Essai Alfa Romeo Stelvio 280 Tributo Italiano : l’ancien monde… qui fait du bien
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Essai Alfa Romeo Stelvio 280 Tributo Italiano : l’ancien monde… qui fait du bien

Alfa Romeo Stelvio

Dans un monde qui s’électrifie de plus en plus entre hybride simple, rechargeable voire 100 % électrique, l’Alfa Romeo Stelvio fait figure de dinosaure. Oubliez donc toute trace d’un bloc hybride, le Stelvio fait dans la nostalgie, une disposition qui disparaît de plus en plus dans notre paysage automobile. Avant l’avènement de l’électrique, le Stelvio offre des plaisirs simples que l’on a tendance à oublier : les performances et votre pompiste préféré.

Démarrons tout de suite par ce qui fait mal. L’Alfa Romeo Stelvio est très loin derrière ses concurrents premium, la faute à une image de marque toujours aussi malmenée depuis près de trente ans. Ajoutons à cela des prix élevés et surtout l’absence de toutes traces d’électrifications aujourd’hui nécessaires pour survivre au malus français. La rareté du Stelvio sur nos routes en fait un véhicule malgré lui à part dans le paysage français. Il faut dire qu’avec un malus allant de 52 722 à 60 000 € selon les options (60 000 € pour notre version 2.0 turbo de 280 chevaux), le SUV n’est pas aidé. Avec un tarif annoncé à 67 800 € hors options qu’il faut donc additionner au malus, on obtient le résultat de 127 800 € (ou 132 000 € pour notre version). C’est le prix d’une très belle maison en pierre dans le Lot, l’Ariège… ou encore la Creuse. À vous de choisir entre la passion italienne et la vieille pierre…

Alfa Romeo Stelvio
280 chevaux vous saluent

Pourtant, c’est qu’il est loin d’être mauvais, ce Stelvio ! On le connaît depuis 2016, lors de la précédente relance de la marque, alors encore sous la direction du groupe FCA (Fiat Chrysler Automotive) et de son feu patron Sergio Marchionne. Le SUV a déjà été revu et corrigé deux fois et la dernière évolution date de 2023 avec l’adoption d’un nouveau regard plus proche du récent Tonale (lire notre essai de la version 160 ici) et d’une mise à jour technologique (le compteur entièrement numérique, notamment).

L’occasion faisant le larron, nous avons profité de quelques jours à son volant pour nous rappeler le plaisir coupable de conduire une voiture qui appartient désormais à l’ancien monde. Sous le capot, le Stelvio offre un moteur 4 cylindres turbo de 2.0l pour 280 chevaux et 400 Nm, avec surtout un 0 à 100 km/h expédié en 5,7 secondes malgré 1,7 tonnes sur la balance. La force du Stelvio est de reposer sur la plateforme Giorgio ⏤ comme la Giulia ⏤, assurant une expérience de conduite époustouflante. Présenté ici en série limitée Tributo Italiano, le SUV repose sur la version Veloce Q4 que l’on retrouve également sur la berline : la Giulia (lire notre essai de la version QV ici).

Alfa Romeo Stelvio
L’Alfa Romeo Stelvio en impose… malgré ses 8 ans au compteur !

Esthétiquement, la version Alfa Romeo Stelvio Tributo Italiano hérite d’un niveau d’équipement complet et d’une peinture intégrale qui recouvre également les bas de caisse. Que dire du Stelvio ? Le rouge Alfa lui va à merveille ! Les lignes de la voiture ne semblent ne pas avoir pris une ride. Avec le facelift de l’an dernier, seuls les feux ont vu leur dessin interne être modifié avec l’adoption d’un regard proche du récent Tonale, en trois parties. Les feux arrière sont désormais translucides. Et puis… c’est tout. Le lien avec la Giulia est toujours présent et l’on trouve même des similitudes avec le plus élitiste Maserati Levante (lire ici). En bref, le Stelvio vieillit bien, il est beau et reste dans le coup face à la concurrence.

