Essai Hyundai Veloster turbo DCT-7 : Coupé atypique
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Essai Hyundai Veloster turbo DCT-7 : Coupé atypique

Hyundai Veloster turbo DCT-7
Hyundai Veloster turbo DCT-7

C’est lors du dernier Salon de Genève, en passant sur le stand Hyundai que je me suis dit : « Tiens, et pourquoi ne pas essayer le Veloster ? ». Le modèle est passé relativement inaperçu en France, autant dans la presse que dans la rue il faut bien l’avouer. Mais est-ce une raison suffisante pour l’ignorer ?

Hyundai Veloster turbo DCT-7
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Pour être tout à fait franc, j’ai un apriori plutôt sceptique quant à l’aspect sportif du Veloster. Ce n’est pas tant la voiture en elle-même qui ne m’inspire pas confiance, mais plutôt l’histoire de la marque qui n’a jamais été basée sur les valeurs de dynamisme et performance. Avec l’engagement en WRC de la i20 et les balbutiements de la « Division N », les choses pourraient bien changer dans les années à venir. Mais pour l’instant, ce qu’il y a eu de plus sportif dans la gamme se composait de coupés jolis mais sans âme, plus ou moins puissants (environ 300 ch pour la Genesis) et au comportement plus souvent critiqué qu’encensé.

Hyundai Veloster turbo DCT-7
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Quoi qu’il en soit, ne serait-ce que par son côté atypique (je ne vous dirais pas lequel…), j’avais envie de l’essayer, ce Veloster.

Car s’il faut bien lui accorder du crédit quelque part, c’est sur l’originalité de proposer deux flancs asymétriques. Côté droit deux portes pour les passagers avant et arrière, fondues dans un dessin malgré tout dynamique. Côté gauche, une seule grande porte façon coupé. A quoi cela sert-il me demanderez-vous ? La réponse d’un as du marketing serait certainement que « cette configuration optimise la sécurité passive des enfants qui sortiront ainsi dans la majorité des cas côté trottoir ». Mais entre nous, je pense que la meilleure raison est que c’est… marrant. Au niveau esthétique, étrangement c’est plutôt le côté aux deux portes qui me plait le plus. Peut-être parce que la surface vitrée est plus grande. Quoi qu’il en soit le(s) profil(s) est plutôt réussi avec ses arches de roues enflées et ses bas de caisse creusés. Par ailleurs le grand pavillon vitré (et ouvrant) tend encore à dynamiser la ligne. Si vous tournez autour de l’auto en passant par derrière, c’est encore mieux. C’est en effet l’arrière de l’auto qui est à mon sens le plus réussi. La carrosserie creusée dans le prolongement des feux affine vraiment le popotin du Veloster et les deux grosses sorties d’échappement centrales laissent présager un déluge de feu. La face avant n’est pas laide non plus, mais elle est moins originale. La grande grille de calandre rappelle ce que font les designers chez Audi, les phares sont tout juste soulignés d’un pli de carrosserie en dessous qui dynamise le regard. Tout cela ne manque pas de charme mais semble beaucoup moins énergique que l’arrière.

Hyundai Veloster turbo DCT-7
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Une fois à bord le Veloster vous rappelle que Hyundai reste une marque relativement bon marché. Les matériaux ne sont pas de mauvaise qualité mais ils ne sont pas gratifiants. Entre le plastiques durs et les teintes tristes (si vous n’aimez pas le noir, prenez donc un peu de gris…) le manque de fantaisie contraste avec le dessin de la carrosserie et encore plus avec la belle couleur bleue mate du modèle essayé. Une fois cette déception digérée, il n’en reste pas moins que l’équipement est plutôt bien fourni : toit ouvrant, sièges chauffants et réglables électriquement (ce dernier point pour le conducteur uniquement), GPS d’origine TomTom, Bluetooth, régulateur de vitesse très simple à utiliser, il y a dans le Veloster tout ce qu’on attend d’une voiture moderne.

Hyundai Veloster turbo DCT-7
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La position de conduite est plutôt bonne. Les sièges siglés « Turbo » sont plutôt confortables même si je pressens que leur maintien sera assez limité. Le volant réglable en hauteur et profondeur ne prête pas le flanc à la critique, mais tout comme les sièges, il ne dégage pas une impression de sportivité très prononcée. Le seul élément de contrôle qui ressort un peu est la pédale d’accélérateur articulée au sol. Ce n’est pas grand-chose, mais c’est un peu de Porsche 911 sous les pieds…

Hyundai Veloster turbo DCT-7
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Contrairement à ce que laissaient penser les deux sorties d’échappement, réveiller la mécanique ne provoque pas le tonnerre. Le 4 cylindres 1.6L turbo est du genre discret. Le démarrage s’effectue en douceur avec la boite automatique double embrayage. Le Veloster se comporte en véritable citadine avec une douceur de fonctionnement et un rayon de braquage qui le rendent tout à fait utilisable au quotidien en agglomération. Son amortissement est suffisamment souple pour absorber les dos d’ânes sans vous démolir les lombaires. L’alibi « daily drive » est tout à fait recevable.

