Essai Toyota GR86 : simple et funky
Essais Toyota

Essai Toyota GR86 : simple et funky

Toyota GR86

Avec la GR86, Toyota s’efforce de proposer pour quelques temps encore une voiture de sport abordable, tant financièrement qu’au niveau des performances. La GT86 avait su évoluer au cours de sa carrière pour gommer certains de ses défauts de jeunesse, la GR86 saura-t-elle pousser d’un cran encore le bouton du plaisir ? C’est parti pour l’essai de la Toyota GR86 : dernière représentante des sportives simples et funky.

Toyota GR86
Toyota GR86

Le malus tue…

Avant de se lancer dans l’essai à proprement parler, je préfère aborder tout de suite le problème principal de la voiture : son assassinat commercial à coups de malus écologique rédhibitoire. Plus de 55 000 Euros au total, dont près de 40% ne servira qu’à s’acquitter de la taxe carbone. Cela commence à faire une somme conséquente. Surtout quand la grande sœur Toyota Supra 2.0L (voir essai ici) s’affiche à moins de 60 000 Euros, malus compris, selon le configurateur Toyota. Il faut donc se résoudre à payer désormais proportionnellement plus cher pour une petite sportive que pour une grosse.

Toyota GR86
Toyota GR86

Recette connue

Une fois le sujet ouvert de manière claire, revenons à une analyse objective de la dernière-née de la gamme GR chez Toyota. La GR86 (lire ici) reprend la recette de son aînée la GT86 : un joli coupé, moteur avant, boite manuelle, propulsion, puissance raisonnable et prétentions sportives à l’avenant. La GT86 n’avait pas fait recette chez nous, la faute certainement à une concurrence rude en Europe sur ce créneau avec les Audi TT (voir essai ici), Peugeot RCZ (voir essai ici), VW Sirrocco. Pour ne citer que les plus courantes. Mais c’est surtout un positionnement à contre-courant du marché qui limitera sa diffusion. En effet la Toyota GT86 (voir essai ici) et sa sœur la Subaru BRZ (voir essai ici) proposaient une vision  de la voiture de sport dépouillée (surtout en phase 1), dotées d’une mécanique un peu faiblarde par rapport aux versions les plus sportives de la concurrence, et réglées « joueuses » plus que sécurisantes. Bref des voitures pour les puristes, prêts à sacrifier l’étiquette, le confort et l’efficacité au détriment du plaisir de conduire dans sa forme la plus simple.

Toyota GT86 2017
Toyota GT86 2017

Amélioration continue

La GR86 reprend la même formule donc. Allant jusqu’à continuer la filiation avec une BRZ 2 (lire ici) qui n’est pas proposée chez nous cette fois-ci.

Toyota va même plus loin encore dans le contre-pied en proposant un moteur « up-sizé », passant de 2L à 2.4L. le 4 cylindres boxer y gagne du couple et de la voix (même si cette dernière est aidée virtuellement pas un amplificateur).

Mais avant de partir sur le plaisir de conduire, faisons un tour de la bête pour le plaisir des yeux.

Toyota GR86
Toyota GR86

La limite d’un dessin classique

Classique, la ligne de la Toyota GR86 l’est en effet. Long capot, arrière râblé, bouche béante et queue de canard sur le coffre, tous les ingrédients sont réunis pour faire du coupé japonais une voiture élégante. Et la recette fonctionne. En effet difficile de ne pas trouver le dessin de la GR86 harmonieux. Cependant il lui manque la touche d’originalité qui fait la différence selon moi.

Toyota GR86
Toyota GR86

Reprenons là encore la filiation avec la GT86. Cette dernière n’était pas, selon moi, particulièrement jolie. Mais même sans en avoir vu depuis un certain temps, il me suffit de fermer les yeux pour me souvenir de ses lignes. Un museau fin, des phares effilés surmontés de mignonnes petites ailes qui veulent donner un air méchant à ce long capot. A l’arrière, une malle très horizontale (encore plus avec l’aileron optionnel). L’ensemble reste joli, mais manque un peu d’épaules pour que la voiture impressionne. Mais on s’en souvient.

La Toyota GR86 est plus cossue, semble plus musclée, mais bizarrement même pendant ces quelques jours d’essai, il me suffisait de ne plus avoir la voiture devant les yeux pour ne plus savoir à quoi elle ressemblait, si ce n’est peut-être à une Mitsubishi Eclipse (version 3 du coupé vendu aux USA dans les années 2000).

Les feux avant manquent de personnalité. Ils pourraient aussi bien se retrouver sur une Jaguar F Type que sur une Audi, Tesla ou Hyundai. Les ailes marquées de la GT86 ont disparu et de ¾ avant, l’aile arrière semble mourir dans un pare-chocs hypertrophié. La voiture ne manque pas d’allure pour autant, mais elle ne s’imprime pas dans les souvenirs. Tout le contraire de sa grande sœur Supra, plus mémorable (mais plus clivante aussi).

Toyota GR86
Toyota GR86

Habitacle enfin moderne

Le principal défaut que je pouvais faire à la Toyota GT86 était son habitacle vieillot et de piètre qualité, même si la phase 2 avait partiellement rectifié le tir.

