Moment important pour Lotus, voici son premier SUV, qui plus est électrique, un grand SUV par ses dimensions que la marque qualifie d’« Hyper-SUV ». Son style contemporain, voir futuriste, s’inspire des Lamborghini Urus, Porsche Taycan Cross Turismo et Bugatti Chiron. Espérons que son poids, estimé à 2T et non communiqué par Lotus, ne soit pas la moyenne des trois ! D’ailleurs peu de chiffres sont donnés : 4 roues motrices, 2 moteurs électriques, puissance démarrant à partir de 600 ch, batterie +100 kWh (poids 700 kg soit une Elise S1), recharge en courant continue DC jusqu’à 350 kW (actuellement le maximum des bornes Ionity), soit 20 min pour 400 km, ou alternatif AC 22 kW, autonomie 600 km (WLTP), 0 à 100km/h en moins de 3 sec, VMax 260 km/h.
Un dragon à Hethel
Les dimensions importantes de l’Eletre – longueur 5,10 m, largeur 2,13 m, hauteur 1,63 m et empattement 3,02 m – le placent dans la famille des grands SUV. Les marchés de prédilection de l’Eletre, Type 132, sont les USA/Canada et l’Asie où ce SUV sera produit en Chine, par Lotus Technology (joint-venture Lotus et Nio), dans une toute nouvelle usine ultra moderne à Wuhan (lire ici). L’Eletre est construit sur la nouvelle et polyvalente plateforme électrique premium (EPA – segment C à E) de Lotus, permettant l’implantation de batteries d’une capacité allant de 90 à 120 kWh et une recharge rapide sous 800 Volts. L’Eletre bénéficie d’une suspension à cinq bras à l’arrière tandis que l’équipement standard comprend une suspension pneumatique et un contrôle d’amortissement continu (CDC). La hauteur de caisse active, l’essieu arrière directionnel, une barre anti-roulis active et la vectorisation du couple via le freinage sont tous disponibles. La voiture est livrée avec quatre modes de conduite, qui ajustent la direction, les réglages des amortisseurs, le groupe motopropulseur et la réponse de la pédale d’accélérateur. Les modes sont Range, Tour, Sport, Off-Road et Individual, et sont de série sur toutes les versions de la voiture.
La voiture est « Born British, Raised Globally », c’est à dire dessinée et conçue au Royaume-Uni, avec un travail collaboratif avec des équipes en Chine, en Suède et en Allemagne. La conception globale de l’extérieur et de l’intérieur a été dirigée par une équipe basée au Lotus Tech Creative Center (LTCC, ex-Geely Design UK) à Coventry dans le Warwickshire, au Royaume-Uni. Une nouvelle installation de recherche et développement Lotus, établie en Chine en 2020, utilise les technologies de pointe pour construire l’Eletre et une nouvelle génération de véhicules électriques hautes performances avec 4 modèles à venir : berline Type 133 en 2023, SUV familial Type 134 en 2024, l’Elise EV Type 135 en 2026 et un coupe EV (lire ici). Les équipes du Lotus Tech Innovation Center (LTIC, ex-Geely Auto Technical Deutschland) à Raunheim, en Allemagne, ont aidé à l’intégration des composants, aux tests de durabilité, à la certification et à l’homologation, avec des experts de l’équipe d’ingénierie de Göteborg, en Suède, travaillant sur les systèmes de gestion des véhicules électriques de la voiture. Rappelons que Lotus appartient au groupe chinois Geely qui possède également Volvo et Polestar, notamment (lire ici).
Sculptée par l’air
Afin de se différencier des autres SUV du marché, Lotus a voulu créer « une voiture de sport haute plutôt que d’un SUV ». Pour cela, la marque a repris la philosophie de conception « sculptée par l’air » qui a inspiré l’hypercar électrique Evija (lire ici) et la supercar thermique Emira (lire ici), reprenant le principe aérodynamique de l’air circulant à travers la voiture ainsi qu’en dessous, au-dessus et autour d’elle. Exemple : l’air est canalisé sous le bord d’attaque de la voiture, émergeant par deux bouches de sortie dans le capot au-dessus, devant et derrière les passages de roue avant, derrière les roues arrière et même au sommet du montant D. Objectif : améliorer l’aérodynamisme, la vitesse, l’autonomie et l’efficacité globale.
A l’avant de l’Eletre, le bord d’attaque affûté et net révèle une parenté avec l’Emira et l’Evija. Juste au-dessus du bord d’attaque se trouvent les feux très fins qui abritent les feux de jour et les indicateurs de direction à défilement. Les phares principaux matriciels sont logées en dessous, encastrées et partiellement cachées. Plus bas se trouve, dans la calandre active de l’Eletre, un réseau de pétales triangulaires interconnectés. Ils restent fermés pour réduire la traînée pendant la conduite. Ils s’ouvrent pour alimenter le radiateur en air lorsque le refroidissement des moteurs électriques, de la batterie et des freins avant est nécessaire.
