Essai DS 9 : Numéro Gagnant ?
DS Essais

Essai DS 9 : Numéro Gagnant ?

DS 9 extérieur
© Jpog.fr

Voici enfin la DS9 sur nos routes ! Après l’avoir découverte en découverte en statique il y a de ça un an environ (lire ici), la voilà qui arrive en concession. Alors que vaut ce nouveau fleuron de la marque de luxe DS ? C’est ce que nous sommes allés découvrir sur les routes champenoises.

 

Le luxe à la française

DS 9 extérieur
© Jpog.fr

S’il y a bien un sujet qui préoccupe les constructeurs français depuis des années, c’est bien cette équation. Comment faire du haut de gamme français en connaissant le succès commercial d’antan. Ils s’y sont tous essayés depuis 30 ans et malheureusement aucune n’aura connu le succès de ses concurrentes allemandes. Que ce soit la 607, la Vel Satis ou encore la C6, malgré leurs qualités respectives (mais aussi leurs défauts, soyons honnête), aucune n’a su se vendre aussi bien que les BMW Série 5, Mercedes Classe E ou encore Audi A6.

DS 9 extérieur
© Jpog.fr

C’est donc dans ce contexte particulièrement rude que DS dégaine un nouveau modèle qui va aller chercher des parts de marchés aux allemandes, mais dans la catégorie inférieure (Classe C, A4, ou Série 3) selon la marque. Premier problème selon moi, puisque le gabarit de la voiture l’a fait clairement joué dans la catégorie supérieure.
Petit aparté sur ce qui affole dans les commentaires, en effet, cette nouvelle DS 9 sera produite en Chine. A cela plusieurs explications, ce genre de format automobile (berline tricorps) trouvent en effet beaucoup plus de succès en Chine que par chez nous. Et le marché chinois demande à acheter local, un peu comme nous finalement. C’est un peu dommage de voir la production de ce fleuron de la gamme partir comme cela, mais il est peut-être plus écologique de produire la voiture sur ce qui deviendra peut-être son marché principal. On est à 2 doigts d’un débat politique, mais ce n’est pas le lieu. Parlons donc du produit !

 

Un design classique

Le segment des berlines haut de gamme ne laissent guère le choix à l’originalité, la clientèle étant plus adepte de classicisme. C’est donc une voiture qui semble familière au premier regard. Les proportions sont agréables, bien qu’un peu étroite en largeur à mon goût.

DS 9 extérieur
© Jpog.fr

Sur la face avant, on peut facilement identifier une DS, avec cette grande calandre et cette signature lumineuse verticale. On retrouve aussi les très beaux phares LED à la jolie animation, qu’on retrouve déjà sur DS 7. C’est d’ailleurs un peu ça le “truc”, la face avant est assez similaire à celle que l’on retrouve sur le SUV de la marque. Vous noterez aussi le sabre sur le capot, longue baguette métallique qui vient signer l’avant de cette DS.

DS 9 extérieur
© Jpog.fr

Sur le profil on retrouve un design assez dynamique avec cette arrière fuyant. Etrangement, les roues 19 pouces de notre exemplaire paraissent petites. Il faut dire que les pneus sont particulièrement épais (45) pour une jante de cette taille. Un premier signe qui montre que la voiture est axée sur le confort.

DS 9 extérieur
© Jpog.fr

La partie arrière est ma partie préférée. Je trouve la chute de pavillon particulièrement jolie. Vous observerez les deux petits feux de position en haut de la lunette, clin d’oeil à la DS originelle. En descendant, on remarque un petit béquet sur la malle arrière qui ajoute la petite touche de dynamisme bienvenue. Le marché chinois étant adepte de chrome, on en retrouve beaucoup. Il y a 2 gros barres chromées qui viennent “terminer” le profil du feu sur l’aile arrière. Feux qui arborent le design diamanté classique chez DS. Terminons sur les 2 échappements fonctionnels de part et d’autres du pare-chocs.