Une fois à bord, on note de vrais efforts de la part du constructeur pour le soin apporté à la finition et à la qualité des matériaux. Les assemblages sont très bons, le cuir recouvre le mobilier allant des portières à la casquette de la planche de bord. On retrouve des surpiqûres rouges qui viennent apporter un peu de couleur dans cet habitacle sombre (trop sombre). Seul regret, avec la récente mise à jour, personne chez Alfa n’a jugé bon de modifier la taille de l’écran tactile déjà petit en 2016. Il paraît riquiqui en 2024. De plus, ce format « de poche » rend la caméra de recul presque anecdotique lors des manœuvres. Heureusement, les radars sont présents mais presque trop. En effet, ces derniers bipent très vite et fort. Pour le reste, les sièges sont d’un grand confort avec un excellent maintien, et l’on profite d’un grand sens de l’accueil avec beaucoup de rangement et d’espace. À l’arrière, les passagers seront aussi à leur aise avec beaucoup d’espace et un accès à la climatisation (non réglable en température, uniquement la direction de la ventilation) et deux prises de charge pour les téléphones portables. À 72 000 €, on regrette une connexion voiture/téléphone aussi antique. Aussi, point de Apple CarPlay sans fil : il faudra passer par un câble. Néanmoins, la station de recharge du téléphone entre les passagers avant recharge rapidement le téléphone. Pour finir, même si l’écran est d’une taille minuscule, la qualité est bonne et l’interface plutôt fluide. On apprécie aussi les raccourcis de l’écran placés sur la console centrale. Le volume du coffre oscille en 525 et 1600 litres (banquette rabattue), le seuil de chargement est placé bas et l’ouverture du coffre est excellente pour y engouffrer les valises ou plus simplement les courses.

Alfa Romeo Stelvio
On reste toujours sous le charme du dessin du mobilier.

Sur la route, le Stelvio brille par sa mécanique… et ses consommations. Alors oui, si on cherche une voiture économique, on passe son chemin. Mais le SUV distille des sensations qui semblent disparaître dans ce monde automobile qui s’électrifie. On a ici des sensations et des bruits dignes d’une voiture bien plus sportive. Les accélérations lèvent tel un dragster le train avant de la voiture et la transmission intégrale rend agile ce gros bébé de plus d’une tonne et demi. Semi-permanente, le système Q4 active le train avant lorsque cela est nécessaire, sinon la voiture reste une propulsion.

La consommation donne le tournis en effleurant régulièrement les 11 litres aux 100. Nous aurons une consommation moyenne de 9,5L en cycle mixte et un très beau 7,0L en ville. Votre meilleur ami redeviendra le pompiste avec le SUV italien. Mais quel plaisir à son volant, tout comme la berline dont il dérive, le SUV est rivé sur la route. Il accroche le bitume et l’on n’aura beaucoup de mal à le mettre dans une situation périlleuse. Les qualités dynamiques du Stelvio sont tout simplement spectaculaires. Il reste confortable en ville, idéal sur nationale et surtout un TGV sur autoroute sur laquelle avaler les kilomètres est une expérience digne d’une croisière. L’Alfa Romeo Stelvio est à son aise sur toutes les routes de notre pays et offre une expérience de conduite fort agréable. L’art de vivre à l’italienne.

Alfa Romeo Stelvio intérieur - détail appuie-tête
Finition spéciale, les appuies-têtes se singularisent par un brodage du plus bel effet !

Il est temps de rendre ce gros SUV plein de qualités et d’un goût « à l’ancienne » avec sa philosophie. Certes, l’avènement de l’électrique offre d’autres sensations de conduite dans un grand silence de fonctionnement qui est très agréable au quotidien, mais parfois se replonger dans une auto qui offre une telle image d’Epinal fait du bien (bien que mal au portefeuille). Malgré des consommations élevées, l’absence d’une vraie caméra 360° et d’un écran au format de poche, le Stelvio s’apprécie surtout derrière son volant, me laissant un goût qui fait saliver. Un choix déraisonnable.

 

https://youtu.be/54I6kr7z3IY?si=3WMJnDr1b0AShhHD

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