Ferrari fête ses 75 ans avec le Purosangue (« pur-sang » en italien) un SUV coupé de plus de 2 tonnes propulsé par une V12 de 725 ch. Ce nouveau modèle marque la toute première incursion de Ferrari sur le marché des SUV’s. Avec un tarif supérieur à 390 000 euros, soit presque le double du Lamborghini Urus, il sera sûrement la star des footballeurs, des jet-setteurs et des propriétaires de Ferrari recherchant un véhicule plus polyvalent que les sportives de la marque.
Au milieu de la crise actuelle du coût de la vie et de l’énergie, Ferrari lance un nouveau modèle qui, selon la marque au Cheval Cabré, est la voiture parfaite pour le moment. Nommé Purosangue, ce modèle est l’un des plus chères disponibles, rivalisant uniquement par l’ultra-luxueuse Rolls Royce Cullinan ou Lamborghini Urus Performante (666 ch) fortement optionnée. Ferrari espère que la Purosangue représentera 20 % de ses ventes.
Le style du Purosangue s’inspire des derniers modèles de Ferrari, les Roma (lire ici) et 296 (lire ici). A l’avant, la calandre descend en partie basse, surmontée par un jonc noir où se logent la caméra et les capteurs dédiés aux aides à la conduite, avec à chaque extrémité les feux de jour. Au-dessus et en-dessous, se trouvent des prises d’air, dont la fonction est de réduire la traînée et refroidir les freins. Les blocs optiques principaux sont à double étages, feux de croisement et route se situant de part et d’autre de la large aération qui occupe le bouclier. L’aérodynamique a été très étudiée afin de réduire consommation et bruits d’air, optimisant le refroidissement jusqu’à l’utilisation de clapets intégrés aux triangles de suspension avant. Au sommet des ailes avant, des pontons guident l’air sur les passages de roues vers l’arrière, en direction du becquet de toit, du spoiler sur le coffre et de l’imposant diffuseur.
À première vue, le Ferrari Purosangue est similaire à la prochaine Peugeot 408 (lire ici) dans la mesure où elle brouille les frontières entre ce qui est considéré comme un SUV et une berline. D’ailleurs Ferrari titre son communiqué de presse : « Différent. Tout simplement ».
Cependant, alors que la plupart des SUV proposent une configuration à cinq ou sept places, le Purosangue ne propose que quatre places, à l’image de la Ferrari GTC4 Lusso (lire ici). Pour accéder à la deuxième rangée, les passagers doivent y entrer par une portière antagoniste au sens d’ouverture inversé par rapport à une portière classique (plutôt que de passer derrière la portière quand on rentre ou on sort du véhicule, on passe devant), semblable à celles que l’on voit sur les Rolls Royce, les Mazda RX-8 et MX-30, la Mini Clubman (R55), la BMW i3 (lire notre essai ici), ou la Fiat 500 3+1. Mais à l’instar de l’Opel Meriva (B), le Purosangue garde le pied milieu pour assurer la rigidité de l’ensemble.
C’est la dernière évolution du V12 6.5L atmosphérique à injection directe, baptisée F140IA, qui se trouve sous le capot du Purosangue, en position centrale-avant. Le vilebrequin est en acier nitruré et les systèmes d’admission, de distribution et d’échappement ont été entièrement repensés, tandis que les culasses sont directement héritées de la 812 Competizione (lire ici). Ce V12 développe une puissance de 725 ch à 7750 tr/min et jusqu’à 716 Nm de couple à 6250 tr/min et régime maxi est fixé à 8250 tr/min. 80% du couple est disponible dès 2100 tr/min, bien utile pour déplacer la masse de l’engin, plus de 2 tonnes à sec, malgré son châssis en aluminium (amélioration de la rigidité en torsion de +30% et de la rigidité de la poutre +25%), sa carrosserie mixant aluminium, acier à haute résistance et fibre de carbone, ainsi que son toit en carbone de série (verre en option).
Ce moteur est associé à une boîte de vitesses à double embrayage (à bain d’huile) à huit rapports, optimisée par l’adoption d’un carter sec (-15 mm en hauteur) et positionnée à l’arrière (type Transaxle) pour une répartition des masses avant/arrière de 49 %/51%. Les performances du nouvel embrayage sont supérieures de 35%, transmettant jusqu’à 1 200 Nm de couple, par rapport à celui de l’ancienne boite de vitesses à 7 rapports. A noter que les roues motrices (22 pouces à l’avant et 23 pouces à l’arrière) sont également directrices pour gagner en agilité.
Ferrari a également doté son pur-sang des dernières versions en date des systèmes de contrôle dynamique du véhicule. Cela comprend notamment la direction indépendante des quatre roues et l’ABS EVO avec capteur dynamique de châssis à 6 voies (6w-CDS) ainsi que le nouveau système de suspension active, à moteur 48V, TASV (True Active Spool Valve) développé par Multimatic.
Tout comme les FF puis GTC4 Lusso, la Ferrari Purosangue utilise un système de traction intégrale partielle 4RM-S, typée propulsion, qui alimente uniquement les roues arrière la plupart du temps, transférant la puissance à l’essieu avant chaque fois qu’une adhérence supplémentaire est nécessaire. C’est représentatif de la façon dont Ferrari est catégorique sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un SUV, mais plutôt d’une « voiture de sport ouvrant un nouveau segment ». Lorsqu’on demande à Gianmaria Fulgenz, directeur du développement des produits de Ferrari, si le Purosangue peut être emmené au-delà du tarmac, comme un véritable 4×4, il précise : « Vous pouvez utiliser la voiture hors de la route, mais ce n’est pas une Jeep ». Ferrari ne communique pas la garde au sol, les dimensions du Purosangue étant les suivantes : 4,97 m de long, 2,03 m de large, 1,59 m de haut et 3,02 m d’empattement.
Ce qui n’est pas non plus très Jeep, c’est la position de conduite du Purosangue : les conducteurs et passagers sont assis presque aussi bas que dans les supercars de la marque italienne. Tout comme les SF90 (lire ici) ou 296, l’instrumention est numérique (comme l’écran tactile d’infodivertissement en option pour le passager avant), les sièges sport de forme semi-baquet et le sélecteur de mode de conduite « Manettino » propose cinq réglages.
Les performances annoncées 0 à 100 km/h en 3,3 sec, 0 à 200 km/h en 10,6 sec et Vmax de 310 km/h sont conformes à la concurrence : Aston Martin DBX 707 (707 ch) en tête et Lamborghini Urus Performante. Cette version V12 du Purosangue devrait satisfaire les clients Américains, Chinois et du Moyen-Orient où la fiscalité écologique n’est pas encore à l’ordre du jour. Pour l’Europe par contre, une version hybride – équipée du moteur V6 de la 296 – verra t elle le jour, comme l’a fait Bentley avec la Bentayga ?
Source CP Ferrari
