Le design consensuel des Audi modernes d’une génération à l’autre n’a jamais généré beaucoup de surprise. Mais c’est sans compter sur la gamme RS et ses modèles dopés aux stéroïdes. La nouvelle RS 7 Sportback n’échappe pas à la règle et développe la bagatelle de 600 chevaux. Un coupé 5 portes surpuissant pour mettre un peu de folie dans le quotidien de ses acheteurs.
Après avoir fêté récemment les 25 ans de modèles Audi RS (lire notre article ici), la marque aux anneaux remet le couvert et présente au salon de Francfort la nouvelle RS 6 Avant (lire notre article ici) et sa version coupé : la RS 7 Sportback. Une seconde génération toujours bodybuildée comme en témoigne ce kit carrosserie démoniaque. Les futures BMW M8 Gran Coupé et AMG GT 4 portes sont prévenues, Audi veut jouer dans la même cour et le fait savoir. Pour cela, les voies du coupé ont été élargies de 4 centimètres pour atteindre presque deux mètres de large d’une aile à l’autre. Ses jantes de 21 pouces (22 en option) et ses 5 mètres de long lui confèrent une sacrée prestance sur la route. Le bouclier avant est agressif avec la fameuse calandre « Singleframe », chère à la marque d’Ingolstadt. Sans bordures, elle est encadrée par de grandes ouvertures de chaque côté du pare-chocs pour refroidir les freins en carbone céramique. Le capot rainuré ajoute encore à l’aspect bestial du véhicule et laisse place à la ligne de toit fuyante de la RS 7 Sportback. L’arrière de la voiture en impose avec le large diffuseur sous le bandeau de feux LED et les deux sorties d’échappement de chaque côté du bouclier, signe distinctif de la gamme sportive Audi Sport. En option, un pack carbone est proposé ainsi que de roues de 22 pouces (elles sont apparemment trop petites pour certains…) ou encore des inserts noirs laqués. A noter que l’aileron arrière est mobile et se déploie à partir de 120 km/h. Pour l’habitacle, le constructeur allemand fait dans la sobriété et reprend la planche de bord de la A7 et son Virtual cockpit. Les sièges en cuir estampillés RS accueillent les passagers avant en reprenant des surpiqures rouges, de la même couleur que l’extérieur. L’habitacle fourmille de détails peints et peut s’habiller d’Alcantara comme les repose-genoux ou le volant multifonctions. Ce dernier reprend un bouton RS Mode qui permet de choisir entre plusieurs modes de conduite personnalisables.
Un beau bébé
La RS 7 embarque le moteur V8 4.0 biturbo de 600 chevaux de la RS 6 Avant. Le couple phénoménal de 800 Nm (!) promet des reprises dantesques pour doubler sur l’autoroute en toute tranquillité. L’ensemble est toujours associé à la boite de vitesse automatique Tiptronic à huit rapports ainsi qu’à la transmission intégrale Quattro. Il ne suffit que de 3,6 secondes à l’Audi pour se débarrasser du 0 à 100 km/h. La vitesse maximale est limitée à 250 km/h d’origine mais peut passer à 280 puis 305 km/h en options (onéreuses). Concernant les équipements technologiques, la RS 7 bénéficie de la suspension pneumatique adaptive RS de série avec amortissement contrôlé pour rendre agile ce mastodonte. Le terme est choisi car le monstre sacré pèse 2 065 kilos sur la balance, soit 130 kilos de plus que la précédente version. Un embonpoint conséquent qui peut compter sur le système à quatre roues directrices réduisant le rayon de braquage de près d’un mètre, en option. La répartition du couple est variable et offre de base 60 % du couple sur l’arrière pour lui donner un comportement de propulsion mais peut se modeler au gré du conducteur et des accélérations. Pour rendre l’auto encore plus performante, Audi mise sur le système de cylindre à la demande (COD) qui peut désactiver les cylindres 2, 3, 5 et 8 sur les derniers rapports en éteignant l’injection et l’allumage et en fermant les soupapes d’admission et d’échappement. La consommation s’en retrouve réduite mais il ne faut pas s’attendre à des miracles, surtout vu son poids. Une hybridation légère est aussi de la partie et collecte de l’énergie lors de la décélération de la voiture. Pas de prix pour l’instant mais une date de commercialisation : printemps 2020. Les clients pourront choisir entre 13 coloris différents et une liste d’options longue comme le bras. L’habitude chez les Allemands mais les 600 chevaux seront eux, toujours sous le capot.