Lorsque Cupra nous a invité à essayer sa nouvelle gamme restylée, comprenant le Formentor et la Leon, j’ai décidé de faire un choix et de consacrer mon article à celle qui va le moins se vendre des deux : la Leon. Et pas n’importe laquelle, la plus puissante de la gamme sans hybridation, “à l’ancienne”, la VZ 2.0 TSi de 300ch sur les roues avant. Il va y avoir du sport !
Un design singulier
C’est la nouveauté la plus visible. Les Cupra arborent désormais toutes le “Sharknose” avec cette grande calandre acérée et ce nez renfrogné. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ce nouvel avant ne laisse pas place à l’ambiguïté et elles sont encore plus agressives qu’auparavant.
On peut aussi observer les nouveaux phares à la signature lumineuse inédite avec ces 3 diamants (qui change de couleur pour être les clignotants). Je précise au passage que ces nouveaux phares sont équipés de la technologie Matrix Led (option) toujours aussi bluffante de nuit.
Sur le profil, les différences restent subtiles et on remarque surtout les nouvelles jantes en 19 pouces de cette version 300 VZ de la Cupra Leon. Elles arborent ce motif triangulaire inspiré du logo de la marque, ainsi qu’une finition cuivrée propre à Cupra (que je trouve plutôt sympa et original personnellement).
A l’arrière, la différence est plus flagrante avec un nouveau bandeau de feu incluant le logo Cupra illuminé en son centre. Je trouve que ça lui ajoute encore un peu d’agressivité. Notre version 300 rajoute au package une extension de becquet en carbone, ainsi qu’un diffuseur avec 4 sorties d’échappement (et oui on rigole pas chez Cupra !). Une petite déception, cet échappement n’est pas fourni par Akrapovic comme sur le Formentor, et après essai, le Formentor sonne mieux je dois l’avouer.
Pour conclure, la Leon Cupra VZ 300 est disponible dans 9 couleurs dont 2 nouveaux coloris mat, le Century Bronze Mat et le Gris Encelade Mat de notre version d’essai.
Un intérieur attendu
A l’intérieur, nous sommes dans une évolution tranquille à la mode de la maison mère du groupe. Pas de gros chamboulements, mais des changements qui viennent améliorer la recette précédente.
Ainsi, la Leon VZ 300 dispose désormais en série du nouveau volant Supersports Cupra. Ce volant au look agressif s’illustre notamment par la présence de 2 boutons sur le bas du volant qui permettent de démarrer le bolide d’un côté et changer les modes de conduite de l’autre. Derrière lui, l’écran du Digital cockpit affiche une nouvelle interface mise à jour, comme l’écran central d’ailleurs.
Le système d’infodivertissement est doté d’une barre d’applications améliorée, de widgets et d’une barre de commande de climatisation qui simplifient l’interface utilisateur. Tout est pensé pour plus de simplicité, de personnalisation. On retrouve le contrôle de la climatisation intégré dans l’écran principal. Néanmoins il y a toujours la barre tactile sous l’écran qui semble mieux fonctionner qu’avant, sans nécessiter un appui fort pour prendre en compte votre doigt. Les différences avec l’ancien système ne sont pas flagrantes, mais on note une rapidité accrue et moins de plantages.
Sur notre version, nous disposions des magnifiques sièges baquets à coque en carbone. Avec leur mélange de cuir et d’alcantara, ils sont juste parfaits à mes yeux, confort, maintien optimal et look à tomber ! Et en plus, ils sont chauffants.
Enfin, parmi les nouveautés, on remarquera le nouveau système de son Sennheiser à 12 haut-parleurs de 390W. Pour ne rien vous cacher, je ne l’ai pas vraiment essayé hormis pour écouter un morceau de Christina Aguilera sur une radio italienne. On fait mieux comme test je pense !
Ignition, start !
Bon passé cette découverte stylistique, il est temps d’en prendre le volant. Une fois n’est pas coutume, Cupra nous a convié à l’essayer sur les routes de Toscane en Italie.
Comme dit dans le paragraphe précédent, à peine assis dans le baquet, nous sommes déjà dans l’ambiance. Quelques réglages plus tard, il est temps d’appuyer sur le bouton du volant pour le démarrage.
Un doux ronronnement s’échappe des sorties d’échappement pour le “cold start”, mais qui très vite s’amenuise. Mon voisin qui démarre son Formentor avec la ligne d’échappement Akropovic est beaucoup plus sonore. Je le soupçonne d’avoir sélectionné le mode Cupra qui amplifie le son moteur, le fourbe.
Pour rappel, notre version d’essai VZ de la Cupra Leon s’équipe du 4 cylindres 2.0l turbo bien connu du groupe dans sa version 300ch (333ch sur le Formentor VZ). La puissance maximale est atteinte à 5300 tr/min et le couple de 400 Nm quant à lui à 2000 tr/min.
