Comme chaque mois d’Avril depuis maintenant 5 ans, j’embarque pour une semaine sur les plus belles routes de France à la quête des plus belles images possibles pendant le Tour Auto. Cette année, notre équipe se compose d’Ilan, mon fidèle copilote, avec qui je voyagerai à bord de l’Abarth 695 Rivale (lire aussi ici), Quentin et Corentin qui emmène avec eux une Abarth 595 Pista, et Jean-Baptiste, Ugo et Julien en BMW 440i. Place au récit !
Jour -1 : L’arrivée des voitures au Grand Palais.
Dimanche, peu avant midi, j’arrive à Paris pour une semaine loin de chez moi. Les premières voitures sont déjà garées non loin du Grand Palais ou attendent sagement, à l’abri dans les camions Cars ou Prévost, l’heure fatidique pour entrer dans le bâtiment de l’exposition universelle de 1897. Je pénètre dans l’enceinte vers 14h alors que les camions commencent à décharger les premiers bijoux qui prendront part au rallye cette semaine. Ford GT40, Shelby Cobra Daytona, Ferrari 275 et autres perles du genre prennent place sous la verrière, étouffant peu à peu les rares visiteurs tant les rayons du soleil réchauffent l’ensemble.
Il est 16h quand les camions finissent de débarquer leurs trésors, il est maintenant l’heure pour les concurrents stationnés à l’extérieur d’accéder à leur emplacement pour l’exposition du lendemain. Les automobiles populaires (Citroen 2CV, Fiat 600, …) côtoient les grosses cylindrées (Ferrari 308 Gr.IV, BMW 3.0 CSL, …) devant les yeux ébahis et les oreilles enchantées du public.
Jour J – L’exposition au Grand Palais.
Le Jour J arrive enfin, toutes les voitures sont installées sous la magnifique coupole vitrée. L’occasion de croiser un bon nombre d’amis, d’encourager quelques concurrents et de connaitre leur ressenti avant cette semaine d’épreuve. C’est aussi le moment de s’attarder sur les détails parfois somptueux de ces belles machines à 4 roues. J’en profiterai surtout pour prendre en main notre véhicule d’essai et réaliser quelques premières images dans quelques uns des spots les plus connus de la capitale française.
Jour 1 – Paris – Dijon-Prenois – Besançon.
Comme il y a deux ans, le départ officiel est établi au Château de Courances, dans un écrin de verdure idéal pour le commencement d’un parcours mettant en valeur le patrimoine français. Les plateaux Competition arrivent les premiers, laissant peu à peu leur place aux plateaux Régularité. Cette première étape du Tour Auto Optic 2000 est, comme très souvent, rythmé par des paysages pittoresque au milieu des champs de colza lors de la traversée de la Bourgogne.
Notre route nous mènera au circuit de Dijon-Prenois pour le déjeuner, où le plateau 4 entre en piste à mon arrivée. Je cours dans un des points de vue les plus “basiques” mais offrant de nombreuses possibilités. Par la suite, la route vers Besançon sera plutôt orientée vers un “test” de notre monture. Seul le coucher de soleil me poussera à me positionner dans l’attente des voitures typées “Régularité”.
Jour 2 – Besançon – La Bresse – Megève.
Encore un réveil (très) matinal pour partir de Besançon en direction du circuit de Bresse, première étape du jour. Les paysages urbains environnants nous poussent à partir un peu plus loin jusqu’à trouver l’endroit parfait peu après Mouthier-Haute-Pierre, sur un perchoir offrant une vue sur toute la vallée de la Loue. Puis direction le pays du poulet de Bresse pour une session circuit avant d’attaquer les Alpes.
Le tracé de ce circuit atypique est assez technique et est surtout caractérisé par une piste bordée d’herbe. La Ford GT40 de Smith devance (encore) largement ses concurrents en Jaguar Type-E (Ward et Lajournade) et en Shelby Cobra (Gill, Caron et Jousset).
Dans un premier temps, la suite de la route nous mène dans le Bugey, avant d’aborder le col des Aravis. Là haut, à 1486m d’altitude, on retrouve de la neige dans les épingles menant au sommet. Plus les heures passent, plus la lumière devient stupéfiante, le soleil se couche à travers les montagnes et la lumière orangée illumine l’arrière plan de mes photos, c’est juste magnifique !
Jour 3 – Megève – Lédenon – Avignon.
Comment résumer cette journée … disons que nous avons plutôt profité des routes pour nous amuser au volant de notre petite Rivale que pour faire des images. Seuls quelques endroits repérés par avance nous ont poussé à retirer les mains de nos volants, en particulier ce paravalanche entre Megève et Ugine. Nous rejoindrons ensuite la fin de l’épreuve spéciale du jour pour prendre des nouvelles des autos après le premier effort du jour et pour faire quelques photos d’ambiance.
