Essai BMW 435i Gran Coupé : Elégance grand format
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Essai BMW 435i Gran Coupé : Elégance grand format

BMW 435i Gran Coupé
BMW 435i Gran Coupé

Les BMW ont souvent été des automobiles racées, cependant au gré de la conquête de nouvelles niches, le design de la marque a parfois été mis à rude épreuve. Avec la série 4 Gran Coupé, il est de nouveau possible de s’offrir une bavaroise aussi spacieuse et pratique que belle.

BMW 435i Gran Coupé
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Le premier grand changement apporté par cette dernière génération de la « petite » familiale BMW est sa dénomination : fini la déclinaison des séries 3, désormais c’est en deux familles que la gamme se divise. La série 3 en berline quatre portes classiques, break… et – avis personnel – “cachalot” Gran Turismo ; la série 4 en cabriolet, coupé 2 portes et berline cinq portes. C’est bien de cette dernière dont je vais vous parler aujourd’hui.

BMW 435i Gran Coupé
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S’il est facile de se perdre dans les nomenclatures, il est évident que la Gran Coupé dispose de nombreux atouts esthétiques pour faire la différence. Là où la série 3 berline semble ramassée sur elle-même, la série 4 fait valoir son profil étiré. Dans la finition M Sport de la version essayée, affublée d’une magnifique peinture « carbonschwatrz » (bleu nuit), l’auto paraît particulièrement basse et nerveuse. Le boomerang servant à évacuer l’air, situé juste derrière le passage de roue avant, ajoute une touche de dynamisme complémentaire à ce profil extrêmement sportif. Je ne peux pas m’en cacher, je trouve l’auto splendide. Si c’est vraiment le profil qui fait la spécificité de cette version, la face avant, partagée avec la série 3 est elle aussi très réussie. Les feux sont expressifs sans pour autant se montrer inutilement agressifs, le bombage du capot fait de son côté espérer une mécanique de feu.

BMW 435i Gran Coupé
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Ce premier coup d’œil est donc favorable et le style gagne encore en intensité une fois que l’on ouvre les portes. A l’avant comme à l’arrière, l’absence de montants en rajoute une couche sur le côté exclusif de la voiture. C’est certainement la première fois qu’une portière m’apparaît aussi désirable…

BMW 435i Gran Coupé
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Une fois n’est pas coutume, je dois bien ici parler de l’habitabilité. En bon père de famille, je dois transbahuter régulièrement femme et enfants. Estimant que pour une cellule familiale constituée de 4 individus il n’est pas obligatoire de s’infliger la vie en monospace et n’étant pas par ailleurs partisan de SUV puisqu’en général j’évite de me garer à cheval sur les trottoirs, c’est naturellement vers les berlines que je me tourne. Et là il faut bien avouer que souvent, le choix est cornélien : une berline au style dynamique en abandonnant l’idée de rentrer la poussette dans le petit coffre ou bien une bétaillère au volume de chargement adapté mais au style pachydermique (on en revient à la GranTurismo pour rester chez BMW) ? Et là : Miracle ! La marque à l’hélice a réussi avec la Gran Coupé à proposer une auto magnifique, d’un gabarit raisonnable (4 m 64, soit près de 20 cm de moins qu’une Peugeot 508) dotée d’un coffre plus qu’acceptable et d’espace aux jambes raisonnable pour les passagers à l’arrière. Bref, le meilleur des deux mondes pour les papas qui n’ont pas encore abandonné tout amour propre !

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Mais bien entendu, c’est à la place du conducteur que l’on est le mieux installé. Calé dans l’excellent siège en cuir, dont les réglages dans tous les sens permettent de se sentir véritablement à l’aise, j’agrippe le volant siglé « M ». Un peu grand et épais ce volant d’ailleurs. La texture de son cuir est assez déroutante, très artificielle. Devant moi un tableau de bord classique avec les deux compteurs (tachymètre et compte-tours). Au centre, une console relativement épurée et qui, à défaut de se montrer originale, n’en est pas moins assez moderne d’aspect. Le grand écran multimédia qui trône au-dessus de la console est bien lisible mais forcément son positionnement nécessite de quitter quelque peu la route des yeux. Le temps de trouver la bonne station radio, la destination pour le GPS ou n’importe quel autre réglage que propose l’auto. A propos de l’interface, j’avoue une nette préférence pour celle de BMW par rapport à celle que j’avais pu tester lors de l’essai de la dernière Audi TT. La navigation est ici bien plus naturelle, facile et intuitive. La molette « iDrive » est facile à utiliser et dispose d’un pavé tactile permettant de dessiner les lettres pour les recherches de destination autant que de correspondant dans le répertoire des contacts. Une très bonne idée qui permettra à chacun de faire selon ses désirs : écrire, sélectionner ou dicter même puisque la reconnaissance vocale est la dernière possibilité pour donner les indications à la machine.

