Alpine A110S, Porsche Cayman 718, Ferrari 488. Quels points communs ? Si on vous demande quelle est l’architecture mécanique/châssis la plus efficace face au chrono, il y a fort à parier qu’un coupé propulsion à moteur central arrière vous vienne rapidement à l’esprit. Et puis si ensuite on cherche un moteur efficace à glisser derrière les sièges, raisonnable et léger, le 4 cylindres turbo s’impose lui aussi. Et enfin si on vous demande de mettre un modèle sur cette fiche technique, est-ce l’Alpine A110S ou la Porsche Cayman 718 qui arrive en premier ? Peu importe car aujourd’hui ce n’est pas l’essai de l’une d’entre elle, mais bien les 2 que nous allons comparer !
De la glisse toute l’année
Pour se faire, rendez-vous chez nos amis du Circuit Glace d’Abondance en Haute-Savoie, qui innove en proposant des stages de glisse … toute l’année ! Mais comment est-ce possible, encore un excès de raclette ou de génépi ? Le système Ice Control permet de donner une adhérence très limitée aux roues arrières se rapprochant ainsi beaucoup du grip, enfin plutôt son absence, en pneus cloutés sur la glace. Magique !!
Revenons donc à nos deux duelistes du jour, en blanc l’allemande et en bleu la française. Côté chiffres la Porsche 718 annonce 1350 kg pour 300 ch face aux 1114 kg et 292 ch de l’Alpine 110S, l’une est en boite méca et l’autre n’existe qu’en boite auto au grand regret de ses nombreux fans. On ne va pas s’étaler plus sur les présentations, nous avions eu le plaisir de les essayer séparément en conditions hivernales. Retrouvez nos essais ici pour la 718 et là pour l’A110.
Match Allemagne / France
Côté look, difficile de les départager tant les deux sont très réussies. Chacune a son petit détail auquel on peut donner sa préférence, le regard de sa grand mère ou encore l’arrière du pavillon avec son drapeau tricolore pour l’Alpine A110S, le petit bec de canard à l’arrière de la Porsche 718. Tous les gouts sont dans la nature, on peut reconnaitre que ces deux autos sont bien réussies, sans en faire trop on les identifie rapidement et sans hésitation. Je n’irai pas faire mon rabat joie vieux grincheux en disant que toutes les berlines modernes se ressemblent, ces deux là sont originales et plaisent à juger combien on en croise sur les routes.
République de la Glisse
Comme on le disait en introduction, cette architecture moteur/châssis offre un équilibre et une efficacité incroyable sur le sec à nos deux berlinettes, sans doute une autre raison de leur succès commercial. Alors étant convaincu de ce point, l’idée est d’aller chercher du fun dans la finesse de la glisse et non pas face au chrono ou à la vitesse de passage en courbe. Laquelle va se révéler être la meilleure drifteuse ? Le tracé du circuit d’Abondance est idéal pour jouer avec leur équilibre à faible vitesse et donc de les sentir vivre et réagir dans ces conditions particulières.
Commençons par la Porsche pour se familiariser avec la glisse estivale des Ice Control. 1ère enclanchée, gaz léger pour décoller et ça roule plutôt normalement. Petit coup de volant, rien ne se passe, on réessaye avec un coup de gaz en plus, et là oui ça glisse ! Oh je sens que ça va être rigolo… Les virages s’enchainent les réflexes de la glace reviennent, le tour du rond-point s’enroule bien en entretenant l’angle avec le pied droit, le couple du gros 4 pattes permet d’être sur un filet de gaz en 2. Thierry me confirme mon impression, le secret des Ice Control est de toujours garder du patinage, surtout dans les transitions pour éviter les reprises de grip peu agréables et qui contrarient l’enchainement vers la glisse suivante.
Une fois le mode d’emploi assimilé, ça glisse, ça tourne jusqu’à en faire un peu trop et se retrouver à l’envers. On plante les 2 pédales de gauche et tout s’arrête rapidement, les roues avant ayant leurs pneus route standard, ça grippent parfaitement sur le bitume fraichement étalé. Impossible ou presque de se faire peur, chaque tentative infructueuse ou excès d’optimisme s’arrête vite. Plus que la vitesse, je me surprends rapidement à chercher à être propre et fin pour placer l’auto au mieux sur la piste pour enchainer. C’est vraiment amusant et addictif !
On change de monture et on saute dans l’Alpine. Je retrouve cette position de conduite encore plus agréable que dans la Porsche, j’avais oublié combien ces baquets étaient parfaits ! On appuie longtemps sur le bouton D pour mettre la boitoto en mode manuel et ainsi garder la 1ère ou 2ème grâce aux palettes. C’est parti, on décolle avec un peu plus d’entrain étant rassuré sur ce nouvel environnement découvert avec la Porsche. Ce qui saute rapidement aux yeux, ou plutôt aux fesses, c’est la vivacité de l’Alpine. L’A110S est plus communicative et plus réactive que la 718. Sans doute que les 230 kg d’écart y sont pour beaucoup, mais aussi le moteur semble répondre avec moins de lag. Par contre si la glisse semble plus fine là où la Porsche semblait un peu plus pataude, on a l’impression de rouler moins vite. Ce n’est pas qu’une impression, le poids en plus de l’allemande lui donne plus de grip et il faut donc aller un peu plus vite pour glisser. Logique !
La boite en mode manuel se comporte bien, on arrive à passer la 2 quelle que soit la position de nos mains grâce aux larges palettes, le freinage est efficace … un peu moins en marche arrière ou la boite se demande ce qu’il se passe et offre un petit moment de flou malgré la pédale de frein fermement actionnée. La Porsche 718 et son embrayage traditionnel marque un point dans cette situation…
Le temps de la séance photo Thierry prend le volant de l’Alpine A110S, de l’extérieur le comportement est très similaire à celui de la glace, c’est déroutant d’être dans la verdure chauffé par le soleil déclinant quand l’hiver ce sont bonnet et gants au même endroit !
Laquelle choisir pour le fun et la glisse ?
Vous l’aurez peut-être deviné, sur le tracé serré et tortueux d’Abondance, j’ai une nette préférence pour la vivacité de l’A110S par rapport au côté pataud de la 718. Mais ce n’est pas pour autant que la Porsche est un mauvais choix pour ce genre de plaisir. Sans doute que sur un circuit plus rapide elle sera plus efficace grâce à ses quelques kilos supplémentaires. Tiens il faudrait que j’en parle à Thierry : est-ce qu’on peut faire le même comparatif à Ladoux ? (retrouvez notre passage sur les pistes Michelin ici).
En attendant, si vous hésitez entre ces deux autos, sans arriver à les départager sur le look, la fiche technique ou les sensations sur le sec, le comportement en glisse vous permettra certainement de choisir l’élue de votre cœur ! Et accessoirement connaitre les réactions de sa voiture dans des conditions de grip basse est toujours enrichissant et rassurant si un jour ça arrive dans un autre contexte.
Encore merci au circuit glace d’Abondance pour l’accueil toujours aussi parfait ! Pour plus d’infos sur les stages et les options disponibles, leur site internet devrait répondre à pas mal de vos questions.
Sinon rendez-vous directement sur place, Thierry se fera un plaisir de vous renseigner et vous accompagner sur la piste avec la Porsche 718 ou l’Alpine A110S ou en balade sur route au volant de la Ferrari 488 GTB (retrouvez notre essai ici). Moi je vous laisse, je vais regarder les annonces d’Alpine sur le bon coin…
Crédit photos @ Ambroise Brosselin.
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