La GR86 dispose dès le début de sa carrière d’un cockpit de qualité. Attention, nous restons loin des standards d’Audi par exemple. Les plastics durs restent très présents et le design reste « old school » avec des boutons, des cadrans, des tirettes d’aération. Mais le tout est élégant et bien fini (pas de rossignols dans une voiture presse affichant 14 000 km c’est beau). Toyota a réussi à rendre ce poste de pilotage accueillant et surtout très ergonomique.

Toyota GR86
Toyota GR86

Le volant est parfait, tant en diamètre qu’en épaisseur de jante. Le levier de vitesse tombe parfaitement en main, le frein à main manuel reste à mes yeux une valeur sûre.

Mentions spéciales aux fonctions de réglage de la climatisation. A l’image d’Audi, on retrouve les informations sur les trois molettes sur la console centrale avec les indications en numérique au centre de chacune d’elles. C’est simple, joli et surtout plus pratique que d’aller chercher tout cela dans le système d’info-divertissement.

console centrale
Toyota GR86

Je passerai vite sur le tableau de bord numérique dont l’affichage ne souffre pas de critique particulière, même si l’affichage des forces appliquées à l’auto (compteur de « G ») n’apporte pas grand-chose, surtout sur la route.

Bref, pour ce qui est de la vie à bord, c’est une réussite. J’y retrouve tout ce qui me plait dans une voiture de sport à l’ancienne, sans que cela semble trop vieillot.

 

 L’épreuve de la route

Auréolée d’un titre de vice-championne à l’élection de la voiture de l’année par le magazine EVO, la Toyota GR86 se devait de tenir son rang sur les petites routes des Yvelines. Dès l’installation au volant, les sensations sont bonnes. La position de conduite est excellente, les commandes (volant, pédalier, levier de vitesse) tombent toutes bien en main…Et en pied. La fermeté de la boite et de l’embrayage sont les premières bonnes surprises. Sans verser dans une dureté excessive, cette sensation de lourdeur dans ces commandes connecte parfaitement avec les ambitions de la GR86 en termes de sensations analogiques. Il s’agit là de sentir la mécanique avec le moins de filtres possibles.

La démultiplication de direction est aussi très naturelle. Ni trop vive, ni trop légère ou imprécise. Les ingénieurs de Toyota ont réussi encore à ce niveau à trouver un excellent compromis.

Sur les premiers kilomètres, la Toyota GR86 se montre facile, relativement confortable et à l’aise dans la circulation Parisienne.

Toyota GR86
Toyota GR86

 

 

 

 

Nette amélioration du plaisir moteur

Une fois en température et, surtout, arrivée au premier péage, il est temps de lâche un peu la cavalerie. Les 235 chevaux répondent bien présents, le gros moteur délivrant un couple à l’ancienne dès les bas régimes et se met à chanter dans les tours avec des accents de moto de course. Bon, cette sonorité n’est pas totalement naturelle puisqu’elle est amplifiée via les hauts parleurs dans l’habitacle.  Il n’en reste pas moins qu’elle est bien sympathique et que cet artifice permet au conducteur de se faire plaisir sans pourrir la sieste des riverains.

Commandes agréables, moteur plein et puissant comme il faut, reste maintenant à se faire une idée des trains roulants.

Toyota GR86
Toyota GR86

 

Toujours joueuse

La majorité de l’essai ayant eu lieu sous la pluie, il est difficile de se faire une idée définitive. Mais il reste clair que la Toyota GR86 a une forte propension au survirage. Et c’est tant mieux car c’est exactement ce qu’on attend d’une propulsion sportive : qu’elle soit mobile et joueuse. Une fois les aides à la conduite débranchées, la GR86 décroche du train arrière avec une très grande facilité à l’accélérateur. Le coupé se montre alors très vif et il faut un peu d’entrainement pour maintenir une belle dérive. Je profiterai de quelques heures de météo plus clémente pour vérifier que sur le sec le comportement se calme un peu sans pour autant devenir triste. La Toyota GR86 se montre alors toujours aussi mobile mais plus facile à contrôler.

Toyota GR86
Toyota GR86

Conclusion

Facile à vivre au quotidien, sympa à la demande, rassemblant tous les éléments qui rendent une voiture amusante à conduire, la Toyota GR86 remplit parfaitement le contrat. Elle améliore la copie par rapport à la GT86 en offrant un confort et une qualité perçue dans l’habitacle en amélioration par rapport à cette dernière. Loin de la course à la puissance des autres constructeurs, Toyota propose avec la GR86 une alternative rafraichissante, malheureusement plombée par un malus écologique qui complexifie l’équation. Mais merci au constructeur de donner encore cette alternative aux plus puristes d’entre nous.

tableau de bord en mode sport
Toyota GR86
Toyota GR86
Toyota GR86 : un peu d’alcantara pour le plaisir.
Toyota GR86
Toyota GR86 : un coffre qui permet de faire les courses.

 

Toyota GR86
Fiche technique Toyota GR86
Toyota GR86
Toyota GR86
Toyota GR86
Toyota GR86 : les boutons du bonheur.
jante
Toyota GR86
siège arrière
Toyota GR86: pour emmener les (petits) enfants

 

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