Pèlerinage à Hethel, chapitre 1 : Visite de l’usine Lotus Cars
Actualité Historique Lotus

Pèlerinage à Hethel, chapitre 1 : Visite de l’usine Lotus Cars

Visite usine Lotus
Visite usine Lotus

Août 2016, à l’initiative du Club Lotus France j’ai eu la grande chance de partir pour un week-end prolongé sur les traces du grand Colin Chapman. Un riche programme commençant par la visite de l’usine Lotus à Hethel.

L’appartenance à un club automobile peut parfois paraître un peu restrictif, cependant cela présente aussi de nombreux avantages : partage d’une passion commune, des galères, des bons plans… Mais c’est aussi l’opportunité d’avoir une oreille plus attentive de la part d’un constructeur. C’est ainsi que j’ai pu participer à la visite guidée de l’usine Lotus avec le club français éponyme.

Visite usine Lotus
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Fin août c’est parfait pour se rendre dans une contrée réputée humide. C’est sous une météo véritablement estivale qu’un groupe de 4 autos prend la route en partant des Yvelines. Deux Elise S1 (lire notre essai classic), une S2 (lire notre essai classic) et pour le plus courageux de nous tous une Seven S2 ! Quand on aime…

Autoroute, Shuttle, nous voilà à midi en Angleterre en ayant récupéré au passage une Elise S1 complémentaire, achetée neuve en 1996 par son actuel propriétaire. Il nous faut encore une grande partie de la journée pour atteindre les faubourgs de Norwitch. Puis encore une quarantaine de minutes pour trouver le Old Thorn Barn, notre “Bed & Breakfast” local où nous retrouvons les autres membres du club participant à l’aventure. En tout 17 vaillants passionnés engagés dans ce périple en trois étapes.

Visite usine Lotus
Visite usine Lotus

Vendredi matin, le réveil est plutôt tranquille puisque ce n’est qu’à 10h que la visite de l’usine est programmée. Le soleil est encore au rendez-vous et c’est en convoi resserré que nous arrivons à l’entrée du site tant vénéré. La mauvaise surprise (mais fallait-il s’attendre à autre chose ?) est que les photos sont interdites une fois passée la barrière. Pour être honnête, même les photos prises depuis l’extérieur du site semblent agacer le vigile à l’entrée…

Mais cela reste un détail au vu de l’excitation que nous ressentons tous : nous allons pénétrer dans le saint des saints.

Visite usine Lotus
Visite usine Lotus

Première étape par la boutique. C’est un peu gros comme technique de vente, mais cela fonctionne. D’autant plus que c’est les soldes et que nous trouvons quelques articles bradés plutôt intéressants.

Passons aux choses sérieuses. Accompagnés de Trevor et Brice (jeune ingénieur français), nos deux guides, la visite commence.

Les deux heures qui vont suivre sont un régal, suivant pas à pas la gestation des autos depuis la réception des pièces fournisseurs (moteur, châssis, carrosserie) jusqu’à leur assemblage final. Puis les phases de contrôle qualité. Ce qui étonne tout au long de ce périple, c’est le relatif calme des lieux. Tout étant manufacturé, l’usine n’est pas remplie des bruits de robots que l’on peut avoir chez un généraliste. En contrepartie les ouvriers doivent développer des compétences multiples car ils se doivent d’assurer deux ou trois postes de travail. C’est certainement moins efficient mais sans doute plus intéressant et gratifiant pour le personnel.

Visite usine Lotus
Visite usine Lotus

La fin de chaîne est un rêve pour nous autres passionnés : des voitures partout, quasiment terminées et offrant un florilège de couleurs. Un vrai magasin de jouets.

La naissance d’une Lotus commence dans le bâtiment attenant à la boutique (3). C’est là que les moteurs livrés par Toyota sont revus par Lotus (ajout du compresseur et autres babioles) et accouplés aux berceaux. C’est aussi dans ce bâtiment que sont réceptionnés les châssis et panneaux de carrosserie livrés par les sous-traitants.

