Avec la DS Numéro 8, la marque premium du groupe Stellantis veut à tout prix faire oublier la DS 9. Fini la berline statutaire à l’ancienne, place au SUV coupé. Avec ce nouveau modèle, pensé comme plus statutaire, la marque passe à la vitesse supérieure et semble gagner en maturité dans son design. Nous avons pris le volant de la version Étoile Long Range, forte de 245 chevaux et offrant jusqu’à 750 kilomètres d’autonomie.

La DS Numéro 8 fait sa révolution
Premier élément qui surprend sur la dernière DS : l’absence — ou presque — de chrome. Mais où sont-ils passés ? Que les amateurs de clinquant se rassurent : un fin jonc chromé habille subtilement le vitrage latéral du véhicule. La face avant, quant à elle, gagne en sobriété grâce à l’adoption d’un nouveau design spécifique à cette berline électrique.
Les projecteurs, très fins, arborent une signature dite « point de perle », composée de huit LED. Clin d’œil à la DS 3 de 2009, la DS Numéro 8 conserve une signature lumineuse verticale : les DS Lightblade, qui semblent déborder du pare-chocs à angle droit au niveau des projecteurs. Oui, l’angle paraît tranchant, mais il a une fonction aérodynamique bien réelle. Quant à la calandre, elle devient lumineuse et prend désormais le nom de DS Luminascreen.
Le design de la DS Numéro 8 (lire ici) s’inspire clairement du concept Aero Sport Lounge, dévoilé en 2020, juste avant la pandémie de Covid-19. Ce SUV coupé marque ainsi le passage en série d’un concept annonciateur du style DS pour la décennie 2020.

La DS Numéro 8 est loin d’être compacte
Aux oubliettes, les formes torturées des précédents modèles comme la DS 4 (lire notre essai ici), et surtout la DS 3. Place à une voiture plus épurée, dans l’esprit de la DS 7 (lire notre essai). La silhouette apparaît à la fois légère et puissante. Le vitrage est fin et élancé. Si la voiture peut paraître assez compacte en photo, la DS Numéro 8 mesure tout de même 4,82 m de long, 1,90 m de large et 1,58 m de haut. Par ailleurs, DS opte pour des poignées de portes rétractables à l’avant et des poignées intégrées dans le vitrage à l’arrière, pour alléger visuellement la ligne.
L’arrière tronqué adopte des feux en forme de « T » — les DS Lightblade — avec une grande partie verticale et un motif interne façon écaille. Avec son physique de bicorps, la voiture conserve un hayon… et pas des moindres ! Celui-ci se lève très haut : jusqu’à 1,85 m sous les plastiques du hayon. Pas de risque de se le prendre façon coup de tête de Zizou (vous avez la réf, j’espère).
Le Bi-ton étendu… comme chez Mercedes
Parlons un peu de la teinte, et particulièrement du bi-ton étendu. Il s’agit ici d’un capot noir, appliqué selon un procédé proche du jet d’encre, avec une précision de quelques millimètres, un raffinement déjà aperçu sur la Mercedes-Maybach SL.

Et notre cure de détox, alors ? Disons que chez DS, on a compris une chose : trop, c’est trop. Et quand c’est trop… ce n’est pas Tropico, c’est juste trop. Moins de chrome, moins de lignes torturées et inutiles, plus de surfaces lisses : bref, un design plus sobre, plus élégant.
L’une des critiques récurrentes envers DS concernait justement un style jugé trop « asiatique », trop ostentatoire, parfois même caricatural. Avec la DS 3 comme vilain petit canard de la gamme, la DS Numéro 8 prend le contrepied total. Elle incarne un design qui semble avoir gagné en maturité et en raffinement.

A bord, une atmosphère premium
Le dessin du mobilier avait déjà été annoncé il y a quelques années via un concept — ou une maquette — et le voici désormais en version de série. Le mobilier est vertical, mais ce qui surprend, c’est l’aspect monobloc du tableau de bord. DS a voulu créer une continuité visuelle, sans rupture entre les différentes pièces qui le composent. On découvre ainsi un revêtement en cuir avec son point perle, des inserts façon laiton ornés du motif clou de Paris, du plastique moussé, etc. Tout est harmonieusement lié, et c’est une vraie réussite. D’ailleurs, l’assemblage est excellent : on ressent immédiatement une véritable impression de luxe à bord.

Même constat pour l’écran d’infodivertissement central de 16 pouces, qui semble flotter au-dessus de la planche de bord. Mais le plus surprenant reste l’effort porté sur la fluidité du système Iris, qui étonne positivement. Stellantis semble avoir entendu les critiques, en optant pour une interface moins surchargée, plus intuitive, avec un graphisme allégé. Et ça change tout.
La console centrale adopte une architecture aérienne avec un espace de rangement en dessous. Une bouteille d’un litre aura toutefois du mal à s’y loger, dommage. On regrette également que notre exemplaire soit équipé d’un chargeur à induction qui a tendance à surchauffer, rendant la console brûlante au toucher. Heureusement, entre les sièges, on retrouve un rangement réfrigéré très pratique. Moins convaincant : le porte-gobelet placé juste devant le sélecteur de vitesses, peu ergonomique à l’usage.
Et justement, parlons du sélecteur de vitesses. C’est, à titre personnel, mon plus gros regret. On reconnaît immédiatement un élément issu de la banque d’organes… Peugeot. Un choix fonctionnel, certes, mais qu’on aurait aimé voir remplacé par une pièce plus exclusive, à l’image du positionnement haut de gamme revendiqué par DS.

