Essai Toyota GR Supra transmission manuelle, dejà collector !
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Essai Toyota GR Supra transmission manuelle, dejà collector !

Toyota GR Supra transmission manuelle
Toyota GR Supra transmission manuelle

« Ah, vous voulez aussi une boite manuelle ? Eh bien, vous l’aurez ! ». C’est en substance la décision prise par Akio Toyoda, président du Groupe Toyota, après les essais presse de la Toyota GR Supra et les retours clients. En 2019, la marque japonaise relance, après 17 ans d’absence, une descendance à la Supra. Pour cette 5ème génération, baptisée A90, Toyota s’est associée avec l’unique constructeur produisant encore un six cylindres en ligne, BMW. Après avoir essayée la version dotée de la boite automatique à 8 rapports, voici notre avis sur la Toyota GR Supra équipée de la transmission manuelle à 6 rapports.

Depuis 2016, Gazoo Racing (GR) se constitue l’un des plus beaux palmarès sportifs qui soit. A ce jour, le département compétition de Toyota a décroché 5 titres constructeurs en Endurance WEC dont 5 victoires aux 24 Heures du Mans, 4 titres constructeurs en Rallye WRC, deux titres constructeurs en rallye-raid FIA.

Sous l’impulsion d’Akio Toyoda, le label GR décline son savoir-faire en compétition dans une gamme de véhicule de série comme la GR Yaris (lire notre essai ici) ou la récente GR 86 (lire notre essai ici). Le fer de lance de cette gamme est celle qui l’a ouverte, la GR Supra.

Toyota GR Supra transmission manuelle
Toyota GR Supra transmission manuelle

En Europe, Toyota profite du lancement de la GR Supra en version quatre cylindres 2.0L de 258 ch (lire notre essai ici) pour glisser des infos sur l’arrivée possible d’une boite manuelle, sur la version six cylindres 3.0L de 340 ch (lire notre essai ici). Deux ans plus tard, en 2022, c’est la confirmation officielle.

GR Supra, un malus meurtrier

Bien que la GR Supra reçoive à partir de 2021 une évolution (B58H) du moteur 3.0L développant 285 kW au lieu des 250 kW initiaux, soit 387 ch, Toyota Europe n’en fait pas mention dans sa documentation technique. Officiellement, la Toyota GR Supra développe une puissance de 340 ch et 500 Nm de couple. Dont acte.

Il est surprenant qu’aucune évolution moteur n’ait été spécifiée. La raison ? Le niveau d’émission de pollution du bloc 3.0L (B58B30) affiché, pour cette version boite manuelle, à 198 gr CO2/km. Conséquence, le malus écolo passera, en France, de 20 396 € en 2023 à 60 000 € en 2024 !

Toyota GR Supra transmission manuelle
Toyota GR Supra transmission manuelle

Affichée à 66 300 € TTC, dont 1 000 € pour la superbe teinte optionnelle « Dawn Blue », le tarif de notre version d’essai « Pack Premium » culminera à 126 300 € TTC en 2024. Autant dire que les ventes de la Toyota GR Supra transmission manuelle vont devenir plus que confidentielles sur notre territoire.

Pour mémoire, la version transmission automatique de la GR Supra coûte 2 300 € de plus, soit 67 600 € TTC hors options, les rejets de 183 gr CO2/km imposant un malus de 10 980 € en 2023 et 28 413 € en 2024.

GR Supra, un charisme clivant

Annoncée par les concept-cars FT-HS (2007) et FT-1 (2014), la Toyota GR Supra de production s’avère plus petite afin de reprendre comme base le châssis de la BMW Z4 (G29). Les deux voitures sont produites dans l’usine de Magna Steyr près de Graz, en Autriche. Selon Akio Toyoda, la conception, l’identité et les performances de la GR Supra ont été inspirées par l’iconique Toyota 2000GT.

Toyota GR Supra transmission manuelle
Toyota GR Supra transmission manuelle

Lors de notre essai composé au 2/3 de routes nationales et départementales, à chaque arrêt, la GR Supra ne passe pas inaperçu. Elle a pour elle une présence dans l’espace urbain et routier qui marque les esprits, et détourne l’attention des passants à son endroit. Bien mieux mise en valeur en nature qu’en photos, son design nippon agressif et futuriste rallie à sa cause la grande majorité des observateurs-trices qui la croise. A titre personnel, on aime son look atypique.

Seul élément qui permet de différencier la version boite auto de celle dotée de la transmission manuelle, le logo Supra de couleur rouge au lieu du noir.