La sortie d’air immédiatement derrière les roues avant définit la forme sculptée des portes, dont chacune a une poignée affleurante. Le couvercle à ouverture électrique pour le port de charge est installé dans l’aile avant, tout comme les capteurs LIDAR déployables, un de chaque côté et une première mondiale pour une voiture de production. Le radar LIDAR déployable est monté en haut du pare-brise. Chaque rétroviseur extérieur est remplacé par un affichage de rétroviseur électrique (ERMD), qui abrite trois caméras différentes : une pour le rétroviseur, une seconde pour aider à créer une vue à 360 degrés de la voiture d’en haut afin de faciliter le stationnement et une troisième qui fait partie des technologies de conduite intelligente. Il fonctionne en tandem avec le système LIDAR pour la conduite autonome.
L’Eletre est campé sur les jantes en alliages à cinq branches de 23 pouces avec des inserts en fibre de carbone pour faciliter la circulation de l’air et des freins à étrier à 10 pistons en céramique composite. A l’arrière, la bande lumineuse située au-dessus du mot-symbole Lotus est rouge lorsque la voiture roule et comprend un indicateur de direction à défilement à chaque extrémité. Elle s’incurve dans les sorties d’air des passages de roue. La lumière peut apparaître en quatre couleurs, jouant un rôle dans la séquence de déverrouillage de la voiture et indiquant l’état de charge de la batterie.
L’arrière est dominé par le becquet de toit divisé « flottant » en porte-à-faux unique en fibre de carbone, une caractéristique de conception inspirée du sport automobile qui évoque les ailettes de voiture de course. La section centrale supprimée permet d’intégrer le capteur LIDAR en haut du toit. Optimisé pour l’aérodynamisme, le becquet de toit canalise le flux d’air vers le bas de la vitre et dans l’aileron de hayon actif qui se déploie automatiquement à grande vitesse. Il dispose de trois angles de déploiement distincts, selon le mode de conduite sélectionné. Tous les composants noirs sont finis en fibre de carbone tandis que les panneaux de carrosserie sont en aluminium. A noter que Lotus indique l’utilisation intensive de fibre de carbone et d’aluminium pour une réduction de poids dans l’ensemble.
Intérieur épuré
L’Eletre se dote d’un habitacle épuré orienté premium, bien qu’utilisant des textiles synthétiques et des mélanges de laine, légers (50% plus léger que le cuir traditionnel) et recyclés s’inscrivant dans le développement durable. Quatre sièges individuels ou cinq sièges sont disponibles suivant le choix des clients. Les matériaux durs sont en fibre de carbone, recyclant les fibres coupées du bord du tissage. Ceux-ci sont compressés dans une résine pour créer la finition marbrée haut de gamme de la voiture. Le cockpit axé sur le conducteur et la console centrale haute sont inspirés des Lotus Emira et Evija. La philosophie Lotus d’allègement – enlever du matériel si ce n’est pas nécessaire – est illustrée dans le tableau de bord. La console centrale comprend un écran tactile incliné de 15,1 pouces pour l’infodivertissement (9 pouces à l’arrière) et un plateau de rangement avec recharge sans fil pour téléphones portables, ainsi que deux porte-gobelets.
Sous le tableau de bord, une lame de lumière traverse la cabine, assise dans un canal nervuré qui s’élargit à chaque extrémité pour créer les bouches d’aération. Bien qu’elle semble flotter, la lumière est plus que décorative et fait partie de l’interface homme-machine (IHM). Il change de couleur pour communiquer avec les occupants, par exemple, si un appel téléphonique est reçu, si la température de l’habitacle est modifiée ou pour refléter l’état de charge de la batterie du véhicule. Devant le conducteur, le combiné d’instruments traditionnel a été réduit à une bande mince de moins de 30 mm de haut pour communiquer les informations clés sur le véhicule et le trajet. Il est répété du côté passager, où différentes informations peuvent être affichées, par exemple, la sélection de musique ou les points d’intérêt à proximité.
Les informations peuvent également être affichées au conducteur via un affichage tête haute doté de la technologie de réalité augmentée (AR), qui est un équipement standard sur la voiture. Le contrôle vocal est également disponible. Le système audio standard de la voiture est fourni par la marque britannique KEF avec une configuration de 1 380 watts à 15 haut-parleurs (option 23 haut-parleurs de 2 160 watts) et son surround. Avec trois touches de l’écran principal, les utilisateurs peuvent accéder à 95 % des fonctionnalités de la voiture.
L’Eletre est connecté 5G et disponible avec de nombreuses aides à la conduite comme le régulateur de vitesse adaptatif intelligent (ACC), anti collisions (CMSF/R), reconnaissance des panneaux de signalisation (TSI), avertisseur de porte ouverte (DOW), alerte de circulation transversale arrière (RCTA), alerte de circulation transversale avant (FCTA), aide au changement de voie (LCA), détection de présence d’enfants (CPD), aide au maintien de voie avec avertissement/prévention de sortie de voie (LKA+), frein d’urgence de stationnement (PEB), appel de secours d’urgence (E-Call), etc.
Le SUV Lotus Eletre sera commercialisé en 2023, prix estimé 120 000 euros HT.
Source CP Lotus