 

Le confort selon DS

Le vrai point fort de cette voiture c’est son intérieur. Notre modèle d’essai était habillé de la finition la plus haut de gamme “Opéra”. Et il est clair que la première impression est très bonne et nous donne vraiment l’impression de monter dans une voiture premium.
L’habitacle est entièrement couvert de cuir bordeaux. Les jolies surpiqûres terminent cette belle impression. Les sièges à la finition bracelet sont eux habillés de cuir Nappa d’une douceur inégalable.

DS 9 intérieur
© Jpog.fr

Bien que les finitions et matériaux soient particulièrement bleuffantes, le design intérieur n’est pas pour autant “révolutionnaire”. Comme à l’extérieur, on est dans un certain conformisme.
Au sommet du tableau de bord trône une belle horloge B.R.M qui s’anime la mise du contact. En dessous on retrouve un écran tactile large et lisible. Mais malheureusement, la réactivité n’est pas là, et c’est bien ce qui gêne sur une voiture de 2021. L’ensemble semble daté et parfois même pénible à l’usage avec de vraies lenteurs notamment sur le GPS. A revoir donc pour jouer dans la cour des allemandes.

DS 9 intérieur
© Jpog.fr

A l’arrière, l’espace est vraiment conséquent et on a même un bouton pour pouvoir avancer le siège passager avant pour se libérer encore plus d’espace. Une vraie limousine !
Et je ne vous ai pas parlé des systèmes de massages sur les 4 sièges ! Les sièges, voire fauteuil, sont chauffants, massants et ventilés ! Autant vous dire que voyagez à l’arrière sera un vrai plaisir (que j’ai pu essayer).

DS 9 intérieur
© Jpog.fr

Au niveau du coffre, il y a de l’espace sans plus je dirais. Avec 510 litres, il se situe dans la moyenne basse de la catégorie. A noter que la banquette ne se rabat qu’en une seule partie. Partie qui vous permettra de faire de la musculation tant elle est lourde (sans doute facilement une trentaine de kilos à la louche).

 

Luxe, calme et volupté

J’y vais peut-être un peu fort avec ce titre, mais c’est néanmoins les impressions que dégagent cette voiture lorsqu’on en prend le volant. Tout est doux en fait. Petit bémol sur le volant tout de même, qui ne semble avoir aucun matelassage et ajoute une dureté non attendue à l’ensemble.

DS 9 intérieur
© Jpog.fr

Hormis cela, la voiture incite à rouler calmement, encore amplifié par l’hybridation de notre modèle E-Tense 225. Notre modèle d’essai est motorisé par le 4 cylindres 1,6l Puretech de 180 ch associé à un moteur électrique de 110 ch. Bien qu’on est pas réellement pu le constater sur l’essai, sachez que la voiture peut rouler 48km en tout électrique, avec un temps de recharge complet de 1h45 avec le chargeur 7,4Kwh fourni.

DS 9 extérieur
© Jpog.fr

En ville, roulez en tout électrique avec le confort de cette voiture est royal. Le silence de l’habitacle (merci aux vitres de 4mm d’épaisseur), associé au silence de la motorisation électrique est idéal. Surtout qu’avec les 110ch, il est amplement suffisant pour aller de feux rouges en feux rouges.

La ville s’éloigne et nous passons la voiture en mode hybride. L’occasion d’entendre le moteur thermique démarrer. Associé à la boite automatique EAT8, il semble parfois à la peine pour emmener le poids de l’ensemble de 1839 kg. En fait, on touche là un défaut de la voiture à mes yeux. Je m’explique.
Depuis le début de l’essai comme je vous l’ai dit, l’impression qui domine est la sérénité. Et là quand on cherche à solliciter le moteur pour un dépassement par ex, l’ensemble GMP semble perdre un peu les pédales.

DS 9 extérieur
© Jpog.fr

La boite tente un kick-down assez long, et le moteur s’emballe à 5000 tr/min, avec la sonorité peu agréable qui va avec. On en vient à regretter un gros moteur coupleux comme pourrait l’être un diesel par ex. Aucune offre diesel ne sera d’ailleurs disponible sur cette DS 9.