Toyota GR Supra transmission manuelle
Toyota GR Supra transmission manuelle

GR Supra, S 2000 sort de ce corps…

Toyota a sélectionné une boite de vitesses manuelle chez BMW. C’est la GS6L50TZ – dite S6-53 – fournie par ZF qui a été retenu, capable d’encaisser 600 ch et 600 Nm. Mais la marque japonaise en a modifié des composants comme le carter et l’arbre de transmission, le train d’engrenages existants. Elle a également supprimé des éléments qui n’étaient pas nécessaires (tels que le système acoustique) au bénéfice de la réduction de poids.

Toyota GR Supra transmission manuelle
Toyota GR Supra transmission manuelle

De plus, l’embrayage est spécifique avec un ressort à diaphragme de plus grand diamètre et renforcé. Cette transmission manuelle à 6 rapports utilise un système de contrôle intelligent (iMT) optimisant le couple moteur au moment des débrayage/embrayage/rétrogradages. Utilisé par défaut, l’iMT est désactivable pour passer en mode Sport. Son nouveau code maison : GS6L40TZ.

Enfin, le rapport de démultiplication final du différentiel a été raccourci, passant de 3,15 (sur la GR Supra automatique) à 3,46 au bénéfice d’un dynamisme de conduite accru.

Le débattement du levier de vitesses et son engagement font immédiatement penser à celui de la Honda S 2000. La S 2000 (S2K pour les intimes) est à la MX-5 ce que McLaren est à Lotus : la même philosophie mais avec des watts en plus.

Toyota GR Supra transmission manuelle
Toyota GR Supra transmission manuelle

Pour ceux-celles d’entre vous qui ont conduit une S 2000 (ou une MX-5), ce petit débattement court, rapide et précis, aux verrouillages francs, est un vrai régal. Eh bien, la GR Supra reprend cette même sensation : merci la modification de la console centrale, l’espace de 42 mm entre le pommeau de levier de vitesses (200 gr au lieu de 50) et le panneau de climatisation.

Un vrai bonheur qui pousse à abuser des changements de rapports, plus que nécessaire, alors que le couple moteur permet largement de faire sans ! Les rétrogradages sont jouissifs, appuyés par la fonction électronique du talon pointe (fonction désactivable pour exécuter le talon pointe manuellement) et qui maintient les tours moteur, le tout accompagné du râle à l’échappement.

Toyota GR Supra transmission manuelle
Toyota GR Supra transmission manuelle

On fait pire comme référence. Le plaisir de conduite y gagne ce que l’efficacité et l’efficience y perdent surement par rapport à la boite automatique à 8 rapports (ZF également). Une paille : 0,3 sec de moins sur le 0 à 100 km/h (4,6 au lieu de 4,3 sec). Mais qu’importe, l’essentiel est le ressenti au volant et Toyota a visé dans le 1000 avec cette version boite manuelle. Une réussite !

GR Supra, une GT toujours vive

Toyota ne s’est pas contentée de remplacer une boite de vitesses par une autre. La marque a revu trois setups de son châssis, qui adopte déjà des réglages spécifiques par rapport à la Z4.

Les suspensions utilisent dorénavant du caoutchouc vulcanisé plus rigide dans les bagues des barres antiroulis avant et arrière, accompagnés de nouveaux réglages d’amortisseurs. De plus, les composants mécaniques de la direction assistée électrique et les paramètres de son fonctionnement ont également été modifiés. Enfin, les systèmes de contrôle de traction (TRC), de liberté du patinage des roues (Hairpin+) et de freinage ont été adaptés à l’usage d’une transmission manuelle.

Toyota GR Supra transmission manuelle
Toyota GR Supra transmission manuelle

Objectif : un meilleur ressenti des sensations du trains avant et un train arrière moins vif sur route bosselée. Effectivement, l’amélioration est notable mais la GR Supra est encore sensible du train arrière, des mouvements verticaux générant un début de perte d’adhérence sur revêtement dégradé à rythme soutenu. Heureusement l’anti-patinage veille pour calmer les ardeurs. A part ce point, la GR Supra 3.0L offre des prestations et sensations identiques à la version boite auto.

Conclusions

Avec 1,6 T sur la balance, la Toyota GR Supra transmission manuelle s’avère être une formidable GT, très dynamique. Elle est déjà collector, tant ses ventes dans l’hexagone seront portion congrue. Pour autant, elle n’est pas une sportive pure et dure comme peut l’être une Alpine A110. La japonaise reste très plaisante au quotidien et sait souffler le feu comme un dragon grâce avec cette nouvelle combinaison du groupe motopropulseur. Cette nouvelle boite de vitesse alliée aux nouveaux réglages du châssis est une réussite. Dommage que la fiscalité française, aussi inique que stupide, lui coupe les ailes (les carburants sont déjà lourdement taxés). Alors, quitte à dépenser plus de 125 000 € pour l’acquérir, une version radicale équipée du bloc moteur de 480 ch et 550 Nm de la M4 (G82) aurait elle un intérêt ? Oui, sans conteste. Mais les clients seraient ils au rendez-vous ?

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