Essai classic : Subaru Impreza 1999 sur glace
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Essai classic : Subaru Impreza 1999 sur glace

Cette année j’ai de la chance ! En 2014 mon premier essai de l’année fut celui du Twizy (sans porte !) par 3° sur de la neige fondue. En 2015, la neige est tombée en abondance et elle tient au sol mais la voiture a des portes et même 4 roues motrices ! Encore mieux, elle délivre 217ch de son petit boxer 2 litres turbo. Ca y est vous l’avez certainement reconnu, il s’agit de la Subaru Impreza !

Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)
Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)

Sortie en 1993, la Subaru Impreza offre dès le départ 3 motorisations, 1.6, 1.8 et 2.0L, en traction avant ou traction intégrale. Pour les besoins de l’homologation de son modèle destiné à participer au championnat du monde des rallyes, 1994 voit l’apparition d’une nouvelle version 2.0L turbo offrant 211 ch disponible uniquement en traction intégrale. On pourrait presque parler de la naissance d’un mythe, 3 titres constructeurs successifs en WRC en 1995, 1996 et 1997, puis une seconde place en 1998 et 8 troisièmes places jusqu’en 2008 ! Si on ajoute les grands noms du rallye qui se sont associés à cette fabuleuse aventure, les regrettés Colin Mc Rae et Richard Burns ou encore Petter Solberg pour ne citer que les pilotes titrés, on comprend mieux pourquoi l’Impreza a marqué son temps et son époque… Elle a marqué aussi les ventes de Subaru, puisque pendant plusieurs années elle a représenté à elle toute seule plus de 50% de vente de la marque.

Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)
Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)

Le modèle que nous essayons aujourd’hui est en déclinaison break, euh pardon Sport Wagon selon l’appellation officielle très 90’s… D’ailleurs le nom de cette génération est un peu étrange, on peut lire Impreza Turbo 2000 AWD sur la malle de coffre, certains l’appellent GT2000, d’autres GC comme son type mines ou encore Impreza Turbo. Quoiqu’il en soit, il s’agit là d’un modèle 99, la troisième et dernière évolution de l’Impreza première du nom de cette grande lignée toujours en haut de la gamme Subaru, à l’image de la dernière génération essayée il y a peu par Philippe. Cette dernière version de l’Impreza Mk1, si on peut parler ainsi, propose quelques améliorations stylistiques, des freins majorés et à 4 pistons à l’avant, un tableau de bord légèrement modernisé, des roues en 16’’ et 6 petits chevaux supplémentaires pour arriver à un total de 217 ch !

Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)
Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)

Un look qu’il faut assumer

Logiquement on commence par l’observer de l’extérieur. Et là il faut l’avouer, bien qu’étant 100 % d’origine, la ligne est chargée et peu discrète. Des collègues peu amateurs d’automobile auraient vite fait de vous cataloguer “bolideur du dimanche” tant il semble impossible qu’une voiture ait été commercialisée d’origine avec autant d’artifices : jupe avant avec 2 énormes anti-brouillards, une prise d’air conséquente sur le capot, des bas de caisse marqués qui paraissent ajoutés, des jantes dorées et un double aileron à l’arrière encadrant la lunette arrière. Et encore, on a de la chance de ne pas être en face d’une berline qui propose de série « la table de pique-nique sur le coffre » pour reprendre l’expression de la femme de Philippe ! En faisant abstraction de ça, la ligne a plutôt bien vieillie si on pense qu’elle a été initialement présentée au début des années 90, oui oui du temps des Citroën BX ou Renault 19. La déclinaison en break avec une jolie vitre de custode en forme de calisson est particulièrement réussie, contrairement à certaines autres familiales de la même époque, non non je ne reparlerai pas de BX.

Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)
Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)

