Salon de Genève 2024 : La visite du premier étage et les expos
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Salon de Genève 2024 : La visite du premier étage et les expos

Salon de Genève 2024 (GIMS)
Salon de Genève 2024 (GIMS)

Le retour du salon de l’auto de Genève 2024 s’est fait un peu timide, les constructeurs n’ayant pas répondu présents en masse. Mais après la visite du Hall 4 à retrouver ici, il faut absolument monter à l’étage pour découvrir un bonus, une parenthèse enchantée sous forme de voyage dans le temps.

En effet pour fêter le centenaire de la 1ère édition du salon de 1924, sous sa forme actuelle en tous cas puisque quelques éditions ont eu lieu entre 1905 et 1907, une superbe rétrospective de 40 automobiles automobiles de 1920 à 1970 principalement est à retrouver sous le nom de “Classics Gallery – 100 years of icons”.

Les années 20 – Une industrie est née

Nous voilà plongé dès l’entrée de l’expo dans les débuts de l’automobile “moderne” (après le temps de pionniers explorant cette chose novatrice) et l’éclosion d’une nouvelle industrie, l’Automobile ! Quoi de mieux qu’une Ford T de 1908 et une Pic-Pic M IV de 1914 (fabriquée à Genève entre 1906 et 1921) pour se souvenir de l’Histoire ?

 

A partir de là tout s’est enchainé très vite, souvent motivé par la compétition. La légende dit que la course automobile est née en même temps que le seconde voiture, la comparaison avec la première étant inévitable. Voici un bel exemple avec une mythique Bentley Tourer 4 1/2 litres de 1927 qui a brillamment écrit l’histoire des 24h du Mans (lire ici).

 

A ses côtés, une Bugatti Type 35 de 1929 mutée en 51 en 1931, les voitures pouvant connaitre plusieurs vies en une seule. Derrière une délicieuse MG K3 de 1933, j’ai de plus en plus d’yeux pour ces avant-guerre sportives, pures, simples et élégantes…

 

Mais l’automobile n’est pas que compétition dans les années 30, la preuve avec cette sublime Avions Voisin C25 Aérodyne de 1934. On avait déjà aperçu son toit ouvrant hydraulique coulissant au Concours d’Elégance Suisse (lire ici), et quelle élégance dans cette Française !

 

On parlait de plusieurs vies pour une seule et même automobile, en voici un bel exemple avec ces 2 Bugatti Royale !! Il s’agit en fait du même châssis 41.111, la seconde Royale construite en 1930 en Roadster Esders selon le dessin de Jean Bugatti. On admire ici la version “reconstruite” par le musée Schlumpf et les ateliers Lecoq en 1990.

 

Le châssis original 41.111 a été recarrossé en 1939 en Coupé de Ville Binder sous une ligne plus classique de Royale. Quelle chance de les voir toutes les deux réunies ici !!

 

Les années 50 – L’automobile pour tous

Second plateau, les voitures populaires des années 50 ont contribué à l’essor de la société et la reconstruction de l’industrie européenne particulièrement marquée par la seconde guerre mondiale. Symbole de liberté individuelle, l’échelle automobile a légèrement changé depuis la Bugatti Royale : Messerschmitt, Austin Mini ou Fiat 500, 3 icones des 50s.

 

La 2cv et la Coccinelle de la fin de 40s paraissent presque grosses à côté d’elles. En tous cas ces exemplaires des premières années de fabrication en parfait état sont un régal à détailler.

 

Les années 60 – l’Age d’Or des GTs

On arrive au gros morceau de cette expo, en tous cas celui qui m’aurait fait le plus m’attarder, les Grand Tourisme des années 60 ! Une bonne partie des modèles présentés ici ont fait leur grande première lors du Salon de Genève, un joli clin d’œil au riche passé du GIMS.

 

Duo de 300 SL ! Si le coupé est sorti en 1954, le roadster attendra le salon de Genève 1957 pour être présenté, édition particulièrement riche puisque la Maserati 3500 GT juste à côté y fera aussi sa première.

 

La vision du Grand Tourisme à la française, quelle classe pour cette Facel Vega II de 1964.

 

Exemplaire historique, cette 901 ne s’appelait pas encore 911 quand “Quick Blue” trônait sur les moquettes du salon 1964 avec un moteur en bois. Il s’agit là du plus vieux prototype de celle qui deviendra la légende 911, d’abord voiture personnelle de Ferdinand Piëch, elle est depuis 1969 chez Alois Ruf, un autre nom de la 911 !

 

Autre morceau d’histoire, 9600HP n’est autre LA première Jaguar Type-E qui a été présentée par Sir Lyons dans le parc des Eaux-Vives à Genève juste avant l’ouverture du salon 1961. Terminée à la dernière minute à l’usine, elle rejoindra Genève par la route dans la nuit, arrivant quelques minutes à peine avant sa présentation. Elle écrivait ainsi la première ligne de l’histoire de celle qui sera qualifiée de plus belle voiture du monde par Enzo Ferrari lui-même. Il y a pire comme référence…

 

Puisqu’on parle de Maranello, voici la Ferrari 500 Superfast présentée à Genève en 1964. Autre tour de force incroyable de Jean-Pierre Mitard, le commissaire de l’expo Classics Gallery puisqu’il s’agit là aussi de l’auto du salon, le châssis #5951 pour être précis, un des 38 exemplaires produits.

 

L’Aston Martin DB4 Vantage, ultime évolution avant la DB5 a elle aussi fait ses grands début au bord du Lac Léman, lors du salon 1962. Le premier propriétaire de cet exemplaire fut Georges Filipinetti, entrepreneur genevois et concessionnaire Ferrari. Comme quoi la Passion a toujours le dessus sur le business.