Avec l’annulation de la deuxième spéciale du jour suite à un accident plutôt grave impliquant une voiture ouvreuse, nous rejoignons directement le circuit de Lédenon pour d’éventuelles images en piste. Ce ne sera malheureusement pas le cas, ni les bords de piste, ni le soleil assommant, ne me motiveront à passer du temps sur le circuit et je reprendrai rapidement la route direction le parc fermé à Avignon.
Jour 4 – Avignon – Couvent Royal Saint Maximin – Aix en Provence.
La journée attaque en direction du Mont Ventoux pour une première spéciale, via le col de Madeleine pour quelques photos des concurrents des plateaux Régularité, désormais premier à partir du parc fermé le matin. On accompagne ainsi une superbe Lancia Stratos Gr.IV de Bédoin jusqu’à la première épreuve du jour, l’occasion d’obtenir de très belles images en mouvement depuis le toit de notre Abarth. Nous arriverons au Couvent Royal de Saint Maximin La Sainte Baume pour l’heure du déjeuner, le cadre y est somptueux et surtout ombragé, un véritable luxe sous ce cagnard !
L’après midi, nous évitons le mythique circuit Paul Ricard pour partir en quête d’un bon emplacement pour assister à la deuxième épreuve chronométrée du jour : Le Grand Caunet. Un passage spectaculaire de la GT40 de Smith/Cottingham, tout en travers en sortie de virage, une frayeur pour une Jaguar XK dont le disque arrière droit fume de manière continue et enfin le coucher de soleil sur les dernières voitures du plateau Compétition (DeTomaso Pantera, BMW 3.0 CSL, …). La journée se termine à l’Arena du Pays d’Aix où les voitures se refont une beauté (mécanique) et les pilotes peuvent enfin se détendre un peu … désormais seule une étape les séparent de l’arrivée, et non des moindres.
Jour 5 – Aix en Provence – Nice.
Et voilà la dernière et plus grosse journée du Tour Auto pour nous, avec un programme ambitieux que nous n’arriverons pas à tenir jusqu’au bout. Le parcours nous mène à travers les villages perchés du Sud de la France avec un pitstop pour le petit déjeuner à la boutique Optic 2000 des Arcs.
Nous rejoindrons la fin de la première des trois épreuves du jour avant de partir rapidement en direction du Château de Taulane où les concurrents reprendront des forces avant la dernière demie journée . Quelques images plus tard, nous nous mettons en route pour, sans doute, la plus belle route du parcours 2018, la départementale D2 au dessus du village de Gréolières, avec sa route à bord des falaises traversant les massifs rocheux par endroit.
Avec pour but de rejoindre le Turini avant les premiers concurrents, nous croisons malheureusement les ouvreuses au niveau de La Turbie (au dessus de Monaco). En entamant le col depuis Sospel, nous rencontrons les premiers concurrents des plateaux Régularité en sens contraire, cela nous forcera à nous arrêter avant même d’avoir atteint le sommet. Il s’agira de notre dernier spot photo de l’édition 2018 et les enchainements d’épingles nous raviront pour nos dernières images du rallye, avant Nice.
A notre arrivée Place Massena, en terres niçoises, nous apprenons la nouvelle de l’abandon de la Ford GT40, suite à une casse de boite de vitesse dans la dernière épreuve, et la victoire de l’équipage suisse Favaro/Badan à bord de la Lotus Elan 26R n°211. Il faut remonter en 2010 pour trouver une Elan sur la première marche du podium avec un pilote bien connu si vous suivez les aventures d’AutomotivPress : Jean-Pierre Lajournade. En attendant, voici une photo de l’équipage gagnant de cette édition 2018 du Tour Auto !
Bilan de cette semaine d’épreuve.
Avec un parcours nous menant à l’Est, cette édition 2018 a tenu ses promesses avec des routes toujours aussi agréables à rouler et des paysages sublimes. Je désignerais très surement la cinquième étape comme étant ma favorite cette année, avec des routes variées, vallonnées et longeant des parois rocheuses. Il est toutefois vrai que la troisième étape a été la plus agréable pour profiter du comportement routier de notre voiture.
Toutefois je dois avouer être déçu par un point : d’année en année, le plateau s’ “appauvri” en ce qui concerne les voitures d’exception (la spéculation sur la valeur de ces véhicules en est la cause). Heureusement pour nous, cela est compensé par des itinéraires toujours aussi exceptionnels, que nous contournons certaines fois (à contrecoeur) par d’autres routes toutes aussi passionnantes, dont je vous ferais part dans un prochain article concernant notre essai de l’Abarth 695 Rivale (et de la 595 Pista).
Crédit photos : Joris Clerc ©