Essai Ford Mustang GT 2018
Essais Ford

Essai Ford Mustang GT 2018

Mustang GT 2018
Mustang GT 2018

Commercialisée officiellement en Europe depuis 2014, la Mustang se fait de plus en plus courante sur nos routes et c’est tant mieux. Cette dernière génération (6eme) a réussi à sauvegarder l’esprit originel en le modernisant. Le restyling apparu en 2017 n’est-il qu’une couche de peinture fraîche ?

Mustang GT 2018
Mustang GT 2018

Mise à jour

Alors, quelles sont les nouveautés sur cette Mustang en version V8 ? En premier lieu il y a le design. Il est certain que pour un béotien il sera difficile de faire la différence entre la version de 2014 et celle de 2017 (lire ici notre article). Le capot de la dernière version est un peu plus plongeant, surmonté de deux ouvertures pour faire respirer la mécanique, tandis que les feux (à leds) sont un peu plus fins aussi que dans la première mouture.

A l’arrière, les différences sont encore plus subtiles. A part les trois feux désormais en forme de croissant et non plus droits, il n’y a guère que les doubles sorties d’échappement (au lieu d’une seule) de chaque côté du bouclier arrière pour véritablement différencier les deux versions.

Mustang GT 2018
Mustang GT 2018

A l’intérieur, le plus gros changement concerne le tableau de bord dont l’affichage passe au tout digital. Même s’il subsiste de nombreux plastiques durs (sur les contre-portes par exemple), la qualité perçue semble tout de même en progrès. Sachant que cela n’était pas forcément un point très critiquable auparavant (toutes proportions gardées), la Mustang s’annonce encore une fois très désirable autant sur le style extérieur qu’intérieur.

Mustang GT 2018
Mustang GT 2018

Côté motorisation, le V8 de 5 litres est conservé mais gagne une grosse poignée de chevaux, passant de 421 à 450ch. Dans la version essayée ici il est accouplé à une boite automatique 10 rapports. La suspension Magneride est aussi de la partie.

Revue du style

Ce nouveau dessin ne m’avait pas emballé sur les photos, pourtant à Genève la présentation de la version Bullitt (lisez notre article) avait déjà fait quelque peu basculer mon opinion. Mais s’agissant d’une version sentimentalement spéciale je devais encore être convaincu. C’est bien le cas avec cette magnifique ‘Stang dans sa livrée orange Fury avec stripping noir « Racing ». Pour la discrétion vous repasserez mais pour le style, on est bien dans l’esprit Muscle car. La voiture a gagné en personnalité par rapport à la version de 2014. Plus agressive, elle m’évoque la version Mach I de 1971 par son côté brutal.

Mustang GT 2018
Mustang GT 2018

La découpe des vitres latérales continue à évoquer les Aston Martin DB9 et alléger l’ensemble de la ligne. Mais la Mustang reste malgré tout une grosse voiture et assume ce statut sans fausse pudeur.

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Au volant

La position de conduite de la Mustang est toujours aussi confortable, l’avantage d’être étudiée pour les américains. Mis à part le nouveau tableau de bord digital, les changements sont véritablement minimes et l’ergonomie globale reste très bonne. Les basculeurs pour les fonctions telles que les modes de conduite ou l’ESP sont inchangés et conservent un style très agréable. L’écran d’infotainment avec l’équipement SYNC 3 est quant à lui très intuitif à utiliser.

Mustang GT 2018
Mustang GT 2018

Le plus gros changement intervient au moment d’appuyer sur le bouton de démarrage du moteur. Autant la version précédente était discrète, autant cette nouvelle V8 fait dans le spectaculaire. Le moteur prend vie dans un grondement sourd ne laissant planer aucun doute sur sa cylindrée. Le moindre coup d’accélérateur réveille le lion et le quadruple échappement joue une partition gutturale qui manquait auparavant. Rassurez-vous, si vous souhaitez garder de bonnes relations de voisinage il existe un mode silencieux très efficace permettant de ne pas réveiller tout le quartier le matin.

Mais le mode normal est à mon avis l’idéal pour commencer la journée de bonne humeur sans être trop excessif. C’est mieux encore en mode Sport+ ou Racing, mais au risque de déclencher toutes les alarmes des voitures garées aux alentours.

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Les premiers mètres démontrent que la Mustang a encore gagné en maintient. A l’accélération comme en phase de freinage, la voiture ne se cabre plus comme la version précédente. Et pourtant l’accélération  paraît bien plus vigoureuse qu’auparavant. Merci la suspension Magneride !

En conduite coulée, la Mustang GT 2018 s’avère très facile à manier, ne serait-ce son long capot auquel il faut tout de même s’habituer. Ceci fait cependant partie de son charme, tout comme le ronronnement toujours bien présent du gros V8 qui glougloute comme il faut. La boite automatique se montre dans ces conditions tout à fait en harmonie avec la voiture. Ses 10 rapports s’égrènent sans heurt pour permettre à la Ford de prendre de la vitesse sur le couple du 5L.