Hormis cela, la voiture à la suspension pilotée procure un beau confort de roulage tout en maintenant un très bon maintien de caisse, quelque peu inattendu ! Nous ne sommes pas dans un vrai dynamisme, mais la voiture ne se “vautrera” pas sur son train avant comme cela arrive parfois.

DS 9 extérieur
© Jpog.fr

En parlant de dynamisme, nous voici de retour à l’hôtel pour un petit galop d’essai avec le prototype de la version E-Tense 360 ch ! Nous n’avons eu que 30 min au volant sur une petite boucle qui serpentait au milieu des vignes.

DS 9 extérieur
© Jpog.fr

Mais il suffit de quelques kilomètres pour mesurer la différence avec la version E-tense 225 essayée jusque là. La voiture semble un peu plus ferme et beaucoup plus vive.
Au delà des suspensions, il y a sans doute l’effet des pneus plus taille basse en 20 pouces. Les flancs un peu plus rigide des pneumatiques aident les mises en appui.
La poussée est nettement plus véloce, et les 360 ch et 520 Nm semblent bien là eux-aussi (lire l’essai de la Peugeot 508 PSE ici).

DS 9 extérieur
© Jpog.fr

Voilà donc un premier tour de roue prometteur qui rapproche cette DS 9 des moteurs allemands que tant affectionnent. Il n’a certes pas la noblesse d’un 6 cylindres, mais les performances sont là tout comme le confort à peine dégradé.
Enfin pour conclure sur ses performances, sachez qu’elle abat le 0 à 100 km/h en 5,6s et pointe à 250 km/h !

 

Pour conclure

DS 9 extérieur
© Jpog.fr

Pour terminer cet article, il faut quand même aborder la question du tarif. La gamme démarre avec le moteur thermique 225ch à partir de 47 700eu. Notre version d’essai hybride E-tense 225 s’affiche de son côté à 55 000 eu (hors option… +4950eu pour la sellerie bordeaux Opéra). Enfin la gamme se termine sur le plus gros moteur hybride 360 ch, à partir de 66 500 euros.

Comme dit en début d’article, le challenge qui attend cette DS 9 est conséquent et il sera intéressant de voir comment celle-ci va séduire. On l’a vu, la voiture est bien né malgré un système d’infontainment qui ne parait pas assez réactif au regard des nouveaux standards 2021.
Néanmoins la clientèle traditionnelle de ce genre de grandes berlines sera heureuse de trouver le confort qu’elle propose. C’est une voiture, facile, silencieuse, prête à abattre les kilomètres en dorlotant ses passagers.
Et vous, vous seriez client pour cette voiture ? Dites le nous en commentaires.

Merci à DS automobiles pour l’invitation.

A propos de l'auteur

Jordan Prot

2 commentaires

Cliquer ici pour poster votre commentaire
  • Merci pour votre retour Jean ! En effet, elle semble vraiment conçu pour plaire aux marchés asiatiques, d’où la ressemblance que vous ressentez avec une coréenne. Nous ne pouvons qu’être d’accord avec vous quant à ressortir une SM (même s’il faudra sans doute qu’elle soit hybride voire totalement électrique). Mais ça aurait fière allure !
    Jpog.

  • Bonjour et merci pour votre article, vous respirez toujours autant la passion.

    Client, non (ok, je dois trainer une psychose de gamin suite aux places arrières de CX ou autres XM de mon papa et quelques stages de stationnement sur bande d’arrêt d’urgence pendant les vacances…).
    Blague à part, à ce prix il manque une image. Peut-être est-ce le fait d’être bagnolard mais même avec ce logo je vois une Citroën, au prix d’une 530e (d’accord, sans options). Au mieux, une nouvelle marque Coréenne.
    C’est triste à dire, mais même avec une puissance dans les standard germaniques la magie n’opère pas. Je vois mal le client habituel Audi, Bmw, Mercedes franchir le pas.
    Sortez-nous une SM, ça vendra du rêve pour le reste de la gamme.

Nous twittons, suivez-nous

annonces