Il parait qu’on ne peut pas plaire à tout le monde. Pourtant, le Festival of Speed (FOS) de Goodwood réussi le tour de force de satisfaire l’ensemble des passionnés d’automobiles ! Fans de F1 ? Mordus des 24H du Mans ? Fascinés par toutes les nouvelles supercars ou nostalgiques des autos historiques ? Vous serez tous comblés par un voyage à Goodwood !
Depuis des années, je lis les comptes-rendus dans les magazines avec envie. Le FOS, une montée de 2 kilomètres au cœur de l’immense domaine du Duc de Richmond, devient « The place to Be » le temps d’un week-end. Alors quand ma bande de copains me propose de se joindre à eux pour effectuer ce pèlerinage à l’été 2022, j’ai hésité environ 2 minutes avant de craquer ! Et voici les 10 raisons pour lesquelles je leur serai infiniment reconnaissant de m’avoir embarqué dans cette aventure incroyable !
1. Entre hommages et révélations, les constructeurs envahissent les lieux
Chaque année, un constructeur est mis à l’honneur. En 2022, on fête les 50 ans de la division BMW Motorsport et ce sont 5 autos emblématiques qui sont accrochées sur cette incroyable sculpture devant le château.
En 2022, ce sont aussi les 75 ans de Ferrari. Et pour marquer le coup, la division Classiche a apporté plus d’une dizaine de modèles absolument exceptionnels, des années 50 jusqu’à nos jours.
Du côté de chez Porsche, on a choisi Goodwood pour dévoiler la nouvelle Hypercar Porsche 963 (lire ici) qui visera la victoire aux prochaines 24h du Mans. Mieux, c’est ici qu’elle aura fait ses premiers tours de roues devant un public conquis !
2. Le royaume des Supercars
Si vous suivez de près l’actualité automobile, vous avez dû remarquer à quel point le marché des Supercars est dynamique. Les modèles ultra exclusifs, ultra performants et hors de prix sont de plus en plus nombreux. Toutefois, la probabilité de croiser l’une de ces Hypercars un jour est assez infime … sauf pour celui qui fera le déplacement à Goodwood. Et en plus elles roulent !!
A peine sommes nous arrivés que nous avons assisté au défilé des Supercars avant qu’elles n’entrent en piste. De très bonne augure pour la suite du week-end !
Premiers tours de roues en public pour la très attendue AMG One (lire ici). Si l’auto fascine d’un point de vue technique avec l’intégration du moteur V6 Hybride de F1, je suis resté sur ma faim en termes de style et d’émotion. Il faut dire que la concurrence était rude !
Grosse surprise de voir la Delage D12 prendre la piste et faire entendre son V12 de 7.6l ! Quel charisme !!
A l’opposé du spectre des Hypercars, on retrouve la Lotus Evija (lire ici). Des lignes très fluides et 4 moteurs électriques pour un total de 2000 chevaux.
3. Toute l’histoire de la Formule 1
Passons maintenant au Sport Automobile et sa discipline phare : la Formule 1. Que vous soyez un inconditionnel de la Scuderia Ferrari ou fervent supporter de Williams ou McLaren, que vous soyez nostalgiques des F1 d’antan pilotées par des héros bravant la mort à chaque course ou admiratif de la complexité et la technologie des monoplaces modernes, vous ne pourrez rester insensible à ce plateau de dingue !
Le pilotage de ces monoplaces d’avant-guerre était assurément très physique.
A mi-chemin entre les cigares des ‘60s et les formes aérodynamiques de la fin des ‘70s, cette Ferrari 312 B2 est l’une de mes F1 préférées !
Les années ’80, les moteurs turbo et ces McLaren rouge et blanche… toute une époque !
Après avoir côtoyé les monoplaces historiques, la longueur des F1 modernes interpelle. On comprend mieux les difficultés qu’ont les pilotes à se doubler avec de tels engins !
4. Les reines de l’endurance
L’endurance est également mise à l’honneur avec de nombreuses ex-participantes aux 24h du Mans notamment.
Voir une Ferrari 250 GTO être cravachée de la sorte par son pilote est un moment rare.