 

En voilà une qui était à commander chez Filipinetti, la Dino 246GT dévoilée au Salon 1969. La petite Ferrari à moteur central qui n’assumait pas le badge est particulièrement séduisante dans son élégante robe bleue.

 

En parlant de moteur central, en voici une qui a marqué l’édition 1966 : la Lamborghini Miura ! J’avais déjà passé pas mal de temps à contempler celle de l’expo Audrain (lire ici), même phénomène hypnotique ici…

 

Serait-ce cet orange qui en est la cause ou tout simplement le coup de crayon magique de Mr Gandini ?

 

 

Deux américaines musclées complètent cette lignée folle des GTs des 60s, une AC Cobra de 1963 et Ford Mustang Shelby GT350 de 1965. Admirez une nouvelle fois la qualité de la présentation. Est-ce que la moquette claire survivra à la semaine de salon sans voir quelques gouttes d’huile ? Je ne parierai pas 😉

 

Les années 70 – La crise pétrolière

Entre Octobre 1973 et Avril 1974, le prix de l’essence a été multiplié par 4 mettant ainsi un frein à toute forme de folies énergétiques. Parmi elles, et première victime de ce que l’on appellera la crise pétrolière, les gros moteurs et les grosses voitures, un véritable tournant pour l’industrie automobile. C’est le début de la recherche d’efficience et de l’émergence des citadines économiques. Contraste entre les V6 de la Citroën SM et de l’Alfa Romeo Montreal toutes les deux présentées au Salon 1970 et le petit 4 cylindres de la Toyota Corolla première du nom. Si les 2 gros coupés voient leur carrière décapitée par la crise pétrolière, c’est elle qui fera décoller les ventes de la Toyota en Europe et aux USA.

 

L’innovation technologique

Dernier plateau de l’expo, celui consacré à l’innovation technologique qui aura révolutionné ou réinventé le genre automobile. Audi avec son système Quattro présenté au Salon 1980 marque les esprits. Technologie de pointe pour une efficacité redoutable, la marque aux 4 anneaux change de dimension aux yeux du grand public.

 

Pour l’édition 1977, le salon de Genève présente un nouveau genre de véhicule : le Matra Simca Rancho présenté comme première voiture tout chemin. Avec un peu de recul, il s’agit en fait du tout premier Ludospace apportant un peu de fun à la polyvalence. Je préfère ne pas dire qu’il a ouvert la porte aux SUV, de peur de lui faire perdre toute la sympathie qu’il a à mes yeux 😉

 

Innovation ou délire d’ingénieurs, le résultat est tout simplement fou. Comment Matra, Renault et Williams ont pu se dire (après un apéro du vendredi midi sans doute) que glisser un V10 de F1 (3.5l et environ 800 ch) au centre d’un Espace qui fête ses 10 ans et mettre autour 4 baquets ferait une auto parfaite pour qu’Alain Prost fasse faire quelques tours de circuit à de chanceux passagers ?

 

L’engin est juste incroyable, ses sorties sont rares alors profitons-en !

 

Et si comme moi vous êtes nostalgique du bruit du V10 au Castellet (avant sa recolorisation), filez sur youtube

 

Adrenaline Zone, la Supercar Avenue

Après cette avalanche d’icones du passé, on se tourne avec du plus contemporain, l’expo “Supercar Avenue” regroupait 12 des plus désirables supercar ou hypercar, de la fin des années 80 jusqu’à aujourd’hui. Et quand on parle de supercar, le duo infernal des 80s est immanquable : Ferrari F40 de 1987 vs Porsche 959 de 1986

 

Si la Porsche se sent un peu isolée, la Ferrari se fait accompagner par la LaFerrari de 2013, digne descendante d’une lignée incroyable…

 

Tout au fond, en voilà une que j’aurai pu mettre dans les Icones de l’automobile, en tous cas pour moi : Mme McLaren F1 GTR Longtail !

 

Le châssis #28R est tout simplement la dernière des 28 GTR, fabriquée en 1997, et l’une des 10 Longtail. Sous cet angle la queue longue est bien visible, un peu comme celle de sa voisine d’avenue…

 

La Speedtail a été présentée ici même au salon de l’auto de Genève 2019. Longue queue pour l’aéro, elle promet 403 km/h en VMax grâce à ses 1070 ch, tous les détails de la bête sont à retrouver dans notre article lors de sa sortie, elle vieillit particulièrement bien à mes yeux.

 

On reste chez McLaren avec un duo assez “remarquable” niveau look. Que l’on aime ou pas la Senna GTR au premier plan, la comparaison avec les lignes de la P1 GTR est difficile, quelle beauté… Derrière on devine une Pagani Huayra qui essaye de se faire sa star toutes portes en l’air, encadrée par une sage Veyron Supersport et une Valkyrie qui semble toute petite !

 

Et on termine la visite de l’étage avec le “Swiss Racing Master” qui présente 3 belles autos de compétition : une Oreca 07 de LMP2, la Toyota TS050 de Sebastien Buemi (lire ici) et au fond la Rebelion Racing R13 encore toute maculée de 24h de course !

 

Un grand merci aux équipes du Salon de Genève 2024 (GIMS) pour ce bonus, certes il remplit l’espace laissé vide par les constructeurs, mais la qualité des autos, leur mise en valeur et les descriptions devant chacune est exemplaire !

Crédit photos @ Ambroise BROSSELIN.

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