Essai givré : Porsche 718 Cayman sur glace
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Essai givré : Porsche 718 Cayman sur glace

Porsche 718 Cayman
Porsche 718 Cayman

« France info Flash météo 19h : la vague de froid tant redoutée envahit la France, un froid polaire venu de Moscou s’abat sur tout le pays ! » Un coup d’œil sur le thermomètre de la Sub m’indique -18°, ah oui pas de doute ça caille pour de vrai… Mais dans le cas présent je me réjouis de ce froid vif, puisque demain matin je me rend sur le circuit de glace d’Abondance pour un petit stage de conduite réservé depuis quelques semaines. J’avoue être particulièrement impatient d’essayer cette Focus RS dont Philippe nous on a dit tant de bien dans son essai : avec ses quatre roues motrices et ses 350 chevaux, ça va être un vrai régal sur la glace. Je ne me fais pas d’illusion sur mes capacités de pilote, je suis un peu rouillé de la glisse et de la glace : mes dernières expériences en la matière sur 2 roues motrices avec la 325i des 12h sur glace de Serre Chevalier ou avec les 4 roues motrices de la Sub GT à Flaine commencent à dater un peu. Peu importe, l’objectif sera le fun !!

Arrivé sur le circuit, je m’inquiète de ne pas voir la Ford garée quelque part ou déjà en action sur la piste. A l’accueil la charmante demoiselle confirme mes inquiétudes : la Ford souffre d’un problème de joint de culasse et n’est plus là. Déception ! En remplacement un(e) Cayman 718 est venu renforcer le troupeau de ses deux copin(e)s encore en flat6. Il y a pire comme lot de consolation j’aurais pu tomber sur la Mégane RS, troisième voiture du parc du circuit. Oui j’avoue, il y a pire comme pire, mais je me faisais une telle joie de prendre le volant de la Ford

Porsche 718 Cayman
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La grosse déception passée me voilà en train de détailler la bête sur le parking. Le blanc lui va pas si mal, d’habitude je ne suis pas fan de cette couleur pourtant. En faisant le tour, les petits détails et le souci de la finition extérieure saute aux yeux. Le plus beaux à mes yeux, reste ce postérieur avec le joli bandeau qui réuni les feux arrières. De fine lame aéro’ sur le précédent il prend du volume et vient souligner et rehausser légèrement le popotin tombant du Cayman, les feux « fumés » s’accordent parfaitement avec cette ombre. Les prises d’air latérales, les rétros, la face avant, c’est pratique avec les 2 Flat 6 qui tournent je peux jouer aux 7 erreurs pour apprécier le lifting qui a accompagné le downsizing. Car oui sous prétexte de cette appellation 718 évocatrice de souvenirs, le vrai changement entre la Cayman flat 6 et ce 718, c’est l’ablation de 2 cylindres en échange d’un turbo ! Sacrilège, une Porsche 4 cylindres !! Calmez-vous les ayatollahs de la jument stuttgartoise flatsissée, souvenez-vous que ce n’est pas nouveau dans le coffre d’une PoPo : les 356 tout d’abord, les 718 justement, et puis les 912 aussi des modèles d’entrée de gamme qui ont essayé de s’ouvrir à un plus large public, sans vraiment le rencontrer d’ailleurs. Sauf que là, la recette est quelque peu différente puisque ce n’est pas une version low cost que nous propose la maison Porsche, non c’est tout simplement un remplacement du flat 6 atmo sur l’autel des émissions polluantes, de la consommation et l’efficience. Oui il faut sauver la planète, on est tous d’accord et on fait tous des efforts, mais avez que les marqueteux usent et abusent des arguments pour faire passer la pilule. Bref je ne vais pas bouder mon plaisir ou faire la fine bouche, mais plutôt ouvrir la porte et me glisser derrière le volant.

Porsche 718 Cayman
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Welcome on board ! C’est ce que semble me dire tous ces matériaux de qualité finement ajustés, les compteurs et commodos proprement installés ou encore le siège et le levier de vitesse ergonomiquement placés. Pas de doute, je suis dans une caisse premium qui mérite son label deutsh kalitat ! J’ajuste le réglage du siège (le mec avant moi devait être sérieusement grand !), je semble bien installé, allez j’avance encore d’un cran le siège pour être plus proche du volant : je ne fais pas faire 800 bornes d’autobahn mais plutôt jouer du cerceau. Je mets la clé, à gauche comme dans la 2cv (notre essai ici) et toute Porsche qui se respecte, et démarre. Ça chantouille dans le dos, juste là-derrière. La stéréo est très différente de mes souvenirs de 911 ou le ronron semblait venir de bien plus loin. Logique me direz-vous puisque le sac à dos est passé dans l’empattement sur les Boxster/Cayman. Clac, la 1ère est enclenchée, le débattement court et le guidage serré trahissent déjà un maniement de la boite précis et efficace en rythme élevé, bon point Mr 718.

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J’embrayage et on décolle en douceur du parking glacé. Ces quelques dizaines de mètres à faible allure me donne une impression de lourdeur pas très agréable, que ce soit la direction ou le pédalier, serait-ce les 1430 kg qui se font sentir. C’est vrai que ça fait beaucoup pour un petit coupé, oui la premiumitude ça pèse sur la balance. Mais les clients en veulent pour leur argent, non non je ne parlerai pas de rapport poids/€ 🙂 Une fois en mouvement, enfin disons au-delà de 30 km/h, la lourdeur de la direction s’estompe, reste ces commandes un peu fermes qui ne doivent pas réjouir la gente féminine ou même les trajets embouteillés. Mais bonne nouvelle, point de bouchon en vue pour nous, la piste est libre et seul un autre Cayman et la Megane RS sont en piste.