Porsche 917K (lire ici), un mythe ! Cette image me fait vraiment penser aux 24h du Mans de l’époque avec des bottes de paille bordant le circuit.
Quelle meilleure représentante du Groupe C que cette Porsche 956 (lire ici) ? Avec 4 victoires consécutives au Mans entre ’82 et ’85, c’est un modèle qui a marqué l’endurance de son empreinte !
BMW au Mans ce sont aussi les McLaren F1 (lire ici) qui étaient motorisées par un V12 bavarois (absente du Mans Classic cette année).
5. La spéciale de rallye
Pour la section rallye, il y a débat au sein des spectateurs. D’abord car il faut marcher un bon moment pour atteindre la spéciale près de la ligne d’arrivée de la course de côte. Et je vous assure que ça grimpe vraiment ! Une fois arrivé au niveau de la forêt, on est accueilli par un gros nuage de poussière soulevée au passage des autos. Mais si l’on fait abstraction de ces quelques désagréments, le spectacle qui s’offre à nous est fabuleux !
L’ambiance au cœur de la forêt est vraiment magique, entre ombre et lumière !
Après la Ford Focus WRC, la Subaru Impreza. Deux montures ex-Colin McRae que je voulais absolument voir rouler. Vœu exaucé !
Quelques mythiques Groupe B étaient aussi présentes en piste comme cette rarissime Ford RS200.
Mais côté rythme, aucune ne pouvait lutter face aux qualités techniques et à l’engagement des pilotes au volant des modernes !
6. Plein d’autres surprises
Avec la F1, l’endurance et le rallye nous avons évoqué les 3 disciplines les plus représentées au FOS. Pour autant, beaucoup d’autres modèles méritent que l’on s’y attarde.
Renault 5 Superproduction qui remporta le championnat de France en ‘87.
Le plateau des motos de Grand Prix était également d’une grande qualité avec notamment ce superbe trio de 500cc – Suzuki, Honda, Yamaha – et leurs décos emblématiques.
Enfin, les « Watatata » des moteurs butant contre le rupteur associés aux crissements des pneus et à la fumée ont ravi les fans de Fast & Furious – dont je fais partie ! – lors des sessions Drift.
7. Un paddock ouvert à tous !
Une fois les démonstrations terminées, les autos retournent au paddock et se laissent admirer par les spectateurs. La proximité avec ces modèles de légendes est absolument incroyable. Les mécaniciens, les propriétaires, les pilotes, tous sont très accessibles et enclin à échanger quelques mots avec les passionnés.
Des voitures mythiques sous des tentes ouvertes à tous, c’est ça le paddock de Goodwood.
Mais la prudence est de mise car autos et motos doivent fendre la foule pour rejoindre la piste.
Ce jeune homme se rappellera longtemps du jour où Jacky Ickx lui signa un autographe sur l’aileron arrière de sa Porsche 936 avant de prendre une photo souvenir !
Revers de la médaille, l’omniprésence des curieux sur les photos ! On ne peut pas leur en vouloir, il est vrai que l’intérieur de cette Delage D12 mérite le détour.
8. De mini expositions hallucinantes
Au-delà de la piste et des paddocks, c’est tout le domaine qui est envahi par des voitures toutes plus extraordinaires les unes que les autres ! Quel bonheur de déambuler au cœur de ces espaces, une barquette de frites à la main – avec une glace ou un appareil photo ça marche aussi – et détailler toutes ces pépites.
Ah l’espace Cartier… Une LaFerrari, une F50 & une Enzo, c’est déjà beau. Mais imaginez qu’il y avait également une F40, une 288 GTO, 4 McLaren F1 … une vraie folie !
Puisqu’on est chez les bijoutiers, Roger Dubuis expose un alignement Lamborghini Essenza SCV12 / Huracan Supertrofeo Evo 2 du plus bel effet !
Et surtout, surtout, ne pas oublier d’aller faire un tour au parking VIP !!
