Essai Citroen DS3 Cabriolet Racing : L’autre voie de l’évolution
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Essai Citroen DS3 Cabriolet Racing : L’autre voie de l’évolution

Citroën DS3 Cabriolet Racing
Citroën DS3 Cabriolet Racing

Au bout de quarante ans, l’évolution de l’espèce semble diverger. Deux nouvelles familles de petites GTi co-exisent avec des différences de plus en plus flagrantes. D’un côté les bourgeoises assagies, performantes et efficaces, mais devenues raisonnables avec l’âge autant au niveau vestimentaire qu’au niveau sentimental. De l’autre, les passionnées qui privilégient encore le plaisir coupable d’aimer faire la fête et de le montrer. La DS3 Racing a clairement fait son choix, surtout dans son exclusive version cabriolet.

Citroën DS3 Cabriolet Racing
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Boulevard de la Mode

La marque DS est officialisée cette année par PSA, ce qui en fait désormais une troisième marque au sein du groupe. Son objectif est de viser le segment premium avec des produits attractifs, modernes et originaux.
La DS3, premier fleuron de ce nouvel acteur n’est plus vraiment une nouveauté, cependant son style ne s’est pas encore démodé à mon sens. Là où ses concurrentes (Mini et Abarth 500 en tête), regardent dans le rétroviseur pour trouver leur personnalité, la française ose jouer une carte novatrice et audacieuse. Cette version cabriolet de la sportive DS3 Racing arbore une peinture noire mat assez jolie (et je ne suis pourtant pas adepte de cette mode). Les extensions d’ailes, béquet avant et extracteur arrière en carbone contrebalançant judicieusement l’aspect général qui aurait pu paraître terne dans d’autres circonstances.
Je ne sais par contre quoi penser de la bande rouge qui court verticalement le long de la portière. Non pas que ce soit laid, mais je n’arrive pas à y trouver un avantage esthétique. Chacun se fera son propre avis.

Citroën DS3 Cabriolet Racing
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Les grandes jantes me paraissent un peu surdimensionnées, d’autant plus qu’elles sont chaussées de pneus taille très basse 215/40 R18. De couleur noire elles aussi (mais brillantes), elles ne paraissent par contre pas particulièrement fragiles (ce que je n’ai cependant pas vérifié, préférant me tenir malgré tout loin des trottoirs). Au final pour ce qui est de l’aspect extérieur, la DS3 Cabriolet Racing est plutôt réussie. Il reste cependant un effort à faire sur la qualité des ajustements carrosserie.

Citroën DS3 Cabriolet Racing
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Passons maintenant à l’intérieur. Là aussi le noir prédomine, une fois de plus agrémenté d’une bande rouge verticale sur le tableau de bord devant le passager. Les occupants sont en tout cas choyés : sièges baquets offrant un confort réel tout en maintenant bien en place, volant réglable autant en hauteur qu’en profondeur permettant de trouver une position de conduite adaptée. Contrairement à nombre de ses concurrentes, je le trouve d’une taille idéale, autant en diamètre qu’en épaisseur. Cerise sur le gâteau, le logo DS3 chromé au centre permet de vérifier que l’on est bien coiffé en toute discrétion. Le levier de vitesse (boite manuelle 6 rapports) tombe lui aussi bien en main avec un pommeau au toucher agréable. L’ensemble ne présente rien de véritablement exceptionnel, mais l’ergonomie générale ne souffre aucune critique et c’est déjà beaucoup.