Quand le rythme s’accélère par contre, la transmission avoue ses limites et, si elle reste malgré tout relativement intelligente, elle souffre d’un certain temps de réponse et surtout d’une inertie trop grande par rapport au reste des compétences de l’auto. En cas d’accélération franche, la boite mettra dans un premier temps quelques dixièmes à sélectionner le rapport le plus approprié, puis le convertisseur de couple prendra encore d’autres dixièmes à transmettre la puissance aux roues. Il en résulte l’impression que l’accélération se fait en trois temps : d’abord mettre la pédale au fond, ensuite attendre que le moteur s’emballe avant d’avoir enfin la poussée attendue.

Mustang GT 2018
Mustang GT 2018

Et le rythme, on a souvent envie de l’accélérer avec cette Mustang. En premier lieu parce que son moteur est un vrai régal de puissance (450ch) et de bruit. En Sport+ ou Circuit, l’échappement est enfin véritablement libéré et c’est un plaisir infini d’entendre monter le V8 en régime.  Ensuite parce que le châssis est à l’unisson. Lors de mon essai de la version 2015 j’avais noté une certaine lourdeur dans le nez. Sans être devenu une ballerine, il faut bien avouer que la version 2018 semble mieux maintenue et de fait, si le poids se fait encore ressentir, il semble mieux géré par la suspension.

Ce meilleur maintient est flagrant dans l’enchaînement de virages qui me permet de comparer les différents véhicules essayés. Cela commence par un double droit qui s’élargit. La Mustang met dès le départ en confiance avec un une pédale de frein au toucher très sain. La voiture mérite bien entendu encore un peu d’anticipation du fait d’un poids qui reste élevé, mais pas de quoi se faire peur. Le premier droit serré est avalé avec assez peu de roulis et le second, plus rapide met en exergue l’équilibre rassurant de la Ford. Je reprends l’accélérateur franchement sans que la voiture n’en soit déséquilibrée. Le petit rond-point suivant est abordé sur les freins en toute confiance et un petit coup de gaz permet de générer une pointe de survirage facilement maîtrisable avant de ressortir avec vigueur. Dans ce même enchaînement, la version de 2015 j’avais gardé plus de marge car je ne me sentais pas assez en confiance pour pousser la bête. Les évolutions apportées vont donc dans le bon sens. Sans transfigurer la voiture, elles apportent un surcroît de confiance dans ses réactions qui permet de se faire encore plus plaisir. En contrepartie, l’efficacité gagnée, si elle bénéficie à la rapidité de passage en courbe, rend la voiture moins vivante. En effet, s’il est encore possible de s’amuser à la mettre en crabe, cela se fait désormais à des vitesses plus élevées. Des vitesses qu’il n’est souvent pas raisonnable d’atteindre sur route ouverte.

Mustang GT 2018
Mustang GT 2018

Un petit tour sur circuit serait indiqué pour véritablement faire ressortir le potentiel de la Mustang. La Ford y pâtirait certainement de son embonpoint, mais elle devrait tout de même y être suffisamment à l’aise pour permettre à son pilote de se faire plaisir. La puissance abondante associée à son châssis sain et performant pourrait bien surprendre de nombreux possesseurs de voitures supposées plus efficaces.

Pour tous ceux qui n’auront jamais l’intention de la poser sur une piste, la Mustang s’avère encore une fois une excellente compagne. Elle n’est pas uniquement performante, elle est aussi démonstrative. Ce qui est peut-être plus important dans notre société de plus en plus castratrice. Pas besoin de rouler vite pour se faire plaisir avec elle. Il suffit de la regarder pour être transporté au pays de l’oncle Sam, et d’accélérer pour mettre en éveil l’ouïe, sens souvent oublié dans une production tendant au down-sizing.

Par ailleurs, elle met en avant un vrai sens pratique avec un habitacle assez spacieux pour 4 personnes de taille normale. Sans oublier un coffre énorme. Etant depuis peu golfeur j’ai pu apprécier d’y ranger sans difficultés deux sacs et deux charriots de golf. Bien plus que ce que me permet le coffre de ma Peugeot 308 personnelle !

Mustang GT 2018
Mustang GT 2018

Le bilan d’une semaine de vie commune avec la Mustang GT est largement positif. Non seulement la voiture est aussi passionnante qu’elle aurait mérité de l’être dès ses débuts sur le territoire français, mais elle sait aussi se prévaloir d’une véritable facilité d’utilisation. Bref, un potentiel daily-drive de premier choix. Bien entendu les coûts d’utilisation ne sont pas totalement négligeables (consommation, malus écologique au maximum) mais la Mustang reste malgré tout encore le meilleur moyen de se faire un (gros) plaisir à un tarif malgré tout abordable. Particulièrement lorsqu’on regarde ce qui se fait par ailleurs à ce niveau de performance. Si vous hésitez encore, sautez le pas rapidement. Combien de temps pourrons-nous encore profiter de telles voitures de caractère ?

Mustang Gt 2018
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