9. A la recherche des trésors de Goodwood
Parce qu’il y en a vraiment partout, il faudrait une organisation quasi militaire – et probablement les 4 jours pleins du Festival – pour être certain de n’avoir rien loupé. Pour celui qui se laisse guider par son instinct, il est assez grisant de dénicher quelques pépites au gré des allées moins passantes.
Passage ultra rapide à l’Electric Avenue pour apprécier la bonne bouille du concept Renault 5.
Joli restomod de Porsche 928 de la société française Nardone Automotive qui a le bon goût de conserver un V8 essence porté à 400ch.
Enfin, pour les plus courageux, vous pouvez aussi parcourir les immenses parkings spectateurs à la recherche de votre graal !
10. Une envie folle de revenir !
Au moment de quitter les lieux, vous êtes heureux, rassasié, sur un petit nuage. Durant le retour à la maison, vous repensez à toutes les merveilles que vous avez croisé durant ces 3 jours, ces bolides qui vous faisaient rêver et que vous avez enfin pu admirer de près. Vous vous dites que c’était le voyage ultime à faire une fois dans sa vie. Et puis les jours passent, vous réalisez qu’il manquait quand même quelques voitures pour que le tableau soit parfait, que vous avez zappé tel ou tel espace, que vous auriez dû prendre une place en tribune pour mieux profiter du spectacle en piste, notamment le dimanche avec les nombreux hommages et démonstrations de pilotes de renoms tels que Nigel Mansell, Georges Russel ou Giacomo Agostini. Bref, vous êtes accroc au Festival Of Speed et vous rêvez d’y retourner… cet événement est vraiment addictif !
Cet article aurait pu être une tentative désespérée de résumer cet événement hors norme. Nous aurions pu nous extasier sur l’étonnante performance de la minuscule McMurtry Spéirling électrique qui a battu le record de la montée du FOS avec l’ex-pilote Max Chilton au volant. Finalement, nous avons choisi d’adopter le regard du passionné qui raconte sa découverte du Festival of Speed à ses amis, des étoiles encore plein les yeux ! Espérons que ce parti pris aura su vous transporter outre-manche quelques minutes … en attendant la publication des dates de l’édition 2023 !
Bonus logistique :
Si vous envisagez l’expérience Festival Of Speed, voici quelques conseils :
• Soyez réactifs. Réserver votre logement dès la parution des dates, ensuite ils sont littéralement pris d’assaut. Idem pour les billets lors de la mise en vente.
• Planifiez ensuite le voyage (avion / ferry / train) et la location de voiture puisque Goodwood est à environ 2h de route au sud de Londres. Sur place, tout se passe avec la carte de crédit. Brexit oblige, passeport nécessaire pour aller en Grande Bretagne.
• Lors du FOS, arrivez tôt le matin pour éviter les bouchons et partez un peu plus tard le soir pour profiter des stands désertés par le public.
• Partir en groupe de 4/5 personnes permet de mutualiser certains frais. Comptez entre 800 et 1000€/pers pour le week-end dans ce cas, voyage jusqu’à Goodwood compris.
• Ne pas oublier d’aller manger indien à Bognor Regis, la station balnéaire proche du circuit, afin de profiter d’un peu de calme au bord de la mer.
Crédit photos @ Sylvain Bonato
Et ceci n’est qu’un bref aperçu de l’immensité de l’événement Merci pour tes encouragements très appréciés!
Bravo Sylvain
Comme d’habitude un super reportage qui donne vraiment envie d’y aller ….
Merci infiniment à toi d’avoir organisé cette aventure !!!
Faire le FOS au moins une fois dans sa vie d’automobiliste… c’est une obligation tellement c’est incroyable.
Merci de donner envie de le faire avec ce superbe article
Mission accomplie alors ! 🙂 A la sortie du Festival, je m’étais dit que je reviendrais en 2030 … mais ça risque d’être bien avant en effet. Peut-être pas dès l’an prochain tout de même, je vois un intérêt à “sacraliser” un peu l’événement. Tant pis, je me rabattrai sur Le Mans Classic 😀
Merci Sylvain pour ce partage, on a l’impression de t’accompagner dans les méandres de l’événement ! Et comme d’hab les photos sont magnifiques.
Vivement l’année prochaine alors 🙂