10 questions posées à Denis Donkervoort
Actualité Donkervoort

10 questions posées à Denis Donkervoort

Denis Donkervoort
Denis Donkervoort

Lors de la présentation de la Donkervoort D8 GTO-JD70 (lire ici),  Denis Donkervoort s’est exprimé sur le futur de la marque de voitures de sport créée par son père Joop.

Quel est l’avenir des constructeurs de petite série comme Donkervoort avec les tests WLTP et la norme EU 7 ?
Denis Donkervoort : « Les exigences en matière d’homologation rendent certainement la vie très difficile aux constructeurs de petites séries. Autrefois, la différence entre les réglementations applicables aux petites séries et aux grandes séries était beaucoup plus importante qu’aujourd’hui. C’est pour cette raison que nous devons avoir une relation solide avec un constructeur de grande série qui peut nous soutenir techniquement dans ce domaine. En retour, nos connaissances sur les structures légères suscitent beaucoup d’intérêt de la part des fabricants de grandes séries. Cela crée une situation gagnant-gagnant pour les deux parties. »

Où sera Donkervoort en 2030 ?
DD : « Au cours de la dernière décennie, nous sommes devenus une marque de supercars exclusives de haute technologie. Notre nouvelle société EX-CORE Technologies nous permet de développer nos voitures d’une manière qui nous place en avance sur le “courant dominant”. Nous aimerions poursuivre notre croissance dans cette voie et étendre notre présence dans l’industrie automobile. »

Denis Donkervoort
Denis Donkervoort

Quand proposerez-vous un modèle avec conduite à droite ?
DD : « Notre plateforme asymétrique actuelle ne nous permet pas de développer une conduite à droite. Nous nous réjouissons du jour où nous aurons un concept dans lequel une conduite à droite pourra être intégrée. »

Vendrez-vous un jour des voitures aux États-Unis ou en Chine ?
DD : « Actuellement, nous avons quelques voitures en production qui seront expédiées aux États-Unis. Ces voitures seront immatriculées en tant que voitures de circuit et/ou de démonstration. La demande en provenance des États-Unis est extrêmement forte et nous aimerions pouvoir y répondre le plus rapidement possible ! »

Joop et Denis Donkervoort
Joop et Denis Donkervoort

Pourquoi la boîte de vitesses de la JD70 ne comporte-t-elle que cinq vitesses ?
DD : « Le poids est un facteur déterminant chez Donkervoort. C’est même le facteur le plus important. Certains constructeurs automobiles parlent de poids, mais nous sommes obsédés par ce sujet. L’utilisation d’une boîte de vitesses à cinq rapports permet de maintenir le poids total de la voiture aussi bas que possible, la boite de vitesses ne pèse que 23 kg. Cette boite associée à un rapport de transmission finale relativement long et à l’énorme couple que produit le cinq cylindres, s’est avérée être une combinaison gagnante. Nous utilisons la technologie pour atteindre nos objectifs, si une boîte de vitesses à six ou sept rapports atteignait mieux nos objectifs, c’est ce que nous utiliserions. »

Pourquoi ne pas utiliser de boîte de vitesses robotisée avec changement de vitesse au volant ?
DD : « Nous disposons d’une boîte de vitesses séquentielle avec la possibilité d’ajouter un système de palettes au volant pour la JD70. Ce système n’est toutefois conçu et développé que pour une utilisation sur circuit, le but étant là de réaliser les meilleurs temps au tour. Passer les vitesses est très facile avec notre boîte manuelle car elle fonctionne avec un système de talon pointe automatique et un système de passage des vitesses à plein régime. Notre boite de vitesse manuelle a plus d’un tour dans son sac. De plus, le long rapport de transmission finale et le couple élevé du moteur nous permettent d’utiliser très peu de vitesses, cela permet de moins changer de vitesse et de limiter les pertes de temps. Par exemple, nous n’utilisons que les 3ème et 4ème rapports sur le circuit rapide de Spa-Francorchamps, et nous ne changeons de vitesse que 7 fois par tour ! »

Denis et sa sœur Amber Donkervoort
Denis et sa sœur Amber Donkervoort

Pourquoi  ne pas opter pour une motorisation hybride comme McLaren ou Koenigsegg par exemple ?
DD : « Les batteries nécessaires pour libérer le potentiel d’une propulsion hybride sont beaucoup trop lourdes (et beaucoup trop grosses) pour le moment. La plupart de nos concurrents utilisent principalement la technologie hybride pour réduire leurs émissions de CO2. Comme notre poids total est d’environ 700 kg, nos émissions de CO2 sont déjà faibles (191 g) et nous n’avons donc pas encore besoin de la technologie hybride. »

Y a-t-il une électrification possible dans votre avenir ?
DD : « Comme tous les autres fabricants, nous sommes très attentifs à ces nouvelles technologies. Nous n’exclurons jamais la possibilité d’une Donkervoort entièrement électrique, mais notre priorité est de conserver et d’améliorer le plaisir de conduite. Notre groupe cible actuel demande des moteurs à combustion, non seulement pour leurs performances, mais aussi pour les émotions qu’ils procurent aux conducteurs. Dès que les technologies électriques seront en mesure de fournir des émotions similaires, nous reconsidérerons leur place dans notre avenir. »

Donkervoort family with son Denis, daughter Amber, mother Marianne and father Joop (Ronald van den Heerik)
Donkervoort family with son Denis, daughter Amber, mother Marianne and father Joop (Ronald van den Heerik)

Quels sont vos principaux concurrents ?
DD : «  Nous répartissons nos principaux concurrents en trois divisions : les concurrents dont la philosophie est similaire à la nôtre (poids léger et conduite pure) comme Dallara (Stradale), BAC (Mono), KTM (X-bow), les concurrents performance/prix comme Porsche (GT3 RS), Ferrari (488 Pista), McLaren (720S)  et les concurrents en technologie/exclusivité tels que Pagani, Koenigsegg. »

Quelle serait le chrono de la JD70 sur le Nürburgring, une estimation en tête ?
DD : «  En 2004, notre Donkervoort D8 270RS a réalisé un temps au tour de 7’14’’. La JD70 devrait être nettement plus rapide que cela. Peut-être devrions-nous essayer… »

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