24h du Mans 2025, Hypercar : Ferrari résiste à Porsche !
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24h du Mans 2025, Hypercar : Ferrari résiste à Porsche !

Après 2023 et 2024, c’est de nouveau une Ferrari 499P qui s’impose au 24h du Mans 2025 ! Si la course s’est révélée plutôt avares en rebondissements, les Hypercars de tête auront tenu un rythme effréné de bout en bout. Avec seulement 14 secondes d’écart entre la Ferrari #83 des vainqueurs et la Porsche #6, sa dauphine, le suspense aura été intense jusqu’au dimanche 16h. Retour en images sur ces 24h du Mans 2025 avec nos photographes Raphael Dauvergne et Matthieu Bourgeois.

Samedi 16h, départ ! Comme redouté, les deux Cadillac ayant réalisé le doublé en qualification (lire ici) n’auront occupé la tête de la course que jusqu’à la première chicane des Hunaudières.

Dimanche, 16h, arrivée ! Une victoire Ferrari – comme en 2023 (lire ici) et 2024 (lire ici) – qui semblait écrite d’avance. Et pourtant, il y a bien plus à dire sur ces 24h du Mans 2025 !

Le film du duel Porsche vs Ferrari !

Survolté au volant de la Porsche 963 #5, le français Julien Andlauer n’aura fait qu’une bouchée des deux Cadillac pour se porter en tête dès le premier tour. Le sprint des 24h du Mans 2025 était lancé !

En retrait en qualification, les Ferrari 499P (lire ici) entament leurs remontées, la #50 en tête, devant une foule immense ! Les bagarres en piste sont rudes en tête durant les trois premières heures de course où les leaders se tiennent en quelques secondes, parfois quelques dixièmes.

Au cœur de la nuit et après l’unique intervention de la voiture de sécurité, les trois Ferrari occupent la tête de la course. La fatigue commence à se faire sentir comme en témoigne le petit passage dans le bac à graviers à la sortie de Mulsanne de la Ferrari jaune #83. Une petite erreur qui aurait pu ruiner leur course.

En léger retrait côté performance, les Porsche 963 (lire ici) s’efforcent continuent de mettre la pression sur les belles de Maranello.

Mais c’est aussi dans les stands que ça se joue avec des Ferrari plus véloces mais plus gourmandes que des Porsche plutôt économes. Déjà un arrêt de moins que les italiennes pour les allemandes à mi-course.

A ce moment, la Porsche #6 partie dernière suite à sa disqualification en Hyperpole s’affirme comme le principal adversaire de Ferrari.

Au petit matin, la messe semble dite : Ferrari va faire un triplé. Mais dans quel ordre ? Les deux rouges officielles face à la jaune semi-privée… On craint, on redoute des consignes d’équipe mais les pilotes ne semblent pas l’entendre de cette oreille et se livrent une belle bataille en piste !

Vinrent les 3 dernières heures, le moment où Kevin Estre au volant de la Porsche #6 décida qu’il en était assez : gaz à fond et advienne que pourra ! A la régulière il va remonter des Ferrari soudain moins en verve. Le triplé n’est plus qu’un lointain souvenir…

Mais la Ferrari jaune #83 résiste. Robert Kubica, héroïque dans un ultime relais de plus de 3h30, tiendra la Porsche #6 à distance en se calant sur son rythme et sa stratégie.

La Ferrari #51 obtiendra la 3ème place du podium quand la #50 finira 4ème avant d’être disqualifiée pour non-conformité technique le lendemain.

Au final, comme le prédisait les spécialistes, c’est bien Ferrari qui a gagné les 24h du Mans 2025. 24h et 387 tours de course où la majeure partie des Hypercar auront fait preuve d’une fiabilité exemplaire malgré un rythme très soutenu. Mais l’histoire atypique de l’équipage de cette Ferrari jaune #83 donne une dimension supplémentaire à ce succès :

  • Robert Kubica : plus de 10h au volant, vainqueur d’un GP de F1 en 2008 avant d’être gravement accidenté en rallye en 2011. Sa carrière semblait terminée et il aurait dû savourer le simple fait d’être toujours en vie. Mais le pilote polonais avait un rêve…
  • Yifei Ye : Pilote Ferrari depuis plusieurs années et premier pilote chinois à remporter les 24h du Mans.
  • Phil Hanson : Jeune pilote anglais de 25 ans dont la carrière vient de prendre un nouveau tournant avec cette victoire.

Une victoire à laquelle Porsche – enfin surtout la #6, les autres terminent 6ème et 8ème – aura donné toute sa saveur en étant un adversaire coriace en ne commettant pas la moindre erreur. Avec seulement 42′ passées dans les stands, ils auront poussé Ferrari dans ses retranchements. Bravo !

Cadillac, Toyota et BMW en embuscade

Derrière Ferrari et Porsche, ils étaient 3 à se disputer les places d’honneur. Cadillac ne se faisait que très peu d’illusions malgré ces excellentes qualifications. Bien qu’en délicatesse avec les pneumatiques – adhérence en sortie des stands, usure excessive – les prototypes américains auront mené une course solide pour finir 4ème pour la #12 partie en pole et 7ème pour la #38 de Sébastien Bourdais. Les deux Cadillac privées ont été contraintes à l’abandon, fiabilité du moteur V8 5.5L atmosphérique en cause.