L’intérieur minimaliste mais confortable

En ouvrant la porte, le “bolidage” sauvage semble avoir continué à sévir : 2 sièges baquets et un volant Momo ! Et non, tout ça aussi est de série. Ce modèle bénéficie d’une sellerie cuir gris optionnelle qui commence à montrer quelques signes de vieillesse, mais la position et le maintien sont vraiment bien pensés, d’autant plus que la hauteur avant et arrière de l’assise du siège conducteur sont réglables indépendamment l’une de l’autre. Si on ajoute à ça le volant lui aussi réglable en hauteur, on peut affiner sa position de conduite à l’infini jusqu’à trouver celle qui nous convient. Une attention portée au conducteur qui ne se retrouve pas sur le tableau de bord. Jauge à essence, température d’eau, compte-tour et compteur de vitesse, c’est tout ! On aurait volontiers apprécié un peu plus d’information pour surveiller le bon fonctionnement de la salle des machines. Le reste de l’intérieur vieillit plutôt bien, à noter la banquette arrière rabattable 2/3 – 1/3 qui offre un plancher complètement plat pour des chargements volumineux. Et oui c’est un break qui se doit aussi d’être pratique. On peut simplement regretter la présence imposante des têtes d’amortisseurs qui pénalisent la largeur du coffre en son centre, même si l’habitabilité ne sera pas le premier critère de choix de cette Impreza GT 2.0 turbo AWD SW !

Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)
Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)
Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)
Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)

Sur la route, sèche puis enneigée : un comportement serein

Quand je vous disais que j’avais de la chance pour cet essai, c’est doublement vrai. Car oui la neige est tombé en abondance et tient sur la route, cela va permettre de sentir le comportement de cette 4 roues motrices, et les températures en baisse ont permis de maintenir le roulage prévu sur le circuit de glace de Flaine !

Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)
Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)

Contact, je continue de tourner la clé et le démarreur lance mollement le boxer. La sonorité au ralenti est légèrement présente mais juste suggestive, voilà qui donne envie d’en découvrir plus. Avant d’aller essayer de faire glisser ce break, une prise en main sur route sèche est préférable. En ville la voiture est tout à fait à son aise, les commandes tombent bien sous la main et même bas dans les tours le moteur se montre docile. L’aiguille de température d’eau monte doucement jusqu’à se stabiliser vers la position médiane dans son cadran, ce qui tombe plutôt bien puisque la ville s’efface et la route se montre quasi déserte.

Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)
Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)

Première accélération franche, et là c’est la claque : wahouuu ça pousse !!! Ça pousse à l’ancienne, pas comme un Tdi qui répond tout de suite et pas longtemps (d’après ce qu’on m’a raconté, je ne touche pas à ça), là il se passe quelques tous petits instants avant que la légère soufflante du turbo se fasse entendre en même temps que la pression dans le siège se fait plus importante. Du coup ce virage qui était loin là-bas me saute au visage bien plus vite que ce que j’aurai imaginé, heureusement le freinage 4 pistons à l’avant répond présent tout de suite et me permet d’aborder la courbe à une vitesse tout à faire raisonnable. Sortie de virage, je remets gaz et re-surprise, ça pousse tout aussi fort, ou même plutôt ça tracte dirais-je. Car oui je ne suis pas habitué aux tractions puissantes et encore moins aux 4 roues motrices, cette sensation qui nous ramène à la corde alors que le virage se termine est étonnante, étonnante mais diablement efficace ! Pas l’ombre d’une perte de motricité, la puissance passe admirablement bien aux roues et on s’extirpe du virage avec une vivacité déconcertante. Seule l’approche du rupteur m’incite à changer de vitesse tant la poussée du boxer est constante, et ça repart de plus belle une fois le rapport suivant engagé. Du coup le tachymètre s’affole vite, même avec une graduation principale en miles/heure, les limites légales sont très (trop ?) rapidement rejointes… On est que à 100 là, j’aurai cru plus ! Mais qu’est-ce que c’est bon de sentir ce coup pied qui arrive à partir de 2700-2800 tr/min et ne s’essouffle pas !

Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)
Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)

Le châssis ne montre pas son âge, bien que complètement d’origine et avec un kilométrage avancé, la rigueur est au rendez-vous et la puissance digérée convenablement. Il faut dire que le poids contenu sous la 1400 kg aide au bon comportement et aux performances, rappelons que le 0 à 100 km/h était annoncé en 6.0 sec, ce qui semble tout à fait réaliste. Un comportement dynamique rassurant, efficace et performant, un bon constat sur le sec, qu’en est-il à l’approche de la station des Gets sur une route qui blanchit grandement ? Évidement la prudence est de mise, mais la motricité est incroyablement bonne sur ce bitume froid et enneigé. Même un redémarrage après un arrêt en pente ne provoquera aucun patinage, contrairement aux SUV ou autres monospaces mazoutés devant moi ! Si l’approche d’un virage se fait un peu rapide et s’engage avec un peu de sous-virage, un simple lâcher de pied permet de faire pivoter la voiture sur ces conditions de faible adhérence, je comprends mieux pourquoi nous voyons tant de Subaru dans ces régions de montagne, c’est définitivement un outils rassurant.

Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)
Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)

Et sur la glace alors ?

La montée vers la station de Flaine est un véritable régal, une route large, déserte et parfaitement enneigée. Mais la descente vers le fin fond de la station promet encore mieux : le circuit de glace ! Exit les très bons Bridgestonne Blizzak, place à des Marangoni For Ice qui portent parfaitement leur nom puisqu’ils sont cloutés, indispensable pour le genre d’exercice qui nous attend.

Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)
Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)

Rapide breefing et hop en piste pour sentir le niveau d’adhérence. Premiers constats plutôt clairs : quand on accélère, ça n’accélère pas, quand on tourne ça ne tourne pas et quand on freine, ça ne freine pas ! Enfin si mais vraiment pas dans le mesure où on peut s’y attendre. A l’accélération les clous cherchent à mordre la glace pour trouver la motricité, mais une fois plantés la traction et la mise en vitesse est bluffante d’efficacité ! Il en va de même pour le freinage, plutôt déstabilisant mais au final très efficace une fois le fusible de l’ABS retiré. Reste la direction, là rien à faire, en conduite normale la voiture refuse obstinément de tourner et préfère tirer tout droit vers le mur de neige… Il faut donc lancer la voiture et jouer des transferts de masse pour réussir à s’engager dans les virages, appel et contre appel, voici 2 éléments indispensables. Quel plaisir de réussir (parfois) à faire pivoter la voiture et remettre gaz pour chercher à s’extirper du virage plus ou moins dans l’axe. On est très loin de la conduite efficace et propre recherchée sur circuit asphalte, mais le plaisir est énorme malgré les vitesses atteintes moindres. Difficile de réussir à enchainer les passages plus ou moins parfaits, par contre une chose est sûre la Subaru Impreza est vraiment dans son élément, ce n’est pas pour rien qu’elles sont si nombreuses en piste aujourd’hui, talonnées en nombre par les BMW E30 325iX. On repense alors aux images de notre jeunesse, celles qui ont fait les lettres de noblesse de l’Impreza WRC, au rallye de Suède ou sur les spéciales enneigées du Monte Carlo. Une légende du rallye à peine édulcorée qui s’offre à chacun sur le marché de l’occasion aujourd’hui et bien sûr toujours en concession pour sa descendance.

Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)
Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)

Collector à convoiter ?

En guise de conclusion, il faut évidemment aborder la partie financière. La cote soutenue des Impreza 1ère génération témoigne de l’intérêt du modèle, mais aussi de sa fiabilité. En effet il n’est pas rare de voir des voitures en vente avec plus de 200.000 km, comme celle illustrant cet essai, tant que les entretiens ont été suivis et respecté, la GT peut vous emmener loin. Attention cependant à la courroie de distribution à remplacer tous les 100.000 km ou 4 ans selon les préconisations constructeurs, ainsi que les admissions aftermarket à laquelle le boxer est plutôt sensible. Le talon d’achille est le débitmètre à considérer comme un consommable ou presque, pour le reste rien de particulier. Les pièces se trouvent facilement sur Internet, via des vendeurs spécialisés en Subaru ou les sites généralistes de pièces. Les concessions Subaru ne sont pas nombreuses, mais hormis sa configuration boxer turbo et un compartiment moteur bien rempli, cette Subaru est très accessible mécaniquement.

Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)
Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)

Cherchez donc en priorité une voiture entretenue et le plus possible d’origine, les premières annonces pour des voitures en conduite à gauche se trouvent autour de 5.000 €, en conduite à droite un peu moins, et directement de l’autre côté de la Manche encore beaucoup moins ! Avant de craquer, renseignez-vous quand même chez votre assureur, les 15 cv fiscaux de cette 3ème évolution de la première génération change pas mal le tarif par rapport aux 2 premières qui n’en faisait que 9. Mais après ça, vous verrez on devient vite ami avec la station-service la plus proche, oui inutile de rappeler que la consommation reste conséquente, mais surtout on est tout de suite accroc aux sensations brutes que procurent cet attachante auto…

Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)
Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)
Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)
Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)
Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)
Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)
Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)
Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)
Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)
Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)
Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)
Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)
Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)
Subaru Impreza GT 2.0 turbo AWD Sport Wagon (1999)

Photos dynamiques : Walter Babic
Photos statiques : Ambroise Brosselin

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