La 30ème édition du Tour Auto n’aura pas échappée aux tumultes organisationnelles et comme l’année dernière si l’évènement a bien pu avoir lieu, c’est à une date repoussée en fin d’été que nous avons pu voir défiler sa merveille caravane sur les routes et circuits de France. Le parcours est resté inchangé, les 200 concurrents partent de Paris pour arriver à Nice, déjà ville d’arrivée de la 1ère édition du Tour de France Automobile, sous sa version historique revisitée par Patrick Peter en 1992. Le changement majeur de cette année furent les vérifications techniques au Grand Palais Ephémère sur le champ de mars, le Grand Palais étant en restauration. Cette année ce sont les Ferrari 250 GT SWB et Jaguar MK II qui sont à l’honneur, l’occasion de voir ces modèles richement représentés parmi les 200 concurrents partis à l’assaut de plus de 2 000 kilomètres pour rallier la côte d’Azur en passant par les villes étapes de Beaune, Aix les Bains, Valence et Nîmes.
Cette première étape est l’occasion de découvrir le plateau exceptionnel qui a été réuni cette année. Les favoris sont bien évidemment de la partie à l’image de Jean Pierre Lajournade et de son copilote Christophe Bouchet (lire ici) en Jaguar Type E 3,8L, qui entrent dans les jardins du château de Courances où est donné le départ officiel en ce mardi 31 aout au petit matin.
Pas moins de 8 exemplaires de la sublime Ferrari 250 GT Berlinetta SWB (pour Short Wheel Base), dont la moitié engagée en compétition. De quoi donner aux jardins de Courances un petit air de paddock de Goodwood !
Qui pourrait voler la vedette aux modèles mis à l’honneur cette année ? Une Matra MS650 (C) ! Cet exemplaire engagé en compétition (s’il vous plait !) par Mr John of B est une réplique parfaite dotée d’un véritable moteur V12 Matra. De quoi faire rugir la symphonie du Mans dans toute la campagne française pour le plus grand bonheur de tous. Rappelons que la Matra MS650 avait remporté le Tour de France Automobile en 1970 et 1971 avec des pilotes comme Jean-Pierre Beltoise, Patrick Depailler, Jean-Pierre Jabouille, Gérard Larrousse ou Henri Pescarolo.
Cette Matra fut sans conteste l’une des attractions tout au long de cette édition, certains spectateurs en bord de route ont d’ailleurs cru voir double car un second exemplaire de MS650 a suivi les routes de ce Tour Auto. Il n’est pas engagé sur le rallye mais est invité en tant que VIP avec à son bord son propriétaire, un certain Richard Mille… Cet exemplaire est le châssis 02, ayant notamment à son palmarès une victoire au Tour de France 1971, un an après sa 2nd place derrière la voiture sœur.
Pour certains, à l’image de l’unique GT40 engagée cette année, les ennuis commencent avant même le départ officiel. En effet, le copilote trop grand ne peut mettre son casque et avoir une position “praticable” pour la semaine venir. Pas de soucis, à 7h40 dans le parc du château, les mécaniciens découpent alors la partie supérieure de la porte (oui la GT40 est une conduite à droite ;)) pour ensuite y fixer une coupole plus grande et ainsi permettre le passage du casque. Voilà ce que l’on peut appeler un petit coup de stress de dernière minute !
Pour la plupart des autres concurrents le départ sera bien heureusement plus paisible et sans surprise
“Un petit pipi et en route” semble-t’on lire dans le regard de Jean-Pierre Lajournade qui observe la Cobra de Ludovic Carron en attente de prendre le départ
En tous cas, avant d’être Champion du Monde de ce Tour de France
Il va falloir bien bosser le roadbook et s’appliquer sur les chronos !
Cette première journée plein Sud traverse la Bourgogne, ses vignes, sa campagne et ses champs de tournesol
Après une première spéciale de mise en jambes, le circuit de Dijon-Prenois rythme cette fin d’étape 1
En VHC, seule catégorie en lice pour la victoire au général, le groupe des leaders se bagarre déjà en piste. La GT40 de Didier Sirgue remporte la course avec une petite seconde d’avance sur Christophe Van Riet et Ludovic Caron, tous deux sur Shelby Cobra 289. Sébastien Berchon en Jaguar Type E et une autre Cobra complète le top 5.
Deux des protagonistes à la victoire, Jean Pierre Lajournade et Raphaël Favaro, tous les deux sur Jaguar Type-E, sont malheureusement victimes de problèmes mécaniques et contraints à abandonner lors de cette première journée, difficile et rapide retour à la réalité pour ces deux multiples vainqueurs qui espéraient bien se battre à nouveau pour la victoire finale.
Fil rouge de cette édition, les Ferrari 250 GT SWB ne sont pas là pour faire de la figuration, à l’image de l’équipage de la n°222 qui termine en 9ème position.
La bataille est rude aussi dans le plateau 5 ! Alors que la BMW 3.0 CSL de Jean-Claude Basso part en tête à queue devant les spectateurs, la Matra MS950 (C) fait de nouveau rugir son V12 à Prenois depuis ses tests lors du Grand Prix de l’Age d’Or. Elle remporte la course devant une 911 3.0L RSR et une 308 Gr B Michelotto.
Diego Meier était également sur le circuit de Prenois pour le GPAO au volant de sa belle 250 MM de 1953, mais manifestement le tracé dijonnais ne lui avait pas encore livré tous ses secrets
Restaient ensuite une poignée de kilomètres pour rejoindre Beaune et le parc fermé par la route des Grands Crus de Bourgogne et ses vignes aux noms évocateurs
Arrivée parfois tardive à la nuit tombante pour les derniers équipages, cette première journée donne le ton à ce rythme soutenu qu’il faudra tenir jusqu’à la fin de la semaine !
Pendant ce temps, les équipes d’assistance des concurrents arrivés un peu plus tôt sont déjà à pied d’œuvre pour remettre en forme les autos pour le lendemain !
Le résumé vidéo de cette première journée par Peter Auto :
Crédit photos @ Matthieu Bourgeois (retrouvez le sur Instagram @thecarspots).