Citroën DS3 Cabriolet Racing
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La pétillante cousine

Mon essai de la Peugeot 208 GTi il y a quelques mois me laissant craindre une DS3 fade. Empruntant à une banque d’organe commune, en particulier le propulseur, il y avait fort à parier que la petite chevronnée présente les mêmes tares que la Sochalienne, à savoir une mécanique sans saveur et une direction mal calibrée. C’est donc avec bonheur que j’ai réalisé mon erreur dès le premier tour de clé. L’échappement a bien été travaillé par les équipes Citroën Racing, rappelant en un peu plus discret, celui de l’Abarth 595 Competizione. La sonorité grave et pleine donne l’impression de disposer d’un bien plus gros moteur que le 1.6L turbo. Voilà déjà un bon point pour la passion. Une fois en route, la seconde bonne surprise vient de la consistance de la direction : suffisamment lourde, l’assistance est idéalement calibrée et permet au pilote de donner précisément l’angle de braquage souhaité. Elle se montre aussi étonnement informative, particulièrement dans les phases d’accélération ou les effets de couple se font sentir sans devenir gênants.

Citroën DS3 Cabriolet Racing
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Le confort de roulage apparaît ferme à basse vitesse. Pas de quoi maltraiter les lombaires de votre compagne, mais là-aussi suffisamment pour bien mettre en valeur le côté sportif de la citadine. Une fois le rythme augmenté, cette raideur se mue rapidement en efficacité et permet d’avaler avec facilité tous types de routes.
Et les types de routes en question lors de mon essai, vous les trouverez dans le Vexin, autour de la Roche Guyon, spot bien connu des motards et automobilistes de l’Ouest Parisien. Dans cette campagne de bords de Seine, la DS3 CR (vous m’excuserez d’avoir la flemme d’écrire Cabrio Racing à tout bout de champs, d’autant plus que cette appellation manque singulièrement d’originalité) fait preuve d’un bel entrain, enchaînant les virages de façon très neutre et se relançant avec dynamisme dans les lignes droites.

Citroën DS3 Cabriolet Racing
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L’entrée dans les courbes sur les freins est très sécurisante, le train arrière semble s’alléger mais il reste cependant bien ancré au sol, sans louvoyer. L’auto paraît du coup à la fois mobile et stable, ce qui vous semblera certainement antinomique (en l’écrivant cela me paraît étrange aussi j’avoue), mais l’idée est là : le train avant mord dans le bitume, le train arrière accompagne sans vraiment aider. Cela manquera certainement de piment sur piste, mais sur route ouverte ce comportement s’avère sécurisant. La DS3 CR est sur ce point assez proche de ce que proposait il y a maintenant une vingtaine d’année la Renault Clio Williams : une belle précision d’inscription en courbe agrémenté d’un « droit à l’erreur » en cas d’optimisme avéré.

Citroën DS3 Cabriolet Racing
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Passé le point de corde, la DS3 CR est aussi réussie qu’au freinage. Aux approches de la limite, elle devient légèrement sous-vireuse. Mais cette perte de grip sur le train avant se fait de façon très progressive. Les sorties de virages se font du coup très plaisantes car cette légère glisse peut être entretenue pour s’extraire en force avec suffisamment de pouvoir directeur et de motricité. Pour caricaturer, la sensation est assez comparable à celle que l’on peut ressentir avec une quatre roues motrices. Bon point pour la DS3 qui se montre là au top de la catégorie. Bilan châssis : Très bien !

Citroën DS3 Cabriolet Racing
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Moteur maintenant

Comme évoqué plus haut, la sonorité à tout bon : agréable, flatteuse mais pas omniprésente. Mais le plumage est il à la hauteur du ramage ?
Dans l’absolu oui. Les 202 ch du 1.6L turbo sont bien là, permettant des mises en vitesse vigoureuses (0-100 km/h en 6.5 sec selon le constructeur) aussi bien dans les faits que dans le ressenti. Certes il n’y a pas de quoi rester clouer au siège, mais la tonicité de cette mécanique maintenant bien éprouvée ne prête pas vraiment le flanc à la critique.
Pour ce qui est de la boite, pas de reproche à faire non plus. Le maniement se fait naturellement, le pédalier permettant même de s’essayer au talon-pointe sans trop se tordre les chevilles.