Fortunes diverses chez Toyota. La GR010 #8 de Sébastien Buemi semblait en mesure de se battre pour un Top5 avant qu’une casse au niveau du moyen de la roue avant-gauche ne vienne tout gâcher. Un tour complet sur 3 roues et de longues minutes aux stands la relègueront à une lointaine 15ème place. Du coup, c’est la discrète #7 et sa magnifique livrée hommage à la GT-ONE de ’98 qui sauve les meubles avec une inespérée 5ème place. Mais les Toyota GR010 ont perdu leur panache d’antan…

Enfin c’est la douche froide chez BMW. Bien qualifiées, dans le rythme en début de course, les deux BMW M Hybrid V8 vont connaître de gros soucis techniques. Ils ne ressortiront des box qu’en fin d’ épreuve pour être classés. Dommage.

Grosse déception dans le clan tricolore.

Après les casses moteur de l’an dernier, la quête de fiabilité chez Alpine semble avoir sévèrement compromis les performances. Les bons résultats de début de saison en WEC – 2 podiums – laissaient pourtant augurer mieux que ces anonymes 9ème et 10ème places des A424.

Du côté de chez Peugeot, difficile de trouver des motifs de satisfaction tant le manque de rythme était flagrant. Une stratégie de consommation minimale a permis à la #94 de prendre la tête à 3 reprises en début de course au gré des arrêts aux stands. Si une pluie intense avait remis en selle les Peugeot 9X8 (lire ici) lors des 24h du Mans 2024, il n’en sera rien cette année. Espérons que cette douloureuse édition – 11ème et 17ème place – serve d’électrochoc. Mais l’important pour Peugeot n’était-il pas de présenter la 208 e-GTi (lire ici) ?

Le chant des Valkyries

Atypique, atmosphérique et mélodique : les qualificatifs pour décrire la nouvelle Aston Martin Valkyrie dénotent par rapport aux autres Hypercar. Moteur V12, pas d’hybridation, une vraie filiation avec un modèle de série… elle a conquis le cœur du public. Et pour leurs premières participation aux 24h du Mans, les Valkyrie ont atteint l’arrivée sans problèmes mécaniques majeurs, certes à de lointaines 12ème et 14ème place entre les deux Peugeot 9X8, devançant ceux qui ont connu de graves ennuis et la Porsche Proton #99. Mais qu’importe, les belles anglaises ont marqué ces 24h du Mans du son de leur V12 !

Les 24h de nos photographes

Parce que les photos sont souvent au cœur des publications d’AutomotivPress, donnons la paroles à nos deux photographes pour recueillir leurs visions de ces 24h du Mans.

La course de Matthieu Bourgeois : « C’était ma cinquième participation aux 24 Heures du Mans, et ma troisième en tant que photographe pour AutomotivPress. Nous vivons actuellement un véritable âge d’or de l’endurance, et je me sens extrêmement chanceux de pouvoir immortaliser ces moments forts qui marqueront l’histoire de cette discipline. Cette édition a été particulièrement éprouvante, notamment à cause des fortes chaleurs, mais ce fut un réel plaisir de la couvrir derrière l’objectif. La course en elle-même n’a pas été la plus palpitante : peu d’incidents, des stratégies très similaires entre les équipes, et un déroulement globalement linéaire, loin de l’intensité des deux éditions précédentes. Malgré cela, j’ai enfin pu réaliser l’un de mes objectifs photographiques : capturer un coucher de soleil sur le circuit manceau – lors de l’Hyperpole le jeudi soir. Pour le lever de soleil, en revanche… il faudra revenir ! Peut-être en 2026 ?! »

La course de Raphael Dauvergne : « Comme pour les concurrents, une course de 24h ne se déroule jamais sans accroc, certaines éditions comportant plus d’imprévus que d’autres. L’expérience enseigne qu’il vaut mieux écouter son instinct et ses envies pour s’adapter aux circonstances très changeantes. Le samedi soir, je visais le coucher de soleil dans la forêt d’Indianapolis. Tout se présentait parfaitement, la journée avait été bien grise mais juste au bon moment, le soleil commençait à percer. Le Mans allait nous offrir quelque chose. C’était sans compter sur un accident grave entre un vélo et un scooter à Arnage qui allait paralyser la circulation. Il nous manquait 150 mètres pour atteindre la route secondaire convoitée… Demi-tour, contournement du circuit par la rocade puis arrivée au spot prévu environ 2 minutes après le coucher du soleil ! Une mésaventure qui a impacté le reste de la soirée puisque les bouchons du retour m’ont également fait rater une partie du feu d’artifice. Dans ces conditions, avec un créneau de pitlane à 4h du matin, mieux valait aller se coucher. Je suis donc resté sur ma faim en termes de photos de nuit en piste ! Mais ce n’est que partie remise. »

Le classement Hypercar des 24h du Mans 2025 est consultable ici.

Crédit photos @Matthieu Bourgeois et Raphaël Dauvergne

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