A l’arrière entre limousine et coupé
À l’arrière, on profite de portes à large ouverture, ce qui facilite grandement l’accès à bord. Mais une fois installé sur la banquette, le bilan est plus mitigé. C’est un peu mi-figue, mi-raisin : il y a de la place pour les pieds, mais la hauteur du pack batterie impose une position avec les genoux légèrement relevés. La banquette, inclinée à 30 degrés, se montre confortable, bien que plus ferme que les sièges avant.

Le principal souci vient du pavillon très élancé : les passagers mesurant plus d’1,80 m risquent de « fusionner » avec le toit s’ils posent leur tête contre l’appuie-tête. En revanche, en avançant légèrement la tête (sans s’appuyer), on retrouve un peu plus de marge au niveau de la garde au toit. C’est donc une question de posture… ou de taille.
C’est dommage, car l’arrière reste agréable pour deux passagers… voire trois, grâce à un plancher parfaitement plat. On retrouve également un accoudoir central bien rembourré, très moelleux. Mais là où la DS Numéro 8 impressionne, c’est par son coffre : une vraie soute d’Airbus A380, avec pas moins de 620 litres de volume et une profondeur de 1,16 m (de la banquette au seuil de chargement). Idéal pour la mafia, mais surtout pour les vacances. À noter également la présence d’un double fond, parfait pour les câbles de recharge ou quelques valises supplémentaires.

Sur la route, un rythme pépère pour la DS Numéro 8
Nous avons pris le volant de la DS Numéro 8 Étoile Long Range, équipée d’un moteur électrique développant 245 chevaux, pour une autonomie annoncée de 750 kilomètres… sur le papier. DS promet une consommation mixte de 15,9 kWh/100 km, rendue possible notamment grâce à un pack batterie d’une capacité de 97,2 kWh.
Côté performances de charge, rien de révolutionnaire. DS annonce une puissance de recharge maximale de 160 kW, avec un passage de 20 à 80 % en 27 minutes. Des valeurs dans la moyenne du marché, mais déjà dépassées par de nombreux concurrents, notamment les constructeurs chinois, qui font mieux sur ce point.

Le petit volant en forme de « X » est une bonne surprise : très ergonomique, avec une excellente prise en main. Les commandes tombent parfaitement sous les doigts, rien à redire à ce niveau-là. Avec 245 chevaux sous le capot, on pourrait s’attendre à un comportement un peu plus dynamique… mais non. La DS Numéro 8 préfère la ouate, la douceur, et un rythme de sénateur… comme la DS 9 (lire notre essai ici). Tout porte à croire que les performances ont été volontairement contenues pour favoriser une faible consommation et préserver l’autonomie.
Cela dit, la berline reste très agréable à conduire. Les accélérations sont douces, progressives, jamais brutales. Que l’on soit à l’avant ou à l’arrière, on profite surtout du confort exceptionnel offert par le châssis, peu importe le mode de conduite ou l’état de la route. Côté autonomie réelle, on tablera plutôt sur 600 à 650 kilomètres — ce qui reste très correct.
À l’arrière, on profite d’un immense toit panoramique aux dimensions généreuses, tandis qu’à l’avant, les sièges façon bracelet de montre offrent un excellent maintien et un vrai confort. Notre essai, entre les routes sinueuses du Haut-Jura et de la Suisse, n’était pas forcément le terrain de jeu favori de cette grande berline. Et pourtant : la DS Numéro 8 s’en est sortie avec les honneurs. Une vraie limousine, confortable, même dans les virages.

Bilan : DS devient mature
Durant notre essai, nous avons relevé une consommation comprise entre 19,5 et 22 kWh/100 km. Un chiffre finalement assez proche des 15,9 kWh/100 km annoncés par le constructeur, compte tenu du gabarit et des conditions de roulage. DS semble avoir compris que « trop, c’est trop » et qu’un véhicule de ce segment doit être plus épuré, plus mesuré.
Moins de chrome, moins de lignes torturées, moins d’excès : l’enfant terrible de Stellantis semble avoir retenu la leçon. Même dans le luxe, on ne fait pas n’importe quoi. Le « Desigual » de l’automobile — si vous n’avez pas la ref’, c’est une marque de vêtements connue pour son style tape-à-l’œil — amorce une transformation. La DS Numéro 8 devient plus sage, plus sobre, et surtout : plus crédible en tant que produit haut de gamme.
Après les excès de la DS 3, DS revient avec une voiture au design encore atypique, certes, mais bien plus cohérent. On est quelque part entre le haut de gamme d’une Citroën des années 2000 et l’élégance d’un modèle 2025. On aimera ou on détestera, mais une chose est sûre : la DS Numéro 8 a enfin trouvé sa maturité. Et peut, sans rougir, se poser en alternative aux références allemandes.

Côté tarif voici la grille :
- DS N°8 PALLAS FWD 230 ch : 59 200 €
- DS N°8 PALLAS FWD LONG RANGE 245 ch : 63 300 €
- DS N°8 ÉTOILE FWD 230 ch : 66 480 €
- DS N°8 ÉTOILE FWD LONG RANGE 245 ch : 70 900 €
- DS N°8 ÉTOILE AWD LONG RANGE 350 ch : 74 600 €
- DS N°8 JULES VERNE FWD LONG RANGE 245 ch à partir de 76 600 €
- DS N°8 JULES VERNE AWD LONG RANGE 350 ch à partir de 80 300 €
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