / Olivier HART – Lola T70 Mk.3B 1969 #63
2. Steve BROOKS – Lola T70 Mk.3B 1968 #18
3. Christophe GADAIS – Lola T70 Mk.3 1968 #71
Mr John of B et Soheil AYARI sur la Ligier JS3 1971 #24 termine 3ème de la course de nuit.
Gerard Larrousse au volant de la Porsche 917 LH Psychédélique !
Toujours un plaisir de voir évoluer une Porsche 908/03 ! Elle termine 10ème au classement général des 3 trois courses cumulées.
Habituée du Mans Classic, la Howmet TX de 1968 propulsée par une turbine d’hélicoptère est aussi intrigante dans les paddocks que sur la piste.
L’exacte Ford GT40 Mk II qui fut déclarée vainqueur aux 24 Heures du Mans 1966, pilotée à l’époque par Bruce McLaren et Chris Amon, devance une GT40 de 1969.
Les plateaux précédents ayant pris du retard, les courses 1 et 2 du plateau 5 se sont déroulées de nuit. La nuit au Mans est toujours spéciale, et ce moment restera longtemps gravé dans la mémoire de Matthieu : la Porsche 917 LH “Psychédélique” (C) filant à pleine vitesse entre Mulsanne et Indianapolis aux côtés de ses “petites sœurs” 908 LH, 910 et 906. Quel saut incroyable dans le passé !
À noter que cette Porsche 908 LH était pilotée par Brian Redman, 54 ans après sa pole position aux 24 Heures de Daytona avec Vic Elford. Son impressionnant palmarès ne se limite pas à l’Amérique, car en 1970, conduite par Gérard Larrousse et Helmut Marko, elle a terminé à la troisième place du classement général aux 24 Heures du Mans.
Une nouvelle venue, la Porsche 917 de Christian LIMMER et Florian FEUSTEL, a malheureusement connu une casse mécanique lors de cette première course, l’empêchant ainsi de terminer la course sur la piste. Suite à cet incident, la voiture a dû être rapatriée par plateau.
Plateau 6 : de 1972 à 1981
Cette période a été marquée par de nouvelles réglementations qui ont attiré des écuries privées au fort potentiel ainsi que de nouveaux constructeurs désireux de concourir pour la victoire. On se souvient notamment des victoires emblématiques de Matra avec Henri Pescarolo (1972, 1973, 1974) et du team Gulf Mirage qui a triomphé en 1975.
Bien que le son strident du V12 Matra ne se soit pas fait entendre cette année, une Mirage M6 de 1972 a tout de même fait une apparition remarquée. Le plateau était également bien garni avec des Porsche 935, 911 3.0 RSR, des BMW M1 et 3.0 CSL, des Ferrari 512 BBLM et autres Ford Capri RS2600.
Cependant, les Lola ont une fois de plus dominé les courses. Que ce soit au sein du plateau 6 au Mans ou lors des courses de CER 2 tout au long de la saison Peter Auto, Maxime GUENAT et Yves SCEMAMA ont rivalisé pour les victoires au volant de la Lola T286 de 1976 #50 et de la TOJ SC304 1976 #17.
Classement général Plateau 6 Mans Classic 2023
1. Maxime GUENAT – Lola T286 1976 #50
2. Nicolas MINASSIAN – Lola T298 1979 #68
3. Henry FLETCHER – Chevron B26 1976 #18
Après un début de week-end très nuageux, voire pluvieux à certains moments, tout le monde espérait un lever de soleil pour débuter ce dernier jour de la meilleure des manières. Au lever du jour, la deuxième course du plateau 6 a débuté…
Bien que timide les premiers instants, le soleil a gagné en intensité au fils du temps pour notre plus grand plaisir.
La BMW M1 Procar Art-Car réalisée par Walter Maurer pour les 24 Heures du Mans 1981, reprend les sites emblématiques de la ville de Munich. Elle est conduite par le prince Leopold de Bavière comme en 1981 !
Au contraire de cette Porsche 934/5 dont le moteur semblait malheureusement être en train de nous quitter, lorsqu’elles sont bien réglées ces autos promettent de longues et impressionnantes flammes…
La troisième course du plateau 6, et dernière de cette édition 2023, a été riche en intensité au sein du clan Equipe Europe. Parti de la deuxième ligne, Yves SCEMAMA a rapidement pris la tête de la course devant les Lola. Cependant, alors qu’il semblait se diriger vers une nouvelle victoire, un problème technique l’a contraint à ralentir dans les dernières minutes. Il a alors chuté au classement, abandonnant la tête à Maxime GUENAT, qui avait déjà remporté une victoire samedi.
Malgré cela, la tension est restée palpable sur le muret des stands, car Nicolas MINASSIAN, actuellement deuxième au classement général du plateau avec sa Lola T298, s’approchait rapidement de la tête de course détenue par Maxime GUENAT. Les derniers instants de la course ont été empreints de suspens, jusqu’à ce que la Lola T286 #50 franchisse le drapeau à damier avec quelques précieuses secondes d’avance sur son poursuivant, remportant ainsi le classement général.
Cette victoire a été saluée par un mélange de soulagement et d’excitation par toute l’équipe, témoignant de l’intensité des compétitions au Mans Classic 2023.
Les courses historiques comme celles-ci continuent d’incarner la passion et la détermination des pilotes et des équipes, tout en rendant hommage à l’histoire glorieuse du sport automobile. Merci à tous les propriétaires, pilotes, mécaniciens et à l’organisation de continuer de faire vivre ces automobiles comme il se doit.
Texte et crédit photos @ Matthieu Bourgeois (@thecarspots)