BMW 435i Gran Coupé
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Allez, assez joué avec les gadgets, moteur ! Une poussette sur le bouton de mise en route et le 6 cylindres en ligne bi-turbo de 3L s’ébroue dans un feulement sourd mais malgré tout évocateur. Mode « Eco Pro » pour démarrer. La réponse de la pédale d’accélérateur est molle et le décollage est d’une grande douceur. La voiture s’insère dans la circulation avec une inertie déroutante. Je comprends enfin pourquoi ces conducteurs de BMW à gros moteurs sont lents à démarrer aux feux ou aux stops. Ce ne sont pas forcément des « papy-casquette », mais en mode économique la voiture est véritablement difficile à faire bouger si on adopte la conduite relax qui semble être de mise. Avec un peu d’habitude, j’arrive à anticiper un peu le mouvement mais cela demande à brusquer un peu la bête, à contre-courant de ce que l’indicateur d’économie préconise pour véritablement être efficace.

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Une fois en mouvement par contre, ce mode semble parfaitement adapté à la conduite cool. En environnement urbain style boulevard périphérique, c’est parfait : la voiture se fond dans le flot en harmonie avec les autres véhicules et je me prends à apprécier cette “zenitude”. Il faut simplement se faire au manque de frein moteur. En effet dans ce mode de fonctionnement, la 435i passe en roue libre dès que l’on lâche l’accélérateur. Cela permet de limiter la consommation tout en gardant de la vitesse, mais nécessite de prendre les freins dans une circulation en accordéon là où le fait de rester en prise permettrait de réguler sa vitesse plus facilement.

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Mais bon, il est temps de tester les modes un peu plus adaptés à la mécanique proposée. Je passerai rapidement sur le mode « Confort ». Sélectionné par défaut au démarrage, il ne présente pas vraiment d’intérêt à mes yeux : plus consommateur que le mode Eco Pro et moins fun que le mode « Sport », vous pouvez le zapper d’office !

BMW 435i Gran Coupé
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Mode sport donc… La pédale d’accélérateur gagne en réactivité, la sonorité aussi, mais le tout reste tout à fait acceptable et n’entache en rien le confort général. Par contre pour le conducteur le plaisir commence à pointer le bout de son nez. Le 6 en ligne fait preuve d’une belle allonge et la poussée, à défaut d’être sidérante, est suffisamment forte pour générer du plaisir. Le sentiment qui se dégage d’une accélération « standard », à savoir une sortie de péage au taquet jusqu’à 130 km/h (pas au-dessus bien sûr…) est celle d’un avion de ligne au décollage : une poussée continue et sans à-coups ; merci à l’excellente boite 8 rapports ; rythmée par les envolées à plus de 7000 trs/min du 3L. Pour un voyage en famille sur grand axe, voici très certainement une des meilleures voitures possibles : une grande accélération à chaque relance en mode sport puis, une fois à vitesse de croisière on repasse en Eco Pro pour aider les fleurs à pousser et la couche d’ozone à se régénérer. 🙂

BMW 435i Gran Coupé
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Mais une fois sorti des grands axes, sur une petite route de campagne par exemple, que donne-t-elle cette ballerine de 1 660 kg ? Le responsable du parc presse de la marque m’avait prévenu : « attention, ce n’est pas une sportive, c’est une berline dynamique ! ». Tu parles Charles : avec 306 ch et 400 Nm tu ne vas pas me faire avaler que j’ai un motoculteur dans les mains ? Et loin s’en faut même. Si l’auto n’a pas l’agilité d’une Austin Cooper et encore moins sa taille de guêpe, elle n’est pas non plus du genre à se désunir sur une route sinueuse. Cette 435i génère même plus de plaisir que certaines GTi actuelles qui ne se montrent pas plus mobiles à l’inscription et qui ne bénéficient pas de la cavalerie de la Gran Coupé en sortie de courbe pour donner du piment à la conduite.

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Les conditions de l’essai n’étaient pas idéales : brouillard et route grasse. C’est donc en mode sport avec ESP enclenché que j’ai parcouru ma route Normande de prédilection. Inutile de tenter le diable et de casser la belle auto qui m’est prêtée. Mais même avec la béquille enclenchée, la remise des gaz en sortie de courbe génère une petite dérive du train arrière. Les 306 ch tentant de s’échapper de leur enclos avec une belle vigueur. Si cela ne rend pas l’auto plus efficace, ça force tout de même à rester concentré sur ce que l’on fait. “Cogito, ergo pilotum” : je pense donc je pilote, comme disait Descartes lors de sa victoire lors de la finale de drift 1 644. Cette maxime est tout à fait appropriée à la 435i car si elle reste globalement saine, elle rappelle malgré tout qu’il faut assumer son gabarit si on commence à jouer de la glisse sur route étroite.

BMW 435i Gran Coupé
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Après deux jours de roulage, je me sentirai tout de même assez en confiance pour passer en mode « Sport + » avec ESP déconnecté. L’occasion de jouer un peu au dragster avec des sorties de rond-point en léger contre-braquage et de quelques dizaines de mettre en godille pied au plancher. C’est puéril certes, mais tellement jouissif !