Hyundai Veloster turbo DCT-7
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Reste à voir ce que la bête donne sur des “routavirages” plus exigeantes. Déjà quand la route se dégage et que le moteur est à température, je tente de libérer les 186 ch du bouilleur. Première déception, la boite se montre trop sage et elle semble patiner comme une vieille transmission à convertisseur quand j’envoie la pédale d’accélérateur au plancher. Une fois décollé, le Veloster commence à prendre de la vitesse de façon relativement acceptable, mais il le fait de façon linéaire et ne serait-ce l’aiguille du compte-tour qui monte au-delà des 6000 trs/min, on se croirait au volant d’un turbo diesel moderne. Après un premier essai peu engageant, je recommence la manœuvre en déconnectant l’ESP. La Hyundai semble gagner un peu en nervosité mais cela se fait au détriment de la motricité. Dommage, 186 ch cela faisait rêver dans les années 80 mais c’est désormais le lot commun pour n’importe quelle compacte ou familiale de milieu de gamme. On est donc en droit d’attendre un meilleur contrôle de cette puissance sur une auto à prétentions sportives.

Hyundai Veloster turbo DCT-7
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Passons donc à la partie châssis. A un rythme dynamique, le Veloster enchaîne les courbes sans difficultés et sans trop secouer les passagers. Là encore l’amortissement se montre globalement réussi, même si sur certaines compressions on arrive en butée, ce qui génère un « clonc » peu engageant mais ne désunit pas pour autant l’équilibre. Quand le rythme augmente par contre, les limites sont rapidement atteintes. ESP enclenché impossible de s’amuser : le moteur est trop bridé et la boite, même passée en mode manuel, reste trop paresseuse et frileuse pour laisser complètement la main au pilote. Il faut donc déconnecter une fois de plus cette assistance pour s’approcher des limites de l’auto. C’est alors une fois de plus la motricité qui disparaît en premier. Roues braquées le Veloster n’apprécie pas qu’on remette les gaz avec trop d’entrain. Il faut alors composer avec la pédale d’accélérateur pour passer la (faible) puissance au sol. Le grip de son côté ne laisse pas non plus un souvenir impérissable. Au freinage c’est l’ABS qui se rappelle rapidement à votre bon souvenir dès que vous tentez un freinage de trappeur, tandis qu’en courbe les pneus Hankook abandonnent assez vite l’idée de tenir la trajectoire.

Hyundai Veloster turbo DCT-7
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Mais le tableau n’est pour autant pas totalement noir. En premier lieu, le Veloster manque certes d’efficacité, mais il n’en est pas pour autant piégeur. Les pertes de grip sont téléphonées et progressives et il est possible de faire pivoter l’auto avec un peu d’engagement. Des éléments qui permettent de penser que la voiture est globalement bien née et qu’il ne faudrait pas grand-chose pour en faire une sportive plaisante.

Amusons-nous d’ailleurs à imaginer quelques modifications. En premier lieu, une boite mécanique standard plutôt que cette trop sage automatique. Cela permettrait de conserver le contrôle de la mécanique en toutes circonstances. Ensuite, des pneus avec un grip plus incisif, accompagnés d’un réglage plus agressif du train avant (un peu de carrossage et de pince par exemple). Un amortissement un poil plus ferme et enfin une bonne cinquantaine de chevaux complémentaires. On serait encore certainement assez loin d’une Peugeot 308 GTi en termes d’efficacité pure, mais le Veloster pourrait peut-être jouer, en termes de plaisir de conduite, dans la catégorie de la Ford Focus ST.

Hyundai Veloster turbo DCT-7
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En attendant il faut bien revenir à la réalité et voir la Hyundai Veloster pour ce qu’elle est en définitive. A savoir une jolie et originale voiture, flatteuse à l’œil de l’extérieur mais pas une sportive. Pour un tarif raisonnable vous aurez le plaisir d’avoir un véhicule qui sort de l’ordinaire mais reste des plus utilisables au quotidien.

Hyundai Veloster turbo DCT-7
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Si vous cherchez une bête de sportivité et de performance, vous ne verrez dans le Veloster qu’un ersatz de sportive et vous aurez raison. Mais si vous chercher une auto au look sportif et décalé, la Hyundai remplira parfaitement votre cahier des charges avec en prime un comportement sans vice et un équipement complet. Le tout à un tarif concurrentiel. Enfin, si vous attendez comme moi l’arrivée de Hyundai sur le segment des GTi, le Veloster vous apparaîtra comme la promesse d’un avenir intéressant. Le constructeur sait faire des voitures avec une personnalité stylistique propre et un comportement équilibré. Il ne reste plus qu’un pas à franchir pour créer une bonne sportive. Restera ensuite la dernière marche, celle qui peut propulser une sportive honnête en référence de sa catégorie. Mais cela ne se fait pas en un jour.

Fiche technique Hyundai Veloster turbo
Fiche technique Hyundai Veloster turbo DCT-7

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