C’est à l’occasion des Finali Mondiali 2022, l’évènement annuel clôturant la saison des compétitions clients, que Ferrari a présenté, sur le circuit Enzo et Dino Ferrari d’Imola, son prototype 499P d’Endurance catégorie Le Mans Hypercar (LMH). Conformément à la tradition du constructeur italien, la dénomination reprend la cylindrée unitaire du moteur 499 cm³ et P pour « prototypo ».
Après 50 ans d’absence (1973/2023), c’est le retour de Ferrari dans la catégorie reine de l’Endurance et au Mans. Les couleurs s’inspirent de la légendaire 312 P pilotée par Jacky Ickx/Brian Redman en 1973 (jaune pour la Belgique, pays de Ickx). La numérotation adoptée pour les deux exemplaires attendus au rendez-vous du Championnat du Monde d’Endurance 2023 (WEC) rappelle le temps écoulé depuis 1973 : 50 et 51.
Le retour en Endurance et aux 24 Heures du Mans, en catégorie reine LMH de Ferrari avec la nouvelle 499P, interrompu depuis cinquante ans, retrace l’importance des ambitions du Cheval Cabré qui veut revenir au sommet du Championnat du Monde d’Endurance, en vue de reprendre la liste de ses succès : 12 titres constructeurs et 9 victoires au Mans. Deux ans de travail ont été nécessaire de la part du département « Attività Sportive GT » dirigé par Antonello Coletta et Ferdinando Cannizzo responsable de le département en charge de l’ingénierie et du développement des voitures de course Sport et GT, pour la mise au point de la Ferrari 499P.
Le prototype Ferrari 499P à quatre roues motrices est conforme à la réglementation technique et aux exigences de la catégorie Le Mans Hypercar à moteur hybride, délivrant une puissance combinée maximale – thermique et électrique – de 500 kW (680 ch) aux roues, avec un poids minimal de 1030 kg. Le groupe motopropulseur hybride de la 499P reprend le V6 3.0L biturbo F163CE (88×82 mm, 2992 cm³, injection directe) de la Ferrari 296 GT3 issu de la Ferrari 296 (lire ici) de route, dont la puissance maximale aux roues est limitée par la réglementation à 500 kW (680 ch) [vs 600 ch (296 GT3) et 663 ch (296 GTB/S)]. Il est associé à un moteur électrique ERS (Energy Recovery System) de 200 kW (272 ch) alimentant l’essieu avant.
Bien que partageant l’architecture du moteur équipant la 296 GT3, il a fait l’objet d’une refonte en profondeur par les ingénieurs de Ferrari, visant à la fois à développer des solutions ad hoc pour le prototype et à alléger le poids global. Parmi les spécificités du V6 de la 499P figure le fait que le moteur est porteur et remplit donc une fonction structurelle précieuse, par rapport aux versions équipant les voitures GT de compétition, où le moteur est monté sur le sous-châssis arrière de la voiture. Le moteur électrique est équipé d’un différentiel et est entraîné par une batterie, d’une tension nominale de 900V, qui se recharge pendant la décélération et le freinage, ne nécessitant aucune source d’alimentation externe. Le groupe motopropulseur est couplé à une boîte de vitesses séquentielle à sept rapports.
Le design de la nouvelle Ferrari 499P a été affiné avec le soutien du « Ferrari Styling Center » sous la direction de Flavio Manzoni. La carrosserie du prototype est sculptée à partir d’une surface plane, des pontons latéraux et des passages de roue. Les flux aérodynamiques traversent les coques latérales au-dessus des évidements entre les arêtes principales entourant le cockpit, refroidissant les radiateurs dissimulés sous la carrosserie. La surface des passages de roue se caractérise par de larges lamelles visant à réduire la pression à l’intérieur. Les phares s’inspirent de ceux introduits sur la Ferrari Daytona SP3 (lire ici).
A l’arrière, les roues et la suspension sont complètement visibles. La queue est caractérisée par une double aile horizontale : une aile principale, des volets supérieurs, une aile inférieure comportant une barre lumineuse. Au-dessus de la voiture se trouve une prise d’air multiple qui alimente l’admission du moteur V6 3.0L biturbo et fournit de l’air de refroidissement à la batterie et à la boîte de vitesses.
Construite sur un tout nouveau châssis monocoque en fibre de carbone, la Ferrari 499P adopte une suspension à double triangulation de type poussoir. Lors des décélérations et freinages, le système de freinage intègre un système de freinage électrique nécessaire pour permettre la récupération de l’énergie cinétique par l’essieu avant. Le train avant électrique utilise l’énergie récupérée au freinage, la stocke dans la batterie haute tension avant de transmettre le couple aux roues avant lorsqu’une certaine vitesse est atteinte, contribuant ainsi à booster les performances. Les systèmes électroniques sont développés à partir de l’expérience acquise dans le monde des courses GT.
La Ferrari 499P sera gérée en piste par les techniciens et ingénieurs de Maranello avec la collaboration d’AF Corse. Le partenariat poursuit la séquence de victoires qui a commencé en FIA GT 2006 avec la F430 GT2, remportant les titres d’équipe, de pilote et de constructeur lors de sa première saison. La grande majorité des succès en GT de ces dernières années sont le fruit du partenariat entre Ferrari et AF Corse, y compris tous ceux remportés en Championnat du Monde d’Endurance (WEC) depuis sa création en 2012 : 6 titres constructeurs en GTE, 4 titres équipes en GTE Pro et 3 en GTE Am.
Source CP Ferrari