La voiture équipée de la boite automatique DSG7 s’élance en douceur, mode confort sélectionné. Les pédales sont souples, la direction aussi, la suspension un peu moins. En effet même en mode confort, avec le réglage de suspension le plus souple, la voiture reste ferme et trahit sa prétention sportive. Bon, il ne faut pas oublier non plus que nous roulons sur des Bridgestone Potenza Race en 235/35 R19 au profil ultra bas, ce qui ne fait jamais bon ménage avec le confort.
J’augmente un peu le rythme et je sens que la boite traine un peu à passer les rapports. Je remarque aussi que la voiture pompe un peu sur les longues bosses de la route, ce qui ne manque pas de faire rire mon passager qui oscille à ma droite. Il est donc temps de changer de mode de conduite et de sélectionner le mode Cupra qui est le plus sportif.
Mode Cupra engagé
Directement, on sent les pédales se raffermirent et supprimer complètement la zone morte de début de course, présente en mode confort. La direction devient elle aussi beaucoup moins souple et plus directe. Le moteur semble tout à coup très sonore dans l’habitacle dû à un amplificateur artificiel dans les enceintes. J’entends aussi quelques discret pétarades à l’échappement qui font un son plutôt sourd, différent des Pop&Bang très explosif qu’on trouve depuis quelques années. Ils ont malheureusement toujours ce côté artificiel où le nombre de pop semble identique à chaque lever de pieds. Un peu d’aléatoire rendrait la chose beaucoup plus sympa à mes yeux. A noter qu’il existe un mode de son moteur “Pure” qui coupe l’amplification dans les haut-parleurs pour ne laisser que les sons mécaniques.
Un enchainement de virage se présente et je me décide à l’aborder à bon rythme pour voir les changements de comportement. La boite en mode Cupra rétrograde directement en 2ème comme je m’apprêtais à le faire avec les palettes situées derrière le volant, top.
D’ailleurs en parlant de ses palettes, j’ai remarqué qu’elles étaient plus au centre que sur le Formentor VZ que j’ai pu essayé aussi. A tel point qu’il m’était obligé de tendre les doigts pour les atteindre, alors que mes mains sont plutôt grandes (mes gants de vélo sont en XL, c’est dire si j’ai les plus gros 😉 ). Prévoir des petites extensions de palettes.
La voiture s’inscrit dans le virage avec un train avant très directeur et une direction incisive. Il me vient alors à l’idée d’essayer de resserrer la trajectoire avec un léger lever de pied comme je le faisais avec ma Renault Mégane 3 RS Cup, et là à ma grande surprise, le train arrière reste très verrouillé et la voiture reste stable, là où la Mégane aurait plonger sur la corde. Sécurisant, mais moins marrant que je l’aurais imaginé.
La sortie du virage se présente et j’écrase alors l’accélérateur. Le volant fait un léger à-coup et le différentiel à glissement limité rentre en action et sort la voiture du virage avec force. Rah ça m’avait manqué ces tractions puissantes avec un DGL efficace !
Bon, honnêtement, même si c’est verrouillé en châssis, je dois dire que j’ai un grand sourire sur le visage à ce moment.
La boite est elle-aussi diablement efficace en conduite dynamique même si elle reste très prudente sur les rétrogradages, à la différence du PDK de Porsche par ex. Mais sur la route, c’est rarement un handicap.
Les freins quant à eux ne faiblissent pas, et avec l’option des freins majorés à 370mm de diamètre à l’avant, vous n’avez rien à craindre en conduite soutenue ! Le système n’a aucun mal à ralentir vigoureusement les 1490kg de la voiture. Bon point.
En rendant les clés, on en pense quoi ?
En arrivant au parking, il est temps de faire le petit bilan de cette Leon Cupra VZ 300. Par exemple, parlons de la consommation. Bien qu’homologuée à 7,8l/100km WLTP, je dois dire que même en me calmant, j’ai eu beaucoup de mal à descendre la consommation à moins de 10l/100km. En conduite sportive, j’étais autour de 18l/100km pour vous donner un ordre d’idée.
L’autre question vient aussi des tarifs. Cette version s’affiche en France à 47 425€ à quoi il faudra ajouter un malus CO2 de 13 014€ (174g CO2/km). Cela nous fait donc une compacte à 60 000€ hors option. La vie du passionné automobile est désormais bien chère en 2024. Surtout quand on se rappelle que l’ancienne Seat Leon Cupra 300 de 2017 (lire notre essai de la version SC 290 ici) s’affichait 37 695€ !
Il reste néanmoins qu’on peut saluer Cupra de commercialiser encore une traction sportive comme à la grande époque car elles se font actuellement bien rare dans les différentes gammes des constructeurs !
A noter qu’il existe aussi une version hybride de 272ch combiné, mais au tempérament bien moins sportif que cette version VZ.
Si vous cherchez une voiture sportive, capable de faire quelques trackdays tout en restant discrète pour aller chercher le pain, vous devez sérieusement la considérer à mes yeux.
Merci à Cupra France pour nous avoir convié à essayer cette survivante.
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