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Bon, un peu de sérieux. C’est pas tout ça de faire le zouave avec un gros moteur mais techniquement il y a quand même encore des choses à dire. Sur la boite par exemple. Celle automatique qui équipe le modèle essayé est certainement la meilleure des unités « non mécaniques » essayées dernièrement. En conduite tranquille elle se montre d’une grande douceur, se faisant totalement oublier. Sollicitée plus sportivement, elle se montre toujours à la hauteur de ce que le pilote attend : agressive, laissant le moteur prendre ses 7 200 tours, nerveuse sans être brutale lors des passages, elle n’est pas à la ramasse non plus lorsqu’il faut rétrograder. Enfin lorsque je décide de passer en mode manuel elle réagit à la demande, restant sur le rapport engagé même à haut régime. Il n’y a guère que la troisième qui a tendance parfois à passer un peu vite toute seule lors d’une forte sollicitation. Mais cela ne perturbe jamais la conduite en donnant le sentiment que la boite réfléchit (mal) à la place du conducteur, contrairement à la boite S-tronic Audi par exemple.

BMW 435i Gran Coupé
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Reste le comportement du châssis. Stable, ne prenant que peu de roulis, il ne souffre pas de sous-virage et réagit de façon prévenante lors du survirage en remise des gaz. La seule limitation reste une fois de plus le poids et le gabarit de l’auto qui mérite certainement un temps d’accoutumance pour aller taquiner les limites. Mais je dois malgré tout me ranger à l’avis de mon interlocuteur : ce n’est pas une sportive. Oh elle se montre vivante et efficace, mais elle n’incite pas à chercher la limite à chaque instant. A vrai dire j’ai du passer 75% de l’essai en mode Eco pro et 25% entre les modes Sport et Sport+. En grande partie parce que la circulation ne nécessitait pas autre chose qu’une conduite tranquille il est vrai. Mais les moments passés à taquiner le joujou n’étaient pas des moments de pure attaque. Il s’agissait plutôt d’instants de conduite rapide à profiter de la relance mélodieuse de la mécanique, parfois en profitant d’un burn gratifiant. Mais l’idée d’aller pointer la corde sur les freins pour faire pivoter l’auto ne m’a pas plus effleuré l’esprit que l’envie de faire cuire un steack à la vapeur. C’est certainement possible mais tout aussi sûrement dénué d’intérêt pour l’ensemble des participants.

BMW 435i Gran Coupé
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J’ai gardé pour la fin le « coup de cœur » de l’essai. Il est sur certaines autos des équipements qui apparaissent immédiatement comme indispensables. La 435i Gran Coupe en a au moins deux. Le premier concerne les feux directionnels. Certes ce n’est pas la première auto à être équipée, mais ce n’est pas une raison pour les bouder ici. La qualité de la vision nocturne que cet équipement apporte mérite à elle seule d’être proposée en équipement obligatoire sur toutes les automobiles. Mais les législateurs vont plutôt nous imposer un ESP sur des citadines de 60 ch…

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Le second équipement magique est l’affichage tête haute. Là non plus il ne s’agit pas d’une première, mais la réalisation est tellement réussie sur la BMW qu’après les trois premières secondes pendant lesquelles on se demande ce que c’est que ce truc qui flotte au-dessus du capot, on est définitivement conquis. Indication de limite de vitesse, vitesse effective de l’auto, régulation, indications pour la navigation, c’est d’une évidence sidérante. Là aussi l’équipement permet de gagner en sécurité du simple fait de ne plus avoir à quitter la route pour vérifier son compteur. D’ailleurs je me suis surpris à respecter les limitations de vitesse bien plus souvent qu’à l’accoutumé avec ce système… Alors que bien entendu d’habitude je les respecte quand même… Ou pas loin… Enfin disons que je ne me fais pas piquer trop souvent par la maréchaussée…

BMW 435i Gran Coupé
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Après trois jours d’essai, j’ai rendu l’auto avec un peu de tristesse. Pourtant il ne s’agit certainement pas de l’auto la plus jouissive que j’ai pu essayer dernièrement, mais c’est peut-être celle avec laquelle je me verrais le mieux vivre au quotidien. Facturée un peu plus de 52 000 € à la base, cette version équipée du pack M et de nombreuses options additionnelles (conciergerie, toit ouvrant…) dépasse allègrement les 73 000 €. Une somme certes mais l’agrément général ainsi que la polyvalence de l’engin justifient largement à mon sens la facture. Bien plus qu’un Audi RS Q3 par exemple qui navigue dans les mêmes sphères avec un positionnement philosophique plus discutable.

BMW 435i Gran Coupé
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Pratique, beau, technologique, homogène, amusant, facile à vivre, le Gran Coupé, dans cette version 435i suréquipée se pose comme la quadrature du cercle pour les pères de famille exigeants. Moins sportif que les versions M de la marque, il sait malgré tout flatter le pilote dans l’âme grâce à son moteur lyrique tout en restant une machine à rouler en toute sérénité. Un Daily Drive idéal en quelque sorte.

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