Citroën DS3 Cabriolet Racing
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Malgré tout… si le moteur et la boite semblent indépendamment exempt de critique, l’accord entre les deux peine à me convaincre. Le problème apparaît en conduite un peu musclée. A la montée d’un rapport à la volée, le moteur paraît chercher son souffle comme s’il se retrouvait en dehors de sa plage d’utilisation optimale. Hors ce n’est pas le cas car au même régime, le fait d’enclencher le rapport supérieur et de ré-accélérer avec un peu plus de douceur, fait disparaître cette déperdition. Soyons honnêtes, cette critique ne remet pas en cause tout le plaisir pris au volant de la DS3, mais il est un peu frustrant de ne pas pouvoir brusquer la voiture alors qu’elle ne semble demander que cela.

Citroën DS3 Cabriolet Racing
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Racing ou Cabrio Racing ?

Bien, après vous avoir fait part de mes impressions de conduite, vous aurez compris que la DS3 Racing est dans tous les cas une automobile à prendre en considération si vous cherchez une petite GTi de caractère.

Reste à faire le point sur l’aspect estival de la bête.

Lors de ma demande d’essai chez Citroën, le coupé et le cabriolet étaient disponibles. Si j’ai finalement opté pour le cabriolet, c’est autant par goût naturel envers ce type de carrosseries, que pour faire plaisir à ma femme qui voulait se faire une idée sur ce qui pourrait être sa prochaine auto (sans le côté Racing cependant).

Avantage du système adopté par la DS3, la rigidité naturelle de l’auto n’est pas remise en question puisque les arches de pavillon ne sont pas supprimées. Bien sûr, le sentiment de rouler à l’air libre (en tout cas aux places avant) n’est du coup pas aussi intense que dans un véritable cabriolet. Mais il ne s’agit pour autant pas de bouder son plaisir. Par un beau samedi ensoleillé, la DS3 CR permet de prendre le soleil avec juste ce qu’il faut de vent pour se rafraîchir sans se sentir complètement décoiffé (j’ai vérifié dans le logo sur le volant). A l’arrière, le bonheur est encore plus grand car au plaisir du soleil et du vent s’ajoute celui de vraiment pouvoir contempler les cieux. Pour enchanter les enfants, une DS3 CR est bien plus efficace qu’une Megane RS.

Citroën DS3 Cabriolet Racing
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S’il fallait vraiment trouver un inconvénient majeur au système proposé, ce serait qu’en mode « full open », la visibilité arrière dans le rétroviseur central est totalement annihilée. Et accessoirement qu’il rend l’accès au coffre aussi aisé que celui d’une boite aux lettres. Mais restons sérieux : quel que soit le cabriolet, dans toutes les catégories, il impose un certain nombre de sacrifices : abandon des places arrière, volume du coffre réduit, perte de rigidité… La DS3 CR est finalement moins contraignante que nombre de ses rivales.

Citroën DS3 Cabriolet Racing
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Divine Surprise 3

Je vous l’accorde, « Divine » c’est un peu exagéré, mais la surprise est véritablement bonne. La DS3 démontre que les constructeurs français, PSA en tout cas, n’ont pas totalement vendu leur âme en abandonnant la philosophie des petites sportives dynamiques et enthousiasmantes. La DS3 cabrio Racing est une véritable réussite autant sur le style que concernant le plaisir de conduire. Bien supérieure aux Renault Clio RS et 208 GTi sur ce dernier point, elle s’adresse à ceux qui n’ont pas peur d’afficher leur amour de l’automobile sportive. Son principal obstacle pour se faire une place au pinacle de la catégorie reste malheureusement son prix : près de 35 000 € (32 500 € en berline). Avec il est vrai un équipement très complet (GPS, radar de recul…) elle se positionne en rivale directe de la Mini et largement plus chère que les autres concurrentes, Peugeot 208, Clio RS, Abarth et Ford Fiesta en tête. Un choix assumé mais qui semble malheureusement limiter la diffusion de cette petite réussite.

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