Visite usine Lotus
Visite usine Lotus

Ces sous-ensembles sont ensuite acheminés sur des charriots métalliques jusqu’au second bâtiment. Les panneaux de carrosserie partent pour peinture (4) tandis que les autres éléments vont aux chaînes d’assemblage (5). Il y a actuellement deux chaînes : une dédiée aux « small bases » que sont les Elise et Exige V6, l’autre réservée à l’Evora. Tout au long de la fabrication, un « build book » suit la voiture. Il contient toutes les spécifications voulues par le client et il est complété au fil du montage par les différents ouvriers.

Visite usine Lotus
Visite usine Lotus

Les technologies utilisées sont à la pointe, ce qui justifie l’embargo sur les photos. Par exemple : le collage des rails de vitres sur les portières se fait à l’aide de bâtis… en bois, maintenus en place avec des vis !

Mais au-delà de la taquinerie, il est indéniable de voir les progrès effectués en termes de qualité. Cela se voit à chaque étape du montage, même si parfois quelques incongruités rappellent le côté artisanal de la marque.

Visite usine Lotus
Visite usine Lotus
Visite usine Lotus
Visite usine Lotus

Le paradoxe entre modernisme et…disons, originalité, trouve son paroxysme dans le hall du contrôle qualité. Auparavant, les vérifications dynamiques étaient effectuées par des pilotes essayeurs sur la piste attenante. Cependant cela manquait de rigueur et pouvait à l’occasion endommager l’auto par projection de graviers. Aujourd’hui ce test s’effectue en cabine. L’auto est placée sur un rouleau, pilote à bord. En tout 45 minutes de torture. Certainement autant pour l’auto que pour le pilote. Devant les yeux de ce dernier un écran indiquant toutes les manœuvres à effectuer : klaxon, clignotants, climatisation, marche avant, marche arrière, freinage plus ou moins brusque. Cela semble très professionnel jusqu’à ce que nous réalisions que l’auto n’est pas sanglée. La prise de 160km/h sur le banc revêt alors une dimension bien plus impressionnante alors que je m’imagine qu’un grippage du rouleau permettrait d’assister à un départ canon de la petite Elise alors en cours de vérification.

Visite usine Lotus
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La visite se termine autour d’une 3-Eleven fraîchement sortie de chaine, alors que nous allons continuer notre périple.

A noter tout de même que le Lotus Factory Tour est accessible à tout passionné, moyennant finances bien entendu.

Visite usine Lotus
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Visite Lotus Cars
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Vient le temps de quitter le site Lotus. Je fais là un bref saut dans le temps pour évoquer quelques sites à proximité de l’usine. En premier lieu Kettering Hall, l’ancien fief de l’écurie de Formule 1. Ce manoir si typiquement anglais est désormais transformé en hôtel d’entreprises. En déambulant dans les jardins, je m’imagine marcher dans les traces de Chapman en pleine réflexion sur une nouvelle façon d’interpréter un règlement trop restrictif à son goût. Nous tentons même une incursion dans le bâtiment dans lequel le passé n’a pas totalement été oublié comme le prouvent les nombreux tableaux de formules un Lotus.

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Ketteringham Hall
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Ketteringham Hall

Une dernière visite à St Mary’s Church, quelques kilomètres plus loin. C’est ici que Colin et Hazel se sont mariés. Et c’est ici, dans le petit cimetière très simple que le constructeur repose désormais.

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St Mary’s Church

L’histoire de Lotus imprègne cette région. Entre le passé reconverti et le présent bien vivant de la marque, ce premier chapitre nous fait prendre conscience de l’héritage de Lotus. Mais c’est dans le second chapitre que cet héritage nous apparaîtra dans toute sa richesse.

Crédit photos @ Lotus Cars et Philippe Lagrange

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