Essai Renault Megane R.S. EDC 2018 châssis sport
Essais Renault

Essai Renault Megane R.S. EDC 2018 châssis sport

Megane RS 2018

La catégorie des compactes énervées est certainement la plus compétitive depuis des années. A coup de records sur le Nurburgring, d’ajouts de poignées de chevaux à chaque version, les constructeurs se livrent une guerre qui a vu passer la puissance moyenne des concurrentes de 200 à 300ch en une quinzaine d’année. Grâce à une fameuse marque de pneumatiques, on le sait : sans maîtrise, la puissance n’est rien. Mais à cette affirmation s’oppose une autre dont j’oserai revendiquer la paternité : sans plaisir, la maîtrise n’est rien non plus.

Et c’est bien là que réside toute la schizophrénie de la catégorie : augmenter le niveau de performance tout en augmentant la capacité à atteindre ces performances par un comportement (et des aides) accessible au plus grand nombre. Le résultat est bien souvent là, mais la contrepartie est là aussi souvent d’avoir des voitures de plus en plus faciles à mener vite, sans effort. Au cours de ces dernières années, j’ai eu l’occasion ainsi de prendre le volant de plusieurs concurrentes de la Megane. Parmi ces dernières la Peugeot 308 GTi, la Seat Leon Cupra ou encore l’Audi RS3 se sont montrées les plus frustrantes. Sur la route, pas moyen de « jouer » avec elles et le seul moyen de se sentir au volant d’une sportive était de les pousser dans leurs derniers retranchements, à des vitesses inavouables (pour garder son permis) et clairement déraisonnables (pour rester en vie longtemps).

Megane RS 2018
Megane RS 2018
Megane RS 2018
Megane RS 2018

La nouvelle Mégane RS n’a pas encore acquis le statut de référence que ses devancières avaient su conquérir de haute lutte. Cela changera peut-être avec la version Trophy imminente, mais dans cette configuration châssis sport, elle réserve déjà quelques surprises.

Megane IV RS : raisonnable ?

Avec cette nouvelle génération de Megane RS, fini l’aspect coupé. Place à une berline compacte 5 portes certes plus pratique, mais à mon goût moins exclusive. Au moins sera-t-il plus facile de la faire accepter à votre moitié si vous être soutien de famille. Entre une version tranquille de la compacte Renault et la déclinaison sport, vous ne faites pas l’impasse sur l’habitabilité et encore moins sur l’équipement.

Megane RS 2018
Megane RS 2018

Il sera d’autant plus facile de lui faire accepter dans la couleur grise de notre voiture d’essai. Difficile pour un non initier d’identifier sous cette robe à peine modifiée, qu’il s’agit de la version sportive.  Pour les fans, il reste tout de même quelques signes extérieurs de vitamines : ailes larges, jantes spécifiques et bouclier dont les anti-brouillards reprennent le design à 3 carrés des stickers de certaines versions spéciales « historiques » de la marque. A l’arrière l’extracteur est aussi spécifique et l’énorme sortie d’échappement est assez suggestive aussi.

A l’intérieur, le sport s’affiche avec un peu plus d’assurance. Le volant mi-cuir, mi-alcantara est aussi beau qu’agréable à prendre en main, tandis que les sièges baquets assurent à la fois maintient et confort. Les palettes fixes permettant de profiter de la boite EDC en mode manuelle sont presque parfaites. Le toucher est excellent (le métal c’est mieux que le plastique, note à la concurrence) et il ne leur manque que quelques cm de longueur sur la partie inférieure pour être au top. En effet avec 1/8 de tour de volant, il y en a toujours une qui n’est plus accessible.

Megane RS 2018
Megane RS 2018

Essai piste : en attendant la Cup

Avant de prendre au parc presse de Renault la voiture pour le week-end, j’avais eu l’occasion de la tester rapidement sur piste au début de l’été grâce au concessionnaire Rousseau (Saint Ouen l’Aumône). Quelques tours sur le petit circuit de Dreux pour se faire une première idée. Sous un soleil radieux la Megane RS avait mis en avant les qualités de son châssis en termes d’efficacité, mais aussi d’agilité. Merci les 4 roues directrices.

Sans véritablement rendre la voiture joueuse, ce système apporte un véritable plus en dynamisme lors des changements de cap. Plus vive, la Renault semble faire 200kg de moins que son poids réel. Cette agilité accrue amène cependant un léger sentiment d’instabilité au freinage. Pour peu que le volant ne soit pas absolument droit, la voiture semble louvoyer au moment de prendre la pédale du milieu. La première fois c’est un peu inquiétant, mais assez vite on réalise que la stabilité n’est pas remise en cause et que c’est juste l’effet multiplicateur de la direction qui joue. L’efficacité en virage me fait penser à la Mitsubishi Lancer Evo X. On tourne le volant et la voiture enroule la courbe comme sur un rail.

C’est efficace sur circuit et cela reste amusant car il est possible d’aller vraiment titiller la limite mais qu’en sera-t-il sur la route ?

Megane RS 2018
Megane RS 2018

En attendant de le savoir, il faut un peu parler de l’ensemble boite-moteur. La seule Renault RS avec boite EDC que j’avais essayé avant cette Mégane était la Clio RS EDC première du nom. Elle ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable. Depuis il faut avouer que la boite a fait de gros progrès. En mode manuel la réactivité est bonne, la sélection des rapports n’étant pas remise en cause par l’électronique. Le moteur de son côté ne paraît pas aussi brillant de prime abord. Lors de cet essai piste, je sautais dans la Megane après quelques tours en Hyundai i30N. La Coréenne n’est pas la plus performante de la catégorie, mais son moteur fait preuve de plus de caractère que celui de la Renault, tant au niveau sonore qu’au niveau des sensations d’accélération. La Megane semble s’époumoner dès le troisième rapport la bande sonore étant par ailleurs totalement absente, ce qui renforce encore la sensation d’une mécanique peu performante.

Essai route : Révélation

Quelques mois après une première prise en main à Dreux, me voici donc à nouveau au volant de la Megane RS. Le plus grand changement entre les deux essais ? Définitivement la météo. En effet il fait maintenant 10°C et la pluie est au rendez-vous. Dans ces conditions piégeuses, la Renault rassure en premier lieu par sa facilité d’utilisation et son confort. La boite EDC est parfaite en mode automatique. Douce, bien étagée et réactive malgré tout, elle permet de s’acclimater à la voiture dans la circulation parisienne sans se faire peur. Assez vite cependant le caractère RS se rappelle à moi. Dans ces conditions un peu piégeuse les 280ch de la Renault mettent quelque peu à mal le train avant. Sans aller jusqu’à rendre la voiture piégeuse, ce caractère rappelle certaines GTi d’il y a une dizaine d’années. Personnellement ce n’est pas pour me déplaire.

Megane RS 2018
Megane RS 2018

Au-delà de sa puissance largement suffisante sur route, ce qui me surprend en premier lieu c’est que dans la circulation, la sonorité du 4 cylindres me paraît plus suggestive qu’elle ne l’était sur piste. En particulier à bas régime où il me gratifie d’un ton rauque du meilleur effet. Au fil de la montée en régime, la sonorité redevient cependant assez banale. La direction, presque trop directe sur circuit fait des merveilles dans la circulation. Toujours aussi vive, le rythme adopté permet de profiter de la maniabilité sans avoir jamais l’impression que la voiture manque de stabilité. Mis à part à remettre les gaz brutalement après le point de corde, la tenue de route est exempte de sous-virage et l’efficacité n’a pas à rougir de la concurrence.

Puis vient le moment malgré tout de forcer un peu le trait. En levant le pied en appui, la poupe sort de son rail et se met à dériver avec ampleur mais sans brutalité. Après une première expérience concluante, je passe les kilomètres suivants à traquer les rond-points et autres courbes dégagées pour entamer se ballet de drift à la moindre occasion. Ce que la vitesse de passage et l’efficacité perd, le plaisir le retrouve au centuple.

Contrairement à la Peugeot 308 GTi évoquée précédemment, il s’avère donc que la Megane sait jouer sur tous les tableaux : facile à vivre, efficace mais aussi ludique. Le daily drive idéal, qui vous permettra de promener la famille, de relier deux points rapidement et lorsque l’occasion se présentera, de se faire plaisir sans pour autant aller chercher les limites de la voiture.

Megane RS 2018
Megane RS 2018

Au final je change donc mon fusil d’épaule après cet essai. Alors qu’initialement je trouvais dommage de « dénaturer » la pureté de la Megane RS avec cette nouvelle mouture plus sage d’apparence, me voici donc en train de me dire qu’il s’agit d’une voiture bonne à tout faire. Certes il reste quelques défauts comme le manque de caractère du moteur en utilisation sportive, un freinage qui manque un peu de mordant (mais cela était certainement dû aux plaquettes du modèle essayé sur route, le problème n’ayant pas été apparent sur piste) et un physique trop passe partout. Mais on peut légitimement espérer que la version Trophy 300ch qui pointe le bout de son nez saura remettre la Mégane à sa place habituelle : en haut de la hiérarchie.

Megane RS 2018
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