En 2020, Audi a décidé de retoucher son modèle A5. Des évolutions cosmétiques légères, mais c’est dans la partie technique que les choses évoluent le plus. Nous sommes donc parti essayer la nouvelle S5, passée au diesel. Sacrilège ou choix logique ?
Il y a des voitures qu’on ne se lasse pas de croiser dans les rues au fil des années. C’est le cas de cette Audi A5. Un beau coupé, aux proportions équilibrées, avec juste ce qu’il faut d’agressivité pour ne pas perdre en élégance. A en croire nos rues, je ne suis pas le seul à avoir pensé cela depuis la première génération apparue en 2007. Suite à cette première version, le constructeur est entré dans la mode des berlines coupé avec la déclinaison Sportback.
Et aujourd’hui, c’est dans la toute dernière version de cette A5 Sportback que nous allons découvrir la région d’Anvers. Mais pas n’importe quelle A5, dans sa déclinaison sportive S5 qui passe au diesel, créant de nombreuses remarques sur les internet !
Pourquoi retoucher un design séduisant ?
On le sait tous, les évolutions stylistiques chez Audi sont toujours légères. La marque fait évoluer ses fondamentaux sans révolutionner. C’est encore une fois cette recette que la marque applique au lifting de cette nouvelle A5.
On ne leur en voudra pas puisqu’à la base, la voiture est particulièrement réussie, avec une ligne élégante et musclée. Alors au menu de cette S5 2020, les amateurs de la marque auront noté la calandre élargie, en alvéole (lamelles sur S5), ainsi que les (très discrètes) 3 petites prises d’air au dessus, comme vu sur l’Audi A1, par exemple. Pour la version S5, les pare-chocs adoptent de nouvelles formes plus dynamiques.
L’autre évolution majeure de ce restyling, c’est l’adoption des phares Matrix Led avec la nouvelle signature lumineuse de la marque.
A l’intérieur, même recette, où on notera la disparition de la molette à côté du levier de vitesse, au profit de l’écran tactile, qui affiche désormais une taille de 10,1 pouces (full HD). L’interface est redessinée et s’accorde désormais avec le reste de la gamme. Au niveau de la qualité de l’écran pas grand chose à redire, la réactivité est égale à un smartphone, les contrastes parfaits.
Les équipements technologiques sont toujours aussi impressionnants, avec désormais la possibilité de démarrer la voiture avec son smartphone Android, ou bien encore la compatibilité avec le système Car to X.
Ce système, qui va se démocratiser dans les grandes capitales dans les années à venir, permettra aux voitures d’avoir accès aux signalisations. De cette manière, elles pourront anticiper un feu rouge et ralentir afin de ne jamais être à l’arrêt par exemple. Actuellement, il n’est disponible que dans quelques villes comme Ingolstadt, Berlin ou Las Vegas.
Bon à savoir si vous emmenez votre Audi A5 dans votre prochain voyage aux USA.
Sous le capot
Comme vous l’aurez sûrement lu l’année dernière, les Audi S5 sont désormais motorisées par un V6 3.0 TDI en Europe afin de respecter les normes de Co2. Le V6 essence reste disponible sur d’autres marchés cependant.
Nous sommes donc en présence d’un moteur qui développe 347 ch à 3750 Tr/min (!), soit 7ch de moins que l’essence, et un couple faramineux de 700 Nm disponible de 2500 à 3100 Tr/Min (+200 Nm par rapport à l’essence).
La nouveauté se situe au niveau du système de micro-hybridation 48V. Celui-ci sert, bien entendu, à baisser les consommations (0,4l/100km). Couplé à l’alterno-démarreur, il permet au moteur de proposer un start & stop qui fonctionne en roulant jusqu’à 160 km/h ! En cas d’absence de sollicitations, le moteur peut donc se couper sur autoroute afin d’économiser de l’énergie.
Mais cette micro-hybridation permet surtout de doter la S5 d’un turbo électrique. Il se situe au plus près du moteur dans l’admission. De cette manière, il peut comprimer l’air avant l’entrée en action du second turbo mécanique situé sur l’échappement. Mais nous en reparlons tout de suite dans la partie suivante !
Direction Anvers
Les présentations étant faites, il est désormais temps de quitter la gare de Bruxelles afin d’aller chercher LE spot sympa sur le port d’Anvers. Pression sur le bouton cerclé de rouge (nouveauté 2020 sur S5 !), le moteur prend vie sans aucunes vibrations (merci l’alterno-démarreur).
Notre modèle Bleu Turbo est bardé d’options, avec notamment de très belles jantes de 20 pouces, et la suspension pilotée (prix de notre version 101 000eu). Mode confort enclenché, la sortie de la ville se fait en douceur, la boite Tiptronic 8 rapports enchaîne les vitesses calmement. Bon soyons honnête, à chaque démarrage au feu rouge, le moteur ne peut trahir son carburant.
Mais par contre, dès cette phase passée, l’échappement actif donne de la voix et on jurerait avoir un V8 essence. Le son devient rauque et sourd (sans être prise de tête) et glougloute comme on aime. Petit anecdote, dans le MMI, vous ne trouverez pas de mode “Sport” pour mettre l’échappement en mode sonore, mais le terme “Marquant”. Pourquoi pas.
Nous voilà à l’entrée de l’autoroute, l’occasion de mettre pied au plancher pour juger des capacités d’accélérations de cette version diesel.
Et je dois dire que j’ai été scotché au sens propre comme au figuré !
Ce turbo électrique n’est pas là pour la figuration et en effet, il procure une poussée immédiate. A tel point que l’on sent presque un “temps mort” lorsque le second turbo entre en action. Les 120 km/h sont atteint en une fraction de seconde. Pour rappel, le 0 à 100 km/h est donné pour 4,8s.
La suite du trajet est malheureusement principalement constitué d’autoroute ou de nationales particulièrement droites. Il ne m’a donc pas été possible de juger du comportement routier et notamment de la transmission Quattro qui propose un mode sport pour répartir le couple plus sur l’arrière.
Il serait intéressant de pouvoir en juger sur des routes plus sinueuses. Mais les différents mode de conduite étant particulièrement probant au niveau de la suspension et de la direction, nul doute que ce changement au niveau de la transmission doit se ressentir.
L’heure de rendre les clés.
La journée touche à sa fin et au moment de rendre les clés, il est temps de réfléchir à cette version. De nombreux amateurs de sportives ont crié au scandale lors de l’annonce du passage au diesel, moi le premier.
Mais je crois que c’est surtout parce que je prêtais à ces autos, un rôle qu’elle ne devait pas avoir. Je me rends compte désormais, que l’Audi S5 doit être considérée comme une GT, une voiture à tout faire dans le confort, le style et la technologie, et non comme une voiture de sport. Pour cela, Audi propose la gamme RS.
Enquiller les kilomètres au volant ne sera jamais une corvée, elle sait être très confortable, quasi autonome sur autoroute. Malgré tout, Audi a su lui redonner une âme avec cet échappement qui sonne comme un moteur essence et cette poussée toujours aussi impressionnante.
Bon et puis elle est sacrément belle, alors on peut tout lui pardonner…
Merci beaucoup à Audi France pour cette invitation.