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On attaque par une première série d’exercices sur la grande aire plane, freinage pour sentir le niveau d’adhérence (particulièrement faible aujourd’hui d’après le moniteur, voilà qui me rassure, ou pas !) puis slaloms entre les cônes pour balancer la voiture et la faire glisser. Coup de volant, léger coup de gaz et hop la glisse est lancée. Si le contre-braquage n’est pas immédiat la sanction se fait vite sentir, zouit un 180 degrés en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire. Après quelques passages à très faible vitesse, l’augmentation du rythme permet de mieux sentir les transferts de masse et anticiper les mouvements de la voiture. On se traine à moins de 45 km/h mais c’est déjà rigolo ! C’est bon m’sieur le moniteur, on peut aller sur le circuit complet pour de vrai maintenant ?

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Petite descente au ralenti faute de dégagements, oui je crois que j’ai signé un truc ou les mots « décharge » et « franchise » étaient écrits, on va écouter le monsieur. On arrive sur un léger droit qui ouvre sur un gauche au soleil, hop volant, gaz, lacher de gaz et re-volant hey c’est fun ça, le tracé incite à l’appel et contre appel naturellement. Tout juste le temps de se remettre en ligne que la grande épingle du bout arrive. Faute à l’arrosage de la nuit pour construire la glace que l’on use la journée, la couche de glace, bien vive, est sérieusement en dévers vers l’extérieur. Difficile de faire un passage propre, toute tentative hasardeuse ou un peu hésitante se solde irrémédiablement par un 180 voir un 270. Bon on va être raisonnable et écouter le monsieur, mais d’un coup la déception de la Focus me revient en tête, comment se serait-elle débrouillée avec ses 4 roues motrices ? Certainement mieux, pas de doute ! On sort de l’épingle, le moteur central aide doucement les clous arrière à trouver le grip pour motricer et dépasser les 35 km/h, je suis pas dans la zone 30 du centre-ville d’Abondance au moins ?! Petit pif paf qui déroule sur la montée et on se retrouve sur le plateau du haut pour le meilleur morceau du circuit, le grand droit de la patinoire ou l’espace est suffisant pour s’essayer à de plus larges dérives. Mon moniteur me félicite (quel commercial de talent !) mais j’aurais aimé envoyer un peu plus sur cette grande aire plane ou même dans les autres portions du circuit.

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J’enchaîne les tours et me rend compte à chaque petit coup de gaz pour lancer la glisse, qu’en plus de la relative dureté de la pédale de gaz à laquelle on doit s’habituer, le 2 litres ne fait preuve que de peu d’entrain. Est-ce une paresse de gros 4 pattes ou une caractéristique volontaire de ne pas trop s’exprimer dans le bas du compte-tour ? Ce n’est pas forcément gênant dans la vie de tous les jours, je le conçois volontiers, mais dans l’exercice du jour j’avoue que c’est un peu pénalisant. Une fois lancé, les 380 Nm sont bien là, tout comme les 300 ch, pas de doute là-dessus ça envoi, mais j’aurai bien aimé voir comment ce serait comporté la Focus dans le même contexte (je suis lourd, hein ?). L’heure de conduite touche à sa fin, dommage je commençais à prendre des repères et sentir un peu mieux l’équilibre si particulier de l’architecture centrale de ce 718. Car oui une chose est sûre : s’il fallait être propre avec la 325i et bien décomposer les mouvements tandis qu’il fallait être un peu bourrin avec la Sub pour l’envoyer et remettre tous les gaz, ici il faut être super propre et super fin, presque chirurgical. Je suis repassé quelques jours plus tard sur le circuit, de la pluie avait grandement ramolli la glace, les voitures semblaient rouler plus vite que lors de mon passage (pas difficile me direz-vous), mais les glisses n’étaient pas forcément plus évidentes.

Porsche 718 Cayman
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Voilà qui m’amène à penser que ce 718 est une excellente GT qui saura aller vite et efficacement d’un point A à un point B tout en vous donnant une bonne grosse dose de plaisir et de perf’. Mais s’il s’agit d’aller très vite sur circuit ou dans des conditions difficiles, et sans ESP, attention messieurs il faudra l’apprivoiser et comprendre le mode d’emploi. N’en reste pas moins qu’après cet essai j’ai le sentiment qu’une 718 au quotidien saura faire les taches les plus ingrates d’un daily (bon ne comptez tout de même aller à Ikea et revenir avec une étagère Knut Napco dans le coffre avant) et se métamorphoser en super caisse de week-end. Une sorte de compromis ultra sympa, ce qui a toujours été un des points fort de la 911 d’ailleurs. Donc oui le Cayman 718 est une vraie Porsche à mes yeux, 4 ou 6 cylindres, ce n’est pas (que) la fiche technique qui donne une âme à une auto. Merci au sympathique team du circuit d’Abondance, ne m’en voulez pas mais l’année prochaine je retourne à Flaine cravacher de la Sub’.

Essai Porsche 718 Cayman
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Crédit photos @ Ambroise